Maladies hydriques : Ces gestes simples qui peuvent sauver l’été

Alors que la chaleur s’installe durablement et que la consommation d’eau augmente partout dans le pays, l’Institut national de santé publique (INSP) a lancé cette semaine une campagne de sensibilisation sur les risques liés aux maladies hydriques. Il a indiqué que face à cette menace invisible, mais bien réelle, la prévention devient un impératif de […] The post Maladies hydriques : Ces gestes simples qui peuvent sauver l’été appeared first on Le Jeune Indépendant.

Juil 31, 2025 - 03:13
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Maladies hydriques : Ces gestes simples qui peuvent sauver l’été

Alors que la chaleur s’installe durablement et que la consommation d’eau augmente partout dans le pays, l’Institut national de santé publique (INSP) a lancé cette semaine une campagne de sensibilisation sur les risques liés aux maladies hydriques. Il a indiqué que face à cette menace invisible, mais bien réelle, la prévention devient un impératif de santé publique.

Chaque été, le même scénario se répète, les températures grimpent, les baignades se multiplient, les repas en plein air aussi, et avec eux les risques de contamination.  Le choléra, la fièvre typhoïde, l’hépatite virale A ou certaines formes d’intoxication alimentaire sont parmi les maladies les plus fréquemment recensées pendant la saison estivale, notamment à cause d’une eau impropre à la consommation.

Le Dr Anissa Belfardouha, spécialiste en hygiène et santé publique, met en garde sur le fait que « les eaux contaminées peuvent héberger des micro-organismes dangereux, tels que des bactéries, des virus ou des parasites, invisibles à l’œil nu, mais redoutables pour l’organisme humain ».

Les symptômes ne se font souvent pas attendre, diarrhées sévères, douleurs abdominales, vomissements, fièvre. Dans les cas les plus graves, une déshydratation rapide ou des complications aiguës, notamment chez les enfants, les personnes âgées ou les personnes fragilisées.

Ce type d’infection ne résulte pas seulement de la consommation d’une eau trouble ou suspecte. Le danger peut survenir au détour d’un geste anodin : une baignade dans un oued ou une piscine souillée, un légume rincé avec une eau douteuse, une main mal lavée après un passage aux toilettes, une bouteille d’eau partagée sans précaution. La spécialiste explique que « les agents pathogènes se transmettent par ingestion, contact cutané ou à travers des aliments préparés avec une eau non potable. Le risque est d’autant plus élevé que les températures favorisent leur prolifération ».

Tous ne sont pas égaux face à ces infections. En première ligne, les enfants en bas âge, les femmes enceintes, les personnes âgées et les malades chroniques. Pour eux, une simple diarrhée peut rapidement dégénérer si elle n’est pas traitée à temps. « Les infections hydriques peuvent évoluer très vite. Le moindre signe de déshydratation doit alerter », insiste la spécialiste.

Pour se prémunir, un principe s’impose, celui de ne jamais utiliser une eau douteuse. « Il est vital de s’assurer que l’eau utilisée pour boire, cuisiner, se laver les dents ou rincer les aliments est bien potable. En cas de doute, il faut la faire bouillir pendant au moins dix minutes ou y ajouter quelques gouttes d’eau de Javel », recommande-t-elle. Ce geste simple, souvent négligé, peut pourtant faire toute la différence.

 

Les consignes doivent être strictement respectées

 

L’autre barrière contre les infections passe par les mains. Leur lavage fréquent, surtout après les toilettes, avant les repas ou après avoir manipulé des aliments crus, reste une règle d’or. Autre point souvent oublié celui de l’entretien des réservoirs d’eau domestiques. « Trop de familles utilisent des cuves ou des citernes mal fermées ou jamais nettoyées. Or, stocker de l’eau ne suffit pas, encore faut-il qu’elle reste propre », souligne le Dr Belfardouha, qui recommande un nettoyage deux fois par an au minimum.

Si l’envie de se rafraîchir est légitime, elle ne doit jamais faire oublier les risques. L’eau des piscines, des plages ou des rivières n’est pas toujours propre à la baignade. Et même si elle semble claire, elle peut être porteuse de germes. La spécialiste avertit qu’« il ne faut jamais avaler l’eau, même accidentellement. Certaines bactéries comme E. coli ou le parasite Giardia peuvent provoquer des gastro-entérites particulièrement violentes ». En outre, les consignes des autorités locales, notamment les interdictions de baignade, doivent être strictement respectées.

Quand il fait chaud, les bactéries se multiplient plus vite. En cuisine, cela implique une plus grande rigueur. Fruits et légumes doivent être rincés à l’eau potable, viandes bien cuites, surfaces et ustensiles désinfectés, et jamais les mêmes outils pour les aliments crus et cuits. Le Dr Belfardouha relève qu’« on oublie trop souvent que la chaîne de contamination peut se jouer dans l’assiette. Or, chaque étape compte ».

Par ailleurs, elle affirme que certains signes ne doivent jamais être ignorés, tels une diarrhée persistante, une fièvre, des vomissements répétés, de la fatigue extrême. Chez les personnes fragiles, ces symptômes peuvent évoluer très vite. Il ne faut pas attendre pour aller consulter un médecin dans les plus brefs délais.

Pour ceux qui partent en pique-nique ou en escapade au bord de l’eau, « il est impératif de ne rien jeter dans les cours d’eau, ni déchets, ni couches, ni serviettes hygiéniques. Ces gestes sont non seulement irrespectueux de l’environnement mais aussi dangereux pour la santé collective ».

A la veille du mois d’août, et dans un contexte parfois marqué par des pénuries d’eau locales, la vigilance reste de mise. Une eau propre, bien utilisée, associée à des règles d’hygiène élémentaires, permet d’éviter bien des drames. Un geste préventif aujourd’hui peut éviter une hospitalisation demain. Et c’est souvent dans les détails que la santé se préserve.

 

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