Mali : Entre dérives et raison

Pour la majorité d’observateurs, la junte militaire qui gouverne au Mali mène le pays vers le chaos. Sa politique du pire, en entretenant la tension avec ses voisins, et plus particulièrement avec l’Algérie, soulève des interrogations. Plus grave encore, cette junte tente désespérément d’attirer dans son plan belliqueux ses deux alliés de l’AES (Alliance des […] The post Mali : Entre dérives et raison appeared first on Le Jeune Indépendant.

Avr 11, 2025 - 22:52
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Mali : Entre dérives et raison

Pour la majorité d’observateurs, la junte militaire qui gouverne au Mali mène le pays vers le chaos. Sa politique du pire, en entretenant la tension avec ses voisins, et plus particulièrement avec l’Algérie, soulève des interrogations. Plus grave encore, cette junte tente désespérément d’attirer dans son plan belliqueux ses deux alliés de l’AES (Alliance des Etats du Sahel), le Niger et le Burkina Faso. Un attelage politique que Bamako veut exploiter uniquement dans ses accusations fallacieuses contre l’Algérie.

Depuis le coup d’Etat, la junte malienne menée par Assimi Goita est guidée par cette idée de porter préjudice aux traditionnelles relations entre le Mali et l’Algérie, à fomenter des abcès conflictuels et à mener une politique agressive et violente contre tout ce qui algérien.

Les milieux diplomatiques s’interrogent sur cette stratégie du pire qui ne mène nulle part, sauf au chaos. Il est évident que cette junte, qui n’a pas les moyens de sa politique, est devenue un instrument d’une bataille géopolitique qui le dépasse. Otage de ses rapprochements avec le Makhzen, qui lui offre des formations à des centaines de militaires maliens dans le maniement des drones de guerre sophistiqués, la junte s’isole davantage et perd ainsi sa liberté de manœuvre, espérant que l’aide des mercenaires de l’Africa Corps sur le front nord lui permettra d’écraser les populations touaregs.

Ce sont ces constats qui n’ont pas poussé Niamey et Ouagadougou, à suivre les putschistes de Bamako. Ces deux capitales n’ont pas endossé les décisions du Mali de porter plainte contre l’Algérie au niveau des Nations Unies et d’autres instances internationales.

De plus, le Niger n’a pas suivi le Mali qui a actionné son retrait immédiat du Comité d’état-major conjoint (CEMOC). De plus, le Niger comme le Burkina Faso n’ont pas voulu fermer leur espace aérien avec l’Algérie.

Est-ce à dire qu’il s’agit de premières fissures sur l’Alliance des Etats du Sahel, à cause de la politique belliqueuse et sournoise de la junte malienne ? Enclavés et vivant dans un quasi-blocus aérien et terrestre, affaiblis économiquement et faisant face aux dégâts et aux périls des bandes terroristes et de la criminalité transfrontalière, ces deux pays ont d’autres défis et d’autres enjeux que ceux de la junte de Goita.

D’ailleurs, le Niger et le Burkina Faso ont développé des relations étroites avec l’Algérie. Plusieurs accords de coopération ont été signés récemment et d’importants investissements algériens notamment dans les secteurs de l’énergie sont signalés. Avec le Niger, des projets stratégiques d’envergure sont en voie d’achèvement, comme celui du gazoduc qui va amener le gaz du Nigéria vers les terminaux algériens, ou celui de la fibre optique. 

Les dirigeants de ces deux pays savent que les provocations répétées de Bamako contre l’Algérie risquent de franchir des lignes rouges qu’Alger ne tolèrera pas dorénavant, et qu’elles pourraient avoir des conséquences désastreuses sur la région, déjà meurtrie par la pauvreté, le chômage, la précarité sociale et sanitaire, l’analphabétisme, l’instabilité et l’insécurité.

Les dirigeants nigériens et burkinabés savent également qu’en 2012, c’est l’Algérie qui a sauvé le Mali des hordes terroristes, qui étaient sur le point de prendre la capitale Bamako. Et c’est encore l’Algérie qui n’a de cesse d’accueillir sur son territoire des centaines de milliers de réfugiés maliens, à cause des terribles sécheresses qui ont frappé le pays durant les années 1989, 1990 et 1991.

C’est encore l’Algérie qui accueilli des dizaines de milliers d’autres réfugiés du Mali, fuyant la guerre civile et le terrorisme islamiste entre 2012 et jusqu’à la signature des accords d’Alger de cessez-le-feu, leur offrant des aides alimentaires et médicales gratuites.

Mais seul Goita, le chef des putschistes, semble l’oublier, en voulant entraîner ses alliés sahéliens vers des horizons sombres que lui dictent certaines parties étrangères ennemies de l’Algérie.

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