«Mercato»: Jamel Debbouze revient au cinéma
Jamel Debbouze revient au cinéma avec un rôle différent de ceux auxquels il a habitué ses fans. Depuis ce mercredi 19 février, il est la tête d’affiche de «Mercato», film de Tristan Séguéla, qui prend place dans l’univers sombre du foot business. Il se concentre sur le mercato, c’est-à-dire la période de transfert où se […]
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Jamel Debbouze revient au cinéma avec un rôle différent de ceux auxquels il a habitué ses fans.
Depuis ce mercredi 19 février, il est la tête d’affiche de «Mercato», film de Tristan Séguéla, qui prend place dans l’univers sombre du foot business.
Il se concentre sur le mercato, c’est-à-dire la période de transfert où se font les négociations entre clubs, joueurs et agents. Il n’est cependant pas nécessaire d’être un fan de football pour apprécier ce film.
«Mercato» raconte l’histoire de Driss, un agent de joueurs qui a connu la gloire, avant de toucher le fond. Il ne gère plus que des carrières de joueurs de seconde zone qui jouent dans des championnats peu prestigieux. Il lui reste uniquement Mehdi Bentarek, un joueur talentueux du Paris Saint-Germain interprété par Hakim Jemili (Chasse gardée), mis au placard par son entraîneur à cause de sa mauvaise condition physique et d’une occasion de but manquée.
Tout va changer quand, un soir, en rentrant dans son bureau, «les mecs de cité avec qui il a grandi et qui lui ont présenté Bentarek considèrent qu’il a une dette à vie envers eux», expose Jamel Debbouze dans les notes de production. Cette dette a un coût : 300 000 euros. Les caïds lui laissent jusqu’à la fin du mercato, soit huit jours au total, pour réunir cette somme. Une course contre-la-montre s’engage alors pour Driss qui ne va pas hésiter à manipuler son entourage pour s’extirper de cette situation.
Le contexte du mercato permet au film de prendre la forme d’un thriller nerveux et haletant où tout va très vite. Un compte à rebours apparaît à chaque jour qui passe, ce qui augmente la tension au fur et à mesure que la date limite approche. «On est allé au bout de ce principe en se disant que se jouait aussi la survie de Driss au terme de ce compte à rebours», rapporte Tristan Séguéla dans ces mêmes notes de production. Et il est vrai qu’on espère que le personnage principal s’en sorte malgré ses magouilles et les coups bas qu’il inflige à son entourage.
Le film est ponctué de séquences plus légères voire comiques qui permettent au public de respirer et de voir Jamel Debbouze faire «du Jamel». Par exemple, le fils de Driss, joué par Milo Machado-Graner (Anatomie d’une chute), ne s’intéresse pas au football qu’il perçoit seulement comme une machine capitaliste. Son père lui raconte alors la volée de Zinédine Zidane en finale de Ligue des champions en 2002, pour lui expliquer à quel point le foot est surtout un immense vecteur d’émotions. À ce moment-là du film, l’agent lâche même un petit «Zizou Christ», une expression chère à l’humoriste originaire de Trappes, qui brouille la frontière entre Driss et Jamel.
Au casting du film de Tristan Séguéla, à qui l’on doit la série «Tapie» sur Netflix, Jamel Debbouze, Milo Machado-Graner et Hakim Jemili sont entourés par Birane Ba (Je verrai toujours vos visages), Stéphane Bak (Novembre), Monia Chokri (Simple comme Sylvain), Vincent Rottiers (Sauver ou périr), Marie Papillon, Alix DMC et Wilhem Juillerat.
Pour les spectateurs un peu plus aguerris au football, quelques liens peuvent être faits entre cette fiction et la vie réelle. La situation de Mehdi Bentarek peut faire penser à celle du «loft» du PSG, une pratique du club qui met à l’écart ses joueurs indésirables pour s’en séparer plus vite. «Mercato» ne met pas non plus de côté les investissements colossaux effectués par les acteurs du football, issus notamment des pays du Golfe.
May M.