Mine de fer de Gara Djebilet : la première unité de traitement du minerai opérationnelle en avril 2026

La première unité de traitement primaire du minerai de fer extrait de la mine de Gara Djebilet, wilaya de Tindouf, d’une capacité de production de 4 millions de tonnes par an, sera opérationnelle à la fin avril 2026, a annoncé le P-dg du groupe minier public Sonarem, Belkacem Soltani. Dans ... Lire la suite

Oct 10, 2025 - 19:51
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Mine de fer de Gara Djebilet : la première unité de traitement du minerai opérationnelle en avril 2026

La première unité de traitement primaire du minerai de fer extrait de la mine de Gara Djebilet, wilaya de Tindouf, d’une capacité de production de 4 millions de tonnes par an, sera opérationnelle à la fin avril 2026, a annoncé le P-dg du groupe minier public Sonarem, Belkacem Soltani.

Dans un entretien à l’APS, Soltani a précisé que cette usine, réalisée au niveau de la mine avec une capacité de 4 millions de tonnes par an, procédera au «concassage et au criblage de la matière première extraite et à sa séparation à sec pour être ensuite stockée puis transportée», notant que les techniques adoptées permettent d’atteindre un taux de récupération dépassant 85%.

Cette usine, que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait procédé à la pose de la première pierre fin 2023, s’inscrit dans le cadre de la valorisation des ressources minières du pays à travers l’exploitation de la mine de Gara Djebilet, l’une des plus importantes au monde, avec des réserves estimées à environ 3,5 milliards de tonnes de minerai.

Par ailleurs, les travaux se poursuivent à un rythme «accéléré» pour la réalisation de la première unité de production de concentré de fer d’une capacité de 4 millions de tonne par an dans le cadre du partenariat entre les sociétés Feraal (filiale du groupe Sonarem) et Tosyali, dont l’extension est prévue pour atteindre une production de 10 millions de tonnes par an de concentré et de boulettes de fer à l’horizon 2032.

Cette usine vise à produire un concentré de fer à haute teneur (63%), avec une réduction du taux de phosphore, étape essentielle avant la production d’une matière semi-finie destinée au complexe Tosyali d’Oran.

Le responsable a fait savoir que «plusieurs grandes entreprises étrangères des Etats-Unis, d’Inde et de Chine, sont très intéressées par l’investissement et la coopération dans le domaine des mines en Algérie, notamment dans la mine de Gara Djebilet», ajoutant que des groupes de travail conjoints ont été mis en place entre Sonarem et certaines de ces entreprises pour adopter des méthodes modernes de réduction du taux de phosphore et accélérer les essais techniques localement, permettant ainsi d’accélérer le rythme de réalisation du projet.

Lancement prochain de plusieurs projets miniers

Evoquant le projet intégré des phosphates dans l’Est du pays, qui vise à faire de l’Algérie l’un des principaux exportateurs d’engrais phosphatés et azotés au monde, avec une production prévisionnelle dépassant 4 millions de tonnes par an de produits phosphatés, Soltani a affirmé qu’il connaît un «rythme bien avancé», les groupes Sonatrach et Sonarem supervisant l’aménagement du terrain du projet.

Deux entreprises étrangères, une italienne et une allemande, en contrat avec Sonatrach, réalisent actuellement les études techniques nécessaires à la mise en œuvre du projet, qui doivent être achevées fin 2026, pour ensuite passer à la phase de réalisation sur une durée de 36 mois, en prévision du démarrage de la production effective du projet.

Concernant le projet de mine de zinc et de plomb de Oued Amizour (Béjaïa), un autre projet important en termes de potentialités exploitables estimées à 34 millions de tonnes, avec une production annuelle attendue de 170 000 tonnes de concentrés de zinc et 30 000 tonnes de concentré de plomb, Soltani a affirmé que «les différentes études techniques nécessaires ont été finalisées, en attendant le règlement juridique des terrains appartenant aux populations autour de la mine, et qui est dans ses phases finales».

Il a affirmé que le groupe public s’apprête, par ailleurs, à mettre en service plusieurs nouvelles usines avant fin 2025, dont une usine de production de dolomite dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, une usine de production de carbonate de calcium fin à Constantine, une usine de baryte à Médéa et une usine de diatomite à Mascara.

S’agissant de la stratégie du groupe pour les prochaines années, il a affirmé qu’elle repose sur le développement du capital humain en mettant l’accent sur les compétences spécialisées dans les différents domaines du secteur, ainsi que la formation des cadres et des ouvriers pour accompagner les technologies modernes du secteur.

A cet égard, il a avancé que Sonarem compte signer une convention de coopération avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, pour mettre en œuvre des programmes de recherche et de formation communs, créer des équipes scientifiques spécialisées et des réseaux de recherche nationaux, actualiser les programmes universitaires et ouvrir de nouvelles spécialités, tout en accompagnant les grands projets industriels.

Ainsi, le groupe met en œuvre un programme ambitieux de recrutement de 1 000 ingénieurs d’ici 2026-2027, afin de renforcer les 12 filiales de Sonarem et de combler le déficit en ressources humaines qualifiées.

Un nouveau programme d’exploration

La stratégie du groupe repose également, selon le P-dg, sur l’ouverture de nouvelles mines en s’appuyant sur les résultats du programme minier incluant 26 projets de prospection et d’exploration lancé en 2021, ayant permis «d’explorer des ressources minérales à valeur ajoutée dont la présence n’était pas prévue dans certaines régions, comme le lithium, le tungstène et le manganèse, en plus de plusieurs types de pierres rares et d’autres ressources».

Le lancement d’un nouveau programme incluant 16 projets d’exploration d’autres matières rares est prévu, notamment l’argile blanche (kaolin) utilisée dans la fabrication de la pâte blanche destinée à la production de céramique, selon Soltani qui fait part de l’intérêt d’un partenaire italien pour un projet capable de produire 2 millions de tonnes par an de cette matière.

Concernant le lithium, composant essentiel dans la fabrication des batteries électriques LFP (Lithium-Fer-Phosphate), le responsable a indiqué que les études géologiques pour déterminer ses réserves se poursuivent sous la supervision de l’Agence du service géologique d’Algérie (ASGA) et de l’Office national de la recherche géologique et minière (ORGM), notamment dans les régions du Hoggar et de In Guezzam, en plus des chotts.

En attendant la finalisation de ces études, le même responsable affirme qu’il est possible de préparer la fabrication de ce type de batteries rechargeables en valorisant les ressources locales, comme le fer et les phosphates, tout en important temporairement le lithium jusqu’à la disponibilité de la production locale.

Il a mis en avant le partenariat multipartite entre Sonarem, Sonelgaz et l’Entreprise nationale des batteries, visant à concrétiser un projet stratégique intégré pour la production locale de cellules de batteries LFP selon les normes internationales, avec l’accompagnement du professeur Karim Zaghib, expert international dans ce domaine.

R. E.