Montée au créneau des mères de soldats israéliens

Le dernier cas d’espèce est tout récent. Il s’est produit au Brésil où voyageait un soldat israélien mais qu’il a dû quitter dans la précipitation par crainte d’être arrêté, suite à une plainte déposée contre lui personnellement par une association des droits de l’homme qui lui reprochait de s’être rendu coupable de crimes contre l’humanité alors qu’il prenait part à la guerre à Ghaza. L’autre cas de même espèce est légèrement plus ancien. Là aussi c’est un appelé israélien qui se trouvant à l’étranger, au Sri Lanka pour ce qui le concerne, avait fait l’objet de la même démarche, qui aurait pu aboutir à son arrestation s’il n’avait fui à temps. Il semble que dans la première affaire comme dans la seconde, il s’agit de soldats israéliens qui se sont fait connaître eux-mêmes comme des criminels en postant sur Internet des vidéos dans lesquels ils se montraient et se flattaient de leurs exactions contre les civils palestiniens. Ils ont également en commun d’avoir réussi à faire faux bond à leurs accusateurs, à moins qu’il ne faille dire leurs poursuivants, soit par leurs propres moyens, soit par complaisance des autorités locales, peu désireuses de provoquer l’ire d’Israël et par la même occasion sans doute aussi celle de son protecteur devant l’Eternel les Etats-Unis, soit parce qu’ils ont été exfiltrés à temps par leurs propres services secrets ou par des mains alliées.

Il convient également de souligner le fait que ces deux cas n’ont pas constitué à proprement parler des surprises pour l’armée israélienne, qui avait déjà mis en garde les appelés du risque qu’il y avait pour eux d’être arrêtés lors de leurs voyages à l’étranger une fois rendus à la vie civile. C’est là en effet une éventualité à envisager par un Etat dont le Premier ministre et un ancien ministre de la Défense sont poursuivis pour génocide par la justice internationale, en conséquence de quoi ils pourraient être arrêtés lors d’un voyage à l’étranger. Quelqu’un qui a été dûment mis en garde contre un danger mais qui n’a rien de plus pressé à faire ensuite que de s’y exposer ne devrait s’en prendre qu’à lui-même s’il lui arrivait malheur. Tel n’est pas l’avis des mères de soldats israéliens qui se sont mobilisées aussitôt connues ces deux affaires, pour exiger des autorités israéliennes qu’elles protègent leurs enfants y compris s’ils sont à l’étranger, de ne pas les abandonner à leur sort, coupables du seul crime d’avoir accompli leur devoir à Ghaza. L’immoralité de leur action saute aux yeux. En effet, ce qu’elles reprochent aux responsables israéliens, ce n’est pas d’avoir fait faire à leurs enfants des crimes qui maintenant les exposent à des arrestations à l’étranger, mais de ne pas avoir mis en place un dispositif préventif, un filet de sécurité permettant de récupérer chaque ex-soldat sur le point d’être arrêté quelque part dans le monde, avant de le ramener sain et sauf à sa mère, indépendamment des crimes qu’il avait pu commettre dans une autre vie. On sait que le bras d’Israël est long, et plus long encore celui des Etats-Unis, mais pas au point de pouvoir sauver chaque soldat ou ex-soldat israélien objet de poursuites à l’étranger pour des crimes imprescriptibles. Passe encore s’il ne s’agissait que de dissuader des dirigeants à travers le monde, la tâche ne serait peut-être pas surhumaine. Mais faire peur à des associations libres de toute allégeance, à ce titre incorruptibles, voilà qui outrepasse les moyens réunis du Mossad et de la CIA. M. H.