Moteur d’une transformation en profondeur : Urbagest s’attaque au mythique cinéma Variété de Sétif

À l’heure où de nombreuses communes peinent à faire face aux défis du développement local, Urbagest (entreprise locale à caractère commercial et industriel spécialisée dans la gestion et l’entretien du mobilier urbain) se démarque par son dynamisme et son efficacité. Créée il y a à peine une année, cette société s’est imposée comme un acteur incontournable de la relance de plusieurs projets vitaux pour la capitale des hauts plateaux et ses habitants, tancés des années durant par l’inertie et la dégradation effrénée de leur cadre de vie. Parmi ses opérations les plus emblématiques figure la réhabilitation du cinéma Variété, fermé depuis plus de 25 ans. Ce bâtiment, véritable patrimoine architectural et mémoire collective de la ville, devrait à court terme retrouver sa vocation première. Le processus de réhabilitation de la salle, ravagée par un spectaculaire incendie au début des années 1990, est en marche. Ainsi, Sétif -un pôle économique national de premier plan – est, depuis presque trente ans sans cinéma, au grand dam des férus du septième art, lesquels ne manquent aucune occasion pour revenir à la charge. Mais l’action de cette entreprise ne se limite pas à la sphère culturelle. Sur le terrain, elle cumule les chantiers pour améliorer le cadre de vie des citoyens. En piteux état, le réseau routier, l’assainissement, les écoles primaires et les cimetières font aujourd’hui partie de son plan de charge. L’entreprise est également à la manœuvre pour moderniser le réseau d’éclairage public et les feux avec l’installation de lampadaires LED. En matière de collecte des déchets ménagers, Urbagest s’implique grandement. Cette entreprise incarne ainsi une nouvelle vision de la gestion communale, fondée sur la proximité, la réactivité et l’efficacité. Sa montée en puissance redonne confiance aux habitants et offre un modèle inspirant à d’autres communes. Preuve que, même avec des moyens limités, la volonté et l’efficacité d’une équipe de 121 agents attendant un renfort prochain de 80 nouveaux chauffeurs, agents polyvalents et techniciens de l’environnement peuvent relever des défis et répondre aux attentes des citoyens. Faisant du journalisme de proximité son principal leitmotiv, l’Est Républicain qui vient de fêter son 25ème anniversaire, s’est déplacé au nouveau siège d’Urbagest (construit en un temps record par ses travailleurs et avec ses fonds propres) où Hamoudi Belbacha, son directeur et principale cheville ouvrière, a, comme à l’accoutumée, joué la carte de la transparence. 

Résurrection…

« Après la levée de toutes les réserves par les services de la Protection civile, la réhabilitation du cinéma Variété est désormais effective. Scindée en plusieurs lots, l’opération consiste à revoir de fond en comble l’étanchéité, l’électricité, la climatisation, la scène, le revêtement mural et du sol ainsi que les 450 sièges devant être ignifugés. Après le désistement du premier bureau d’études ayant estimé les travaux, y compris les équipements audio-visuels, à 13,2 milliards, nous allons confier la mission à un autre bureau devant s’occuper de l’étude et du suivi. Dans un souci d’efficacité, Urbagest qui est en même temps le maître d’ouvrage délégué s’occupera d’une partie des travaux. L’autre tranche sera confiée à des entreprises spécialisées. L’obligation de résultat nous oblige à lancer le chantier dans un délai ne dépassant pas les deux mois. Nous allons tout mettre en œuvre pour relever le défi, prendre part à la « résurrection » du mythique cinéma Variété et le rendre par la suite aux cinéphiles de la ville ayant grandement besoin d’une salle sombre en mesure de renouer avec les ciné-clubs d’antan et le festival du cinéma organisé périodiquement. Hamza Belayat, président de l’Assemblée Populaire Communale (APC) ainsi que du conseil d’administration de l’entreprise, qui s’est engagé à redorer le blason de la salle, suit de près le dossier. « On ne ménagera aucun effort pour clore l’opération avant la fin de l’année en cours. La flexibilité dans la gestion nous permet d’entrevoir non seulement l’avenir avec un certain optimisme mais de réaliser les projets de la commune dans les délais impartis. On va gagner du temps et de l’argent. C’est d’ailleurs la nouvelle démarche des pouvoirs publics », souligne d’emblée notre interlocuteur. D’autres points et pas des moindres sont par la suite mis sur la table : « S’inscrivant en droite ligne des nouvelles orientations des pouvoirs publics faisant de la valorisation du patrimoine communal leur autre cheval de bataille, Urbaget a été chargée de la réhabilitation et transformation de la salle des expositions du parc d’attraction en salle polyvalente. L’étude est lancée pour faire de la structure un espace à la fois culturel et commercial. Une fois achevé, l’endroit disposera d’un salon d’honneur et d’un restaurant et devrait accueillir différentes activités culturelles et artistiques. Il sera en outre mis à la disposition des citoyens pour les fêtes familiales. Cette opération, comme la rénovation et modernisation de la salle de mariages de l’état civil, fait partie du plan de charge de l’entreprise au titre du premier semestre de 2025. D’un montant global de 15 milliards, la nouvelle feuille de route englobe plusieurs axes, dont la réfection et l’entretien des trottoirs pour 1,5 milliard, l’entretien de l’éclairage public pour quatre milliards, la maintenance des écoles primaires pour 3,4 milliards et la collecte des ordures ménagères. En collectant pas moins de 9.782,25 tonnes de déchets pour un montant de 4,6 milliards en 2024, l’entreprise a, le moins que l’on puisse dire, pris des galons. En charge actuellement de quatre secteurs (Gasria, Maabouda, centre-ville et Lahchama), Urbagest est en mesure de collecter dans un premier temps cent tonnes par jour de déchets. On va prendre en charge de nouveaux secteurs pour un chiffre d’affaires de huit milliards », précise fièrement le directeur de l’entreprise ayant réalisé en 2024 un bénéfice de huit milliards en plus d’actifs (siège) de plus de cinq milliards. De telles performances devraient donner à réfléchir aux autres EPIC (Etablissements Publics à caractère Industriel et Commercial) ne « subsistant » que par les récurrentes subventions de la commune, l’éternelle vache à traire…

Kamel Beniaiche

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