Nouveaux bacheliers inscrits à l’université : Emploi assuré pour 40 000 futurs diplômés

L’université ne mènera plus forcément à l’incertitude ? Ce n’est pas encore évident et la réponse à cette question reste prématurée. La nouvelle annoncée hier par le ministre de l’Enseignement supérieur concernant l’avenir professionnel des bacheliers de la session 2025 est certes réjouissante, puisqu’elle marque un tournant dans l’histoire de l’université algérienne, mais elle ne pourrait en aucun cas être considérée comme « inédite ». C’est un acquis non négligeable pour des milliers de futurs diplômés, si l’on tient compte du nombre impressionnant de chômeurs, qui ne sont toujours pas arrivés à décrocher un emploi stable selon leurs spécialités. Dans sa conférence de presse, consacrée aux résultats de l’orientation des nouveaux bacheliers de la session 2025, Kamel Baddari a affirmé que plus de 13 % des nouveaux inscrits bénéficieront d’un contrat d’embauche dès la fin de leur cursus universitaire ; soit quelques 40 000 étudiants sur un ensemble de 331 827 étudiants nouvellement inscrits et orientés. Selon le ministre, les contrats d’embauche concernent l’éducation nationale et la santé publique. Selon le ministre, l’annonce concerne des secteurs « clés », notamment l’éducation nationale et la santé publique. En évoquant les moyennes requises pour accéder aux sciences médicales, fixées à 16,64, et celles requises pour accéder à la filière de médecine dentaire, fixées à 16,69, il vient de confirmer la volonté de l’Etat de réduire l’exode des médecins algériens. « C’est un potentiel humain aux compétences confirmées que nous n’avons pas pu retenir devant la non-concrétisation de beaucoup de promesses faites par les pouvoirs publics depuis des années et relayées notamment par les syndicats que nous sommes. Des promesses qui devraient permettre de mettre en place des mesures d’intéressement et des solutions concrètes sur le terrain pour améliorer les conditions socioéconomiques de ces professionnels », avait déploré, il y a environ deux ans, le docteur Lyes Merabet, président du syndicat national des praticiens de santé publique. En outre, il serait aberrant de penser ne va pas concerner les écoles supérieures de haut niveau de Sidi Abdallah dédiées aux sciences et technologies, à l’instar de l’Ecole supérieure de l’intelligence artificielle, qui exige une moyenne de 18,59, l’Ecole supérieure de cybersécurité, qui exige une moyenne d’admission de 18,34, ou L’Ecole supérieure d’informatique (ESI), qui demeure l’une des plus sélectives, en exigeant une moyenne d’accès de 18,69. Dans tous les cas de figure, la nouvelle a de quoi réjouir plus de 40 000 étudiants fraîchement orientés, qui verront leur avenir professionnel sécurisé avant même la fin de leurs études. Et cela est déjà considéré comme une évolution positive, en attendant une amélioration dans l’ensemble des secteurs d’activité, publics et privés, pour qu’une solution soit trouvée au chômage chronique des diplômés universitaires. C’est à ce prix et seulement à ce prix que « l’irréversible volonté de l’Etat de rapprocher l’université de son environnement économique et social » sera effectivement une réalité palpable aux yeux de tous. En plus des contrats d’embauche, le ministre a saisi cette occasion pour révéler quelques chiffres sur l’orientation des nouveaux bacheliers. 331 827 étudiants ont déjà été orientés, soit 97,34 % de l’ensemble des candidats admis ; 9 074 étudiants restants auront jusqu’au 8 août pour bénéficier d’une seconde phase d’orientation ; et 70,30 % des étudiants ont obtenu l’un de leurs trois premiers choix de filière. Toujours d’après le ministre, 65,30 % des nouveaux étudiants ont opté pour des filières scientifiques et technologiques, alors que 34,70 % se sont dirigés vers les sciences humaines et sociales.

Mohamed Mebarki

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