Plusieurs civils tués par l’armée malienne au nord du pays

Une vingtaine de civils dont des migrants ont été tués lundi 17 février à l’aube dans le nord du Mali par l’armée malienne appuyée par le groupe Wagner.

Deux véhicules ont été pris pour cibles, ont affirmé des sources locales, accusant des militaires maliens. Un parent d’un des conducteurs a confirmé les faits à la presse locale.

«Le chauffeur du premier véhicule est mon cousin. Le 16 février, il a quitté Gao chargé “d’aventuriers” [personnes souhaitant émigrer clandestinement vers l’Europe, ndlr] et de nomades», a déclaré le témoin sous couvert d’anonymat. «De Gao, ils allaient vers l’Algérie. Ils sont tombés sur un groupe de mercenaires Wagner et de quelques militaires maliens qui ont tiré sur eux. Dans la première voiture, tout le monde est mort. Mon cousin aussi», a-t-il rapporté. Citant un rescapé du second véhicule également pris pour cible mais qui a réussi à fuir, ce proche du chauffeur tué a ajouté qu’«il y a eu plusieurs morts dans le deuxième véhicule aussi». «Quand mon cousin a quitté Gao, il y avait 15 personnes dans son véhicule. Mais généralement, il prend des passagers en chemin», a-t-il précisé. Un élu de Gao a annoncé qu’au «total, dans les deux véhicules, il y [avait] au moins 20 morts».
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre un véhicule de type Toyota Hilux criblé de balles et à l’intérieur trois corps des victimes visiblement des touaregs issus des tribus des Brabich et des Kel Tamajeq.

D’autres sources évoquent un accrochage le dimanche 16 février en fin d’après-midi entre une patrouille de l’armée malienne appuyée par des éléments du groupe Wagner et une escouade du Front de libération de l’Azawad (FLA) près d’Anefis, entre Gao et Kidal. Dans un communiqué, l’armée malienne fait état de « sept terroristes neutralisés » et déplore quatre soldats blessés. Les rebelles confirment avoir perdu sept hommes et assurent avoir eux-mêmes tué six « ennemis » et fait plusieurs blessés, parmi lesquels des soldats maliens et des mercenaires de Wagner.

Dimanche toujours, des élus locaux, des notabilités civiles, et association de défense des droits humains Kal Akal, ainsi que le collectif pour la défense des droits du peuple de l’Azawad, combattants du FLA –, ont indiqué quatre à sept civils ont été tués à Aslagh. De nombreuses têtes de bétail appartenant à des nomades touaregs ont également été massacrées, selon des vidéos circulant sur le réseau X.

L’armée malienne indique ensuite avoir mené des « frappes aériennes » dans la nuit de dimanche à lundi : un pick-up a été détruit et ses occupants neutralisés, selon l’armée malienne, qui les qualifie de « groupe de terroristes en renforts dans la zone des affrontements ». Le FLA dément catégoriquement.

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