Prochaine rentrée des facultés de médecine : L’enseignement en anglais dès la première année

L’ensemble des matières scientifiques dispensées en première année dans les spécialités de médecine générale, de médecine dentaire et de pharmacie devront désormais être assurées en anglais dès la prochaine rentrée universitaire 2025/2026, avec la généralisation progressive de l’enseignement en langue anglaise. C’est ce qu’a indiqué une instruction officielle adressée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique aux responsables des établissements universitaires, et ce à travers tout le territoire national.

Les doyens des facultés de médecine, les premiers concernés par cette directive, sont appelés à mettre en œuvre une transition pédagogique structurée, selon une approche progressive et adaptée à leurs moyens humains. Pour ce faire, chaque établissement a été sommé de soumettre, au plus tard le 17 avril prochain, un plan opérationnel détaillé portant sur l’amélioration de la formation en anglais, incluant les mesures déjà prises, les objectifs à atteindre et les modalités de mise en œuvre.

Cette réforme repose en grande partie sur la disponibilité d’enseignants ayant atteint les niveaux linguistiques B2 et C1, selon le cadre européen commun de référence pour les langues, à l’issue des cycles de formation linguistique organisés depuis 2022. Ces enseignants, ayant déjà acquis des compétences spécifiques en enseignement en anglais, seront mobilisés pour assurer la couverture intégrale des unités pédagogiques de première année.

Au-delà de cette exigence immédiate, les facultés sont également tenues de poursuivre l’encadrement linguistique de leur personnel académique. Le ministère a insisté sur la nécessité d’un suivi rigoureux des programmes de formation continue, afin de garantir à terme une transition fluide vers l’enseignement en anglais pour l’ensemble des cycles universitaires. Cette dynamique s’inscrit dans un effort de longue haleine visant à restructurer le paysage linguistique du système universitaire national, en accord avec les standards internationaux et les exigences de la coopération académique mondiale.

Cette réforme linguistique s’étend également à l’ensemble des établissements universitaires du pays. A travers une série d’instructions complémentaires adressées aux doyens d’université, le ministère a réaffirmé sa volonté d’institutionnaliser l’enseignement en anglais comme un pilier fondamental de l’enseignement supérieur en Algérie. L’ensemble de ces établissements ont également été sommés de présenter leur feuille de route avant le 17 prochain.

Cet ultimatum illustre dans les faits la détermination du ministère à faire de la rentrée 2025/2026 un tournant dans l’internationalisation de l’université algérienne. Il s’agit d’une étape stratégique dans le prolongement de la note ministérielle n° 106 du 7 avril 2024, qui définit les orientations générales de la réforme. Cette note recommande notamment la poursuite de la formation des enseignants à l’enseignement en anglais, selon des programmes individualisés élaborés par chaque établissement.

58 000 enseignants formés en anglais depuis 2022

Il convient de souligner que depuis 2022, le ministère a multiplié les initiatives en ce sens. Un vaste programme national de formation linguistique a permis de former environ 58 000 enseignants aux méthodes d’enseignement en langue anglaise. Cette opération, inédite par son envergure, a constitué la première pierre d’un processus de transformation structurelle de l’Université algérienne, destiné à favoriser une meilleure insertion dans les réseaux de recherche internationaux et à faciliter l’accès à la littérature scientifique mondiale.

A travers l’introduction de l’anglais dans les cursus universitaires, l’ambition et d’atteindre plusieurs objectifs majeurs, à l’instar de l’amélioration de la compétitivité des universités algériennes, le renforcement de leur attractivité auprès des étudiants étrangers, ainsi que l’encouragement de la mobilité des chercheurs et des étudiants à l’échelle internationale.

Dans cette optique, le ministère continue d’œuvrer également à la promotion des universités dites de « quatrième génération », des établissements fondés sur l’innovation, la numérisation, la coopération internationale et l’interdisciplinarité. A ce jour, le pays compte 23 universités classées dans cette catégorie, mais l’ambition des pouvoirs publics est d’élargir ce réseau à l’ensemble du territoire national.

En outre, le ministère entend augmenter sensiblement le nombre d’étudiants étrangers accueillis sur le territoire national, en dehors du cadre strict des accords bilatéraux traditionnels. Cette ouverture s’appuie notamment sur le décret présidentiel récemment adopté, qui fixe les conditions et modalités d’admission des étudiants étrangers dans les établissements d’enseignement supérieur algériens. L’anglais y figure comme un critère fondamental, et son intégration dans les cursus constitue un préalable à toute stratégie d’attractivité universitaire.

Ainsi, l’année universitaire 2025/2026 s’annonce donc comme le point de départ d’un nouveau modèle d’enseignement supérieur, dans lequel l’anglais ne sera plus seulement une langue complémentaire mais un vecteur central de savoir, de coopération et de développement scientifique. Pour relever ce défi, l’ensemble des acteurs du secteur, enseignants, responsables administratifs et étudiants, sont appelés à s’engager pleinement dans cette mutation historique.

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