Programmes scolaires, élèves brillants et diaspora : Des députés interpellent Saâdaoui

La réforme des programmes scolaires au primaire, l’accompagnement des élèves brillants et la valorisation de la diaspora éducative ont été au cœur d’une séance de travail tenue, ce lundi soir, au siège du ministère de l’Éducation nationale. Le ministre Mohamed Seghir Saâdaoui a reçu à cette occasion les députés Abdelouahab Yagoubi et Azzedine Zehouf pour un échange jugé « constructif et porteur » par les deux élus.

La refonte des programmes scolaires, notamment dans le cycle primaire, a constitué le premier axe majeur des discussions. Les députés ont plaidé pour un allègement substantiel des contenus pédagogiques, afin de mieux répondre au rythme et aux capacités des élèves. Ils ont notamment souligné que les programmes actuels sont « lourds, trop théoriques et peu adaptés à l’éveil intellectuel des enfants ».

Cette revendication est également portée depuis plusieurs mois par les syndicats du secteur, qui dénoncent régulièrement une surcharge des apprentissages et appellent à une réforme pédagogique de fond. Le ministre Saâdaoui s’est dit à l’écoute de ces préoccupations, affirmant que le ministère travaille à une révision « scientifique et progressive » des curricula.

Parmi les suggestions concrètes avancées figurent l’introduction structurée d’activités parascolaires dans l’emploi du temps, telles que les visites pédagogiques, le théâtre scolaire, les clubs scientifiques, les radios éducatives, autant de leviers destinés à nourrir la créativité et l’autonomie des élèves.

Le ministre et les parlementaires ont convenu de l’importance d’un accompagnement individualisé des élèves brillants tout au long de leur parcours, avec un effort accru pour valoriser les compétences algériennes, aussi bien sur le territoire national qu’au sein de la diaspora. Il s’agit, selon eux, de renforcer la fierté d’appartenance à l’Algérie et de mieux exploiter le potentiel académique national.

Les échanges ont mis en lumière la nécessité d’une approche intégrée en matière de politique éducative. Une coordination étroite entre les ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle et des Affaires étrangères est, selon les intervenants, indispensable pour répondre efficacement aux défis éducatifs contemporains.

Cette vision transversale s’exprime notamment à travers des projets d’envergure à l’étranger. Les députés ont ainsi proposé l’ouverture d’écoles algériennes et de centres culturels dans les grandes villes à forte présence de la diaspora, afin de préserver l’identité linguistique et culturelle des enfants algériens nés hors du pays.

 Un plaidoyer particulier a été formulé pour soutenir les enseignants de l’École internationale algérienne de Paris (EIA) ainsi que ceux du programme ELCO (enseignement de la langue et de la culture d’origine). Ils appellent à un soutien renforcé et à des conditions de travail dignes, garantes de la qualité de l’enseignement offert à la diaspora.

Enfin, la question sensible du financement des structures éducatives à l’étranger a été abordée. Les députés ont proposé l’exploration de mécanismes alternatifs de financement, s’appuyant sur des partenariats, des contributions volontaires ou des dispositifs mixtes, pour réduire la dépendance vis-à-vis du budget de l’État tout en garantissant la pérennité de ces établissements stratégiques.

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