Promesse

Si la promesse de Donald Trump de régler la guerre en Ukraine en 24h n’a malheureusement pas été tenue, c’est largement du fait de la mauvaise volonté des parties impliquées. L’Ukraine surtout traine des pieds, habituée au traitement occidental qui lui passait tous ses caprices ses trois dernières années. Le président ukrainien semble particulièrement réticent […]

Avr 12, 2025 - 22:33
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Promesse

Si la promesse de Donald Trump de régler la guerre en Ukraine en 24h n’a malheureusement pas été tenue, c’est largement du fait de la mauvaise volonté des parties impliquées. L’Ukraine surtout traine des pieds, habituée au traitement occidental qui lui passait tous ses caprices ses trois dernières années. Le président ukrainien semble particulièrement réticent à se mettre à la table des négociations, refusant toute concession à la Russie, ou au États-Unis. Toutefois, Donald Trump visiblement agacé par l’immobilisme des deux parties en conflit a réclamé vendredi que Moscou « se bouge » pour trouver une issue au conflit en Ukraine au moment où Vladimir Poutine rencontrait l’émissaire du président américain Steve Witkoff. « La Russie doit se bouger », a écrit Trump sur son réseau Truth Social, déplorant que « trop de gens meurent, des milliers par semaine, dans une guerre terrible et insensée », depuis plus de trois ans. Le président américain ambitionne de mettre fin au conflit d’Europe de l’Est et a rompu pour cela, en février, l’isolement diplomatique que les Occidentaux imposaient à son homologue russe. Son administration organise des pourparlers séparés avec des hauts responsables russes et ukrainiens, qui n’ont cependant pas abouti, pour l’heure, à une cessation globale. Les tractations diplomatiques se prolongent, sans concessions déterminantes du gouvernement russe. Kiev et certaines capitales occidentales soupçonnent la Russie, dont l’armée est plus nombreuse et mieux équipée sur le front, de faire traîner à dessein les discussions. Sans compter que « plusieurs centaines » de ressortissants chinois combattent « au sein des forces d’occupation russes », a assuré vendredi Volodymyr Zelensky, reprochant à la Russie d’ainsi tenter de « prolonger la guerre » en « utilisant des vies chinoises », quelques jours après avoir accusé Moscou d’»entraîner» Pékin dans ce conflit. Il s’exprimait de sa ville natale de Kryvyï Rig, dans le centre de l’Ukraine, par lien vidéo au cours d’une réunion à Bruxelles des chefs militaires des principaux pays alliés de l’Ukraine auxquels il a demandé de lui fournir dix systèmes de défense antiaérienne Patriot, de fabrication américaine, supplémentaires. Plus tôt dans la semaine, le chef de l’État ukrainien avait affirmé que la Chine savait que ses citoyens étaient recrutés par l’armée russe, des propos jugés « irresponsables » par Pékin. Donald Trump lui veut rétablir les relations bilatérales avec la Russie, dont les Occidentaux se tiennent pour la plupart à l’écart depuis le déclenchement de l’attaque russe contre l’Ukraine, et cherche à mettre fin au plus vite à ce conflit. Cette détermination fait craindre aux Ukrainiens d’être contraints par leur important allié à accepter d’âpres concessions, d’autant que le président américain envoie des signaux contradictoires. Il a multiplié les piques à l’encontre de Volodymyr Zelensky et critiqué l’aide que son pays a apportée à Kiev. Mais Donald Trump a aussi menacé la Russie de nouvelles sanctions si elle ne consentait pas à la paix. Signe d’une certaine frustration, il avait dit fin mars être « furieux » contre Vladimir Poutine, après que ce dernier eut évoqué l’idée d’une « administration transitoire » en Ukraine, impliquant le départ du pouvoir de Zelensky. Steve Witkoff a, quant à lui, fait l’éloge du président russe. Il avait estimé dans une interview le mois dernier que celui-ci n’était pas « un mauvais type ». En mars, il était allé en Russie pour discuter d’une proposition américaine de cessez-le-feu inconditionnel en Ukraine. Mais Vladimir Poutine n’avait pas été convaincu et cette proposition de trêve de 30 jours, acceptée par Kiev, ne s’est pas concrétisée. Le temps passe les pertes matérielles et humaines continuent à se multiplier de part et d’autre en Ukraine et en Russie et les deux chefs d’États semblent surtout prioritiser la victoire plutôt qu’un compromis mettant fin au conflit au grand dam de Trump qui voudrait pouvoir brandir un accord de paix comme une victoire personnelle et surtout une promesse de campagne tenue.