Le Hamas rejette tout nouvel accord partiel

Jusqu’à encore ces dernières heures, il était question d’une nouvelle proposition israélienne faite au Hamas par l’intermédiaire des Egyptiens, qui pour la première fois auraient parlé, et en toute franchise, du désarmement de Hamas, comme condition sine qua non de la fin de la guerre, c’est-à-dire du génocide en cours depuis 19 mois ou quasiment […]

Avr 19, 2025 - 02:21
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Le Hamas rejette tout nouvel accord partiel

Jusqu’à encore ces dernières heures, il était question d’une nouvelle proposition israélienne faite au Hamas par l’intermédiaire des Egyptiens, qui pour la première fois auraient parlé, et en toute franchise, du désarmement de Hamas, comme condition sine qua non de la fin de la guerre, c’est-à-dire du génocide en cours depuis 19 mois ou quasiment contre la population civile de Ghaza. A rappeler que cette information relative au désarmement a été rapportée par une source palestinienne, (par une personne donc présente au cours des échanges entre les deux délégations, palestinienne et égyptienne) qui néanmoins a requis l’anonymat, ce qui n’est pas courant côté palestinien. Elle vient d’être formellement démentie par le principal négociateur palestinien, et représentant du Hamas pour Ghaza, Khalil al-Hayya, qui dans une intervention télévisée jeudi dernier, non seulement récuse toute idée de désarmement du Hamas, mais rejette toute possibilité d’accord à venir avec Israël qui ne soit pas global et unique. Ce que les Palestiniens appellent «le tout contre le tout», «le paquet unique», «l’accord global», réfère à un accord à la fois unique et final, comportant trois points essentiels indissociables.

Le premier est la libération en une seule fois de tous les prisonniers israéliens contre celle de tous les détenus palestiniens ; le second, l’arrêt de la guerre, et le troisième, qui est le retrait de l’armée israélienne de toute la bande de Ghaza. Les accords partiels, a expliqué le dirigeant du Hamas, comme ceux qui avaient été passés jusque-là, qu’Israël avait tous allègrement violés, le dernier ayant été dénoncé par lui il y a près de deux mois, ne sont que la couverture sous laquelle le gouvernement Netanyahou poursuit la mise en œuvre de son agenda politique particulier. De fait, al-Khaya n’avait pas plutôt terminé son intervention que les deux ministres extrémistes du gouvernement actuel, Belazel Smotrich, et Itamar Ben-Gvir, sont montés au créneau pour rappeler quels étaient les véritables objectifs de la guerre : élimination du Hamas, et déportation de la population de Ghaza, conformément au plan de Trump, consistant à faire de Ghaza la Riviera du Moyen-Orient. Ainsi donc, au 19e mois de la guerre, les positions des uns et des autres n’ont guère changé. Les Palestiniens veulent toujours la fin de la guerre assortie du retrait de l’armée israélienne, et les Israéliens, ou plutôt son gouvernement actuel, car tous les Israéliens ne sont pas d’accord avec lui, l’élimination du Hamas et la réoccupation d’une manière ou d’une autre de Ghaza. Ce n’est que depuis que Trump s’est mis à parler de vider Ghaza de toute sa population que Smotrich et Ben-Gvir réclament ouvertement la déportation, ce dont ils s’étaient gardés jusque-là par peur notamment de poursuites internationales. La guerre ne se mène pas qu’à Ghaza, elle se déroule aussi à l’intérieur d’Israël, entre ceux pour qui la priorité des priorités est la libération des otages, et ceux pour qui elle est dans la réalisation des «objectifs de la guerre». En Israël seuls Smotrich et Ben-Gvir, ainsi que leurs partisans, se permettent d’expliciter ces objectifs, les autres n’étant pas assez fous pour se placer de leur propre chef à portée d’une accusation de crimes contre l’humanité.