Quel avenir pour l’accord de cessez-le-feu au Liban ?

Depuis son entrée en vigueur le 27 novembre de l’année dernière, l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah a été violé à plusieurs reprises par le premier, la dernière de ces violations remontant à deux ou trois jours seulement. On peut donc dire que si le cessez-le-feu tient malgré tout, c’est juste parce qu’il […]

Jan 3, 2025 - 20:38
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Quel avenir pour l’accord de cessez-le-feu au Liban ?

Depuis son entrée en vigueur le 27 novembre de l’année dernière, l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah a été violé à plusieurs reprises par le premier, la dernière de ces violations remontant à deux ou trois jours seulement. On peut donc dire que si le cessez-le-feu tient malgré tout, c’est juste parce qu’il est respecté, jusqu’à présent à tout le moins, par le Hezbollah. Si ce dernier avait mis un point d’honneur à répondre à chacune de ses violations par Israël, on aurait vu la guerre se poursuivre avec la même intensité qui l’a caractérisée depuis son commencement, avec l’invasion du Liban par l’armée israélienne fin septembre 2024. Il convient de rappeler ici le soin mis par le Premier israélien Benjamin Netanyahou à expliquer à son opinion qu’un accord de cessez-le-feu, ce n’est pas la même chose qu’une fin de guerre, et qu’en l’espèce ce qui a été convenu c’est juste une trêve s’étendant sur 60 jours, et que passé ce délai les hostilités reprendront, sauf si un accord de paix était négocié et conclu dans l’intervalle. Netanyahou avait une bonne raison de bien expliquer à son public la différence entre trêve temporaire et paix définitive, lui et son gouvernement ayant dans le même temps pris la décision de ne pas autoriser le retour des colons dans les localités les plus exposées aux tirs du Hezbollah, tout en étant le plus menacées par ses éventuelles incursions.

L’armée israélienne n’aurait sans doute pas passé la frontière libanaise sans le spectre d’un nouvel 7-Octobre qui lui se déroulerait au nord et serait à l’initiative du Hezbollah. Israël avait intensifié ses raids aériens à l’approche du 1er anniversaire du 7 octobre 2023, avant de se décider quelques semaines plus tard à envahir le sud-Liban, avec pour objectif déclaré de forcer le Hezbollah à se replier derrière la rivière Litani. Cette guerre a donc été avant tout une guerre préventive. L’accord de cessez-le-feu expire vers la fin du premier mois de la nouvelle année, et cela une semaine à peine après l’arrivée d’une nouvelle administration américaine. Est-ce là hasard du calendrier ou choix délibéré ? La question en tout cas se pose. Elle n’est pas la seule d’ailleurs. Se pose également celle de savoir si l’accord de cessez-le-feu sera reconduit, et dans ce cas pour combien de temps encore, ou s’il sera renégocié en vue de le transformer en un véritable accord de paix. N’étaient ses violations continuelles par Israël, cette dernière possibilité aurait prévalu. Or tout se passe comme si Israël était pressé de retrouver sa liberté de mouvement et d’action au Liban, à la différence de l’autre belligérant, le Hezbollah, qui lui au contraire aurait besoin de plus de temps pour se rétablir, reprendre assez de forces pour être en mesure de soutenir un nouvel affrontement avec Israël. Israël, à vrai dire, a voulu l’accord de cessez-le-feu pour un autre motif : briser ce que ses ennemis ont appelé l’unité du champ de bataille. En vertu de cette unité, il y a un front central, celui de Ghaza, assumé par la résistance palestinienne dominée par le Hamas, et des fronts de soutien éparpillés dans la région, le plus important d’entre eux et le plus actif étant celui du Liban, ouvert par le Hezbollah dès le 8 octobre 2023, et provisoirement fermé par lui le 27 novembre 2023.

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