Randonnée d’exception au cœur de la chaîne des Babors: Trois wilayas, une passion, mille émotions

Tamridjet, Béjaïa – Il est 8 heures du matin quand notre bus s’arrête au merveilleux village de Laalam, dans la commune de Tamridjet, au cœur des montagnes de la wilaya de Béjaïa. Le soleil perce à peine les crêtes que déjà l’excitation et la ferveur sont palpables : une nouvelle aventure nous attend. Une aventure […]

Juin 21, 2025 - 21:01
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Randonnée d’exception au cœur de la chaîne des Babors: Trois wilayas, une passion, mille émotions

Tamridjet, Béjaïa – Il est 8 heures du matin quand notre bus s’arrête au merveilleux village de Laalam, dans la commune de Tamridjet, au cœur des montagnes de la wilaya de Béjaïa. Le soleil perce à peine les crêtes que déjà l’excitation et la ferveur sont palpables : une nouvelle aventure nous attend. Une aventure de 32 km à pied, traversant les confins de trois wilayas – Béjaïa, Sétif et Jijel – à la découverte des merveilles naturelles de la chaîne des Babors.

Par Hafit Zaouche

Devenue au fil des années La Mecque des randonneurs algériens, Tamridjet ne cesse de nous séduire par ses paysages changeants. En hiver, ses montagnes poudrées nous font rêver. En été, c’est l’Assif Nekeb, son cours d’eau limpide et ses trois cascades rafraîchissantes qui deviennent les stars. Mais ce jour-là, notre cap était plus ambitieux encore : une traversée montagnarde de haute intensité, un véritable «itinéraire de combattants» comme nous l’avons surnommé en fin de journée. Le départ de Laalam marque le début d’un tronçon redouté : Laalam-Iaamarene-El Fadja. Surnommé par les randonneurs le «cardiogramme», ce segment de 6 km à fort dénivelé nous pousse à puiser dans nos réserves. Nos cœurs battent fort, nos muscles chauffent… mais quel régal pour les yeux !
Une halte bien méritée à Iaamarene, avec sa célèbre fontaine, nous redonne un souffle salutaire. Puis, enfin, nous atteignons El Fadja, ce havre de paix situé aux pieds du mont Tababort, deuxième sommet le plus élevé des Babors et point culminant de la wilaya de Béjaïa. La vue sur Laalam en contrebas et sur les crêtes des Babors est à couper le souffle. Et pour les amoureux de paysages bucoliques, les vaches paresseuses d’El Fadja, reposant à l’ombre des chênes, offrent une scène champêtre digne d’une toile impressionniste.

Trois wilayas au rythme de la randonnée
Pas de repos prolongé. L’aventure continue à travers les forêts profondes des Babors, ce massif sauvage aux richesses insoupçonnées. Ici, les arbres murmurent, les sources chantent, et les animaux montagnards nous accueillent avec leur calme ancestral. Vaches, chèvres, oiseaux : tout semble vivant et vibrant.
Nous avons pris notre pause-déjeuner à Larbaa (wilaya de Sétif), au cœur d’une nature luxuriante. C’est ici, autour de fontaines naturelles et de chants d’oiseaux, que nous avons savouré nos modestes sandwichs, l’esprit comblé par la beauté et la sérénité ambiantes.
Le tronçon Larbaa – Oued Afra, toujours en territoire sétifien, était tout simplement féérique. La forêt y est dense, l’eau omniprésente. «Un coin de paradis !», avons-nous tous soufflé, éblouis.

Vers Jijel et les joyaux cachés
Nous avons repris la marche, direction Bir Ghzala, Aït Ali et Ikhemkham, toutes dépendantes de la commune de Ziama Mansouriah (Jijel). Sur le chemin, à quelques pas de Bir Ghzala, nous avons eu droit à une vue panoramique sur le barrage d’Erraguène, offrant une véritable carte postale vivante.
Il était 20 heures passées quand nous avons atteint enfin Boublatene, point final de notre périple. Éreintés mais comblés, plus de 12 heures de marche et des souvenirs impérissables gravés dans nos cœurs.
Les Babors sont bien plus qu’un massif. Ce sont des émotions, un patrimoine, une invitation à l’humilité et à la contemplation. Et nous qui avons eu la chance de vivre cette randonnée comprenons pourquoi on dit qu’ils sont magiques, ensorcelants même.  H. Z.