Réduction des coûts du transport aérien : Un coup de pouce pour les exportations

Une première opération d’exportation de produits agricoles vers le Canada et plusieurs pays européens, dans le cadre d’un accord entre Air Algérie Cargo et le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, a été lancée ce lundi depuis l’aéroport d’Alger. Cet accord, qui prévoit une réduction de 50% sur le transport aérien, est jugé important par de nombreux spécialistes et pourrait booster les exportations hors hydrocarbures.

Le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations a annoncé que cette réduction s’applique aux opérateurs économiques et investisseurs algériens souhaitant exporter leurs produits et marchandises vers ces marchés. Selon le professeur en économie et commerce, Brahim Guendouzi, le transport aérien est la meilleure option pour les produits agricoles et alimentaires périssables, car il garantit la « rapidité » et surtout l’arrivée des marchandises « en bon état ». « Le choix du transport aérien est optimal », a souligné M. Guendouzi, saluant cette initiative d’Air Algérie Cargo, qui est, rappelons-le, le leader en Algérie dans le domaine du fret aérien. « C’est une excellente initiative, il y a une véritable nécessité pour les exportateurs », a-t-il ajouté, tout en mentionnant les liaisons déjà assurées vers plusieurs pays africains.

Selon lui, cette réduction de 50% sur le transport aérien, qui sera prise en charge par le Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE), devrait soulager les exportateurs, notamment face aux coûts élevés du transport aérien, souvent évoqués comme un frein par les opérateurs. « C’est une contrainte qui a longtemps été soulevée par les exportateurs », a ajouté M. Guendouzi, soulignant que cette initiative est « une très bonne chose pour les exportations hors hydrocarbures ».

En ce qui concerne les défis à relever pour l’exportation, le professeur estime que les entreprises doivent « renforcer et consolider » les produits exportables. Cela passe principalement par l’augmentation des capacités de production et d’exportation, étant donné que certains clients exigent des quantités importantes, ainsi que par l’amélioration de la qualité, notamment en adaptant les produits aux spécificités locales de chaque marché. M. Guendouzi a également insisté sur la nécessité de respecter les normes internationales. Les défis résident également en la nécessité de mener des opérations de prospection et aussi de régler les problèmes de logistique et de gérer les risques liés aux coûts des opérations d’exportation. 

Au sujet de la rude concurrence sur les marchés internationaux, y compris africains, signalée par nombre d’opérateurs, il préconise l’amélioration de la visibilité et surtout la nécessité de disposer de l’information commerciale. « Il faut être plus offensif. Les entreprises et les institutions d’accompagnement à l’export doivent aussi faire l’effort de trouver l’information commerciale nécessaire », a-t-il noté.

Le consultant et expert en géo-économie, Abderrahmane Hadef, a, pour sa part, salué l’accord conclu entre le ministère du Commerce extérieur et Air Algérie Cargo, affirmant qu’un grand travail est accompli dans le cadre de la promotion des exportations. Dans une déclaration à la Radio nationale, il a souligné que le développement du commerce extérieur constitue une priorité pour les pouvoirs publics. Toutefois, il a signalé la nécessité d’accélérer la levée des obstacles qui freinent les activités d’exportation et d’adopter davantage de mesures pour soutenir et faciliter l’accompagnement des exportateurs.

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