Révélations – Le Cercle algérianiste et la fachosphère française contre l’Algérie
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Par Mohsen Abdelmoumen – Les attaques incessantes de Bruno Retailleau à l’encontre de l’Algérie et des Algériens dans cette période d’affaiblissement de la présidence Macron sont une stratégie pour accélérer la fusion de toutes les droites et leur prise de pouvoir lors de la prochaine élection présidentielle anticipée. L’agenda de cette fusion des différents courants de droite (Rassemblement national, Les Républicains, l’UDR issu des Républicains et l’aile droite de Renaissance représentée par le parti Horizons d’Edouard Philippe) doit se faire le plus rapidement possible afin de créer la grande coalition qui prendra le pouvoir à l’occasion de l’élection présidentielle anticipée suite à la démission fort probable d’Emmanuel Macron.
Désirée de longue date par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré, pilier de la Françafrique et de l’establishment, la stratégie de fusion des droites a été portée durant un temps par Eric Zemmour, ensuite, plus mollement, par Eric Ciotti, avec sa tentative de fusion ratée des Républicains avec le Rassemblement national avant les élections législatives dernières, puis la création de l’UDC avec ses 25 députés du Sud-Est, transfuges des Républicains imprégnés de la culture OAS.
Aujourd’hui, c’est Bruno Retailleau, nouvel enfant chéri de l’establishment français après Nicolas Sarkozy et ses avatars martiaux en talonnettes, Manuel Valls et Gérald Darmanin, qui devient la nouvelle figure de proue de la stratégie du «Cointelpro français» amorcée par François Mitterrand après la marche des Beurs de 1983. Cette stratégie consiste à achever la mue néocolonialiste de la droite française ou plutôt son retour à sa tradition colonialiste pour prendre le pouvoir et l’exercer au détriment de la communauté immigrée algérienne.
Plan Cointelpro français
Avant de revenir sur Bruno Retailleau, il est indispensable de rappeler le déroulé du plan Cointelpro français : quelques années après la mise en place controversée du regroupement familial en 1978 par Valéry Giscard d’Estaing, l’establishment français a été effrayé par la «marche des Beurs» de 1983 qui signait l’arrivée d’une nouvelle génération de Français issus de l’immigration, politisés et réclamant plus d’égalité et de justice sur le plan politique et, à terme, d’égalité dans les opportunités économiques, en fusionnant avec les autres forces de gauche populaire aux intérêts similaires dans la société française.
Suite à cet électrochoc, l’establishment français s’est inspiré de son homologue américain dans son «traitement» du «problème noir» aux Etats-Unis pour «gérer» le problème des enfants issus de l’immigration et particulièrement des musulmans, des Arabes, et surtout des Algériens, via un plan en quatre volets successifs.
Le premier volet de ce plan a été la répression politique via la neutralisation des revendications politiques propres à la communauté des enfants d’immigrés en l’empêchant de se constituer en courant politique autonome.
Aux Etats-Unis, l’administration républicaine de Nixon, en cheville avec le patron raciste du FBI, Edgar Hoover, a, en toute mauvaise foi, intégré le mouvement des droits civiques parmi les mouvements liés à la «subversion communiste» (Cointelpro, Counter Intelligence Program, programme de contre-espionnage du FBI sous la direction de Hoover qui avait pour objectif d’enquêter sur les organisations politiques dissidentes aux Etats-Unis et de perturber leurs activités), afin d’autoriser la surveillance permanente des membres de ce mouvement et notamment de leurs leaders, la suspension de leurs droits civiques, la répression policière et, finalement, de justifier des assassinats jamais élucidés (Martin Luther King, Malcom X ou encoere Fred Hampton, le charismatique leader des Black Panthers de Chicago, ainsi que 26 autres membres de l’organisation), ou un bannissement des Etats-Unis pour Eldridge Clever des Black Panthers.
En France, heureusement, il n’y a pas eu d’assassinats mais une stratégie identique de détournement des revendications politiques portées par la marche des Beurs vers un mouvement woke avant l’heure, SOS Racisme, à la tête duquel a été placé le sayanim pied-noir d’Algérie Julien Dray, agent de l’establishment, afin de diluer progressivement la revendication politique vers une voie de garage insipide qui a dépéri progressivement sous la tutelle du Parti socialiste de François Mitterrand, une des clés de voûte de l’establishment de droite en France.
Instrumentalisation du trafic de drogue
Le second volet du plan Cointelpro français a été la répression policière et judiciaire par le biais de la manipulation par l’establishment du trafic de drogue et des appareils policier et judiciaire à visée politique contre les descendants de l’immigration algérienne en France, à l’instar de ce qui a été fait contre la communauté noire aux Etats-Unis.
Aux Etats-Unis, l’establishment a repris le contrôle direct du trafic de drogue tenu jusque-là par les mafias juive et italienne en quête de respectabilité pour le diriger massivement vers les banlieues noires où la communauté noire devait assurer le deal (vente de détail). Avec le double contrôle des autorités politiques des pays à la source du trafic de drogue et des flux logistiques de «gros», l’establishment américain a pu déverser massivement la drogue dans les banlieues où habitaient les Noirs – et plus tard les Latinos –, en leur abandonnant la vente de drogue au détail à partir des années 60, avec une montée en puissance permanente des quantités de cocaïne en provenance d’Amérique latine et d’héroïne en provenance du Triangle d’or durant la guerre du Vietnam, puis d’Afghanistan à partir des années 80. Cela a permis à l’establishment de faire un triple coup : d’une part, s’assurer de revenus conséquents hors budget, d’autre part, gangréner les banlieues par une économie parasitaire du deal de drogue destructrice des fondements sociaux. Enfin, créer un gouffre séparant les deux communautés, la population blanche du pays assimilant la communauté noire à la figure du «dealer» (homme noir = drogue = dealer = violence, dans l’esprit des Blancs américains), ce qui ne pouvait qu’empêcher la majorité de ceux qui avaient choisi la voie légale pour sortir des banlieues de trouver un travail hors de l’économie du deal ou un logement hors des banlieues.
Parallèlement à cette inondation en amont, le gouvernement de Nixon a lancé la «guerre contre la drogue», slogan qui visait en fait les Noirs afin de créer l’image d’une classe dangereuse. En conséquence, malgré une criminalisation égale dans la loi de la vente et de la consommation de drogues (cette dernière majoritairement le fait des classes blanches, souvent aisées), la lutte contre la drogue s’est concentrée sur les Noirs (puis les Latinos), les consommateurs majoritairement blancs bénéficiant d’une large clémence des policiers et des juges, alors que les Noirs et les Latinos étaient soumis à un harcèlement permanent dès l’adolescence de la part des policiers, avec des condamnations de plus en plus lourdes de l’appareil judicaire.
En France, de manière mimétique, l’establishment français, après avoir éliminé la mafia corse du trafic de drogue (la fameuse French connection) dans les années 70, a repris en main l’essentiel de l’approvisionnement en gros de la drogue, que ce soit le cannabis en provenance du Maroc, directement contrôlé par le régime voyou du Maroc très proche de l’establishment français, et des drogues dures en provenance des mêmes sources que les Etats-Unis, avec qui la coopération est symbiotique au niveau des establishments, comme l’ont révélé les scandales des vols d’avions remplis de cocaïne d’Amérique latine faisant escale sur les bases françaises ou américaines du Centcom en Afrique, avant leur acheminement vers l’Europe.
De même, comme aux Etats-Unis, la loi de 1970 sur la drogue en France, qui criminalise très durement la vente et la consommation de drogues sur le papier, ne s’applique qu’aux dealers des banlieues (et surtout pas aux consommateurs «qui nous ressemblent») et les «guerres contre la drogue» et autres opérations sensationnelles contre les points de deal ou les modifications législatives pour durcir les peines planchers, etc., sont utilisées pour associer la jeunesse issue de l’immigration algérienne à la drogue et à une «classe dangereuse» afin de maintenir et perpétuer la ségrégation économique, sociale et spatiale entre cette population, qui apparaît «inassimilable», et les «Français de souche».
Le troisième volet de ce plan a été la répression culturelle via le détournement du rap revendicatif et social initial par le gangsta rap qui achève de véhiculer les contre-valeurs de la vie des gangsters (argent facile, armes, drogue, vulgarité, machisme abject, avilissement des femmes, rejet de la loi, discours anti-flics) et de tuer l’image des jeunes noirs pauvres mais dignes, bien élevés et à la haute conscience civique du mouvement pour les droits civiques des années 60. Apparu dans les années 90 aux Etats-Unis, il s’est répandu en France dans les années 2000. Le gangsta rap renforce le stéréotype d’imbécile violent et irrécupérable du jeune homme des banlieues et consacre une coupure profonde avec le reste de la population française.
Intoxication wahhabite volontaire des banlieues
Un quatrième volet, spécifiquement français, ou plutôt européen, a été actionné à partir du milieu des années 90 et surtout durant les années 2000-2010 en France : l’importation volontaire et complaisante par les autorités françaises de l’islam wahhabite du Golfe, avec le soutien du Qatar et de l’Arabie Saoudite, pour se substituer dans les banlieues à l’islam traditionnel malékite.
Le Qatar et l’Arabie Saoudite ont fourni l’argent pour la construction des mosquées et des centres religieux wahhabites et salafistes, les moyens de diffusion (médias, vidéos, sites internet), les formations théologiques de bataillons d’imams radicalisés dans les instituts d’Arabie Saoudite venant prendre la place des imams traditionnels. Cette diffusion de l’intégrisme dans les banlieues françaises a correspondu d’abord aux besoins de formation et de transferts de djihadistes lors de la guerre d’Afghanistan pour faire tomber l’Union soviétique dans les années 80. Ensuite, l’intégrisme a massivement été encouragé dans les années 90 pour que les banlieues françaises deviennent une base arrière du FIS (Front islamique du Salut) algérien pour favoriser la prise de pouvoir de ce parti religieux extrémiste en Algérie avec l’assentiment de François Mitterrand.
Dans les années 2000 et 2010, l’intégrisme musulman a continué à être diffusé et encouragé par l’establishment français dans les banlieues pour alimenter les bataillons de djihadistes qui ont mené les guerres occidentales au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, à l’occasion des «Printemps arabes» contre les républiques hostiles à Israël, notamment la Libye, l’Irak et la Syrie. Cette période s’est caractérisée par la mise en place de filières de terrorisme par l’establishment dans les banlieues, conduisant des milliers de jeunes du deal à l’arrestation puis à la radicalisation en prison via des aumôniers musulmans et des imams radicaux salariés de l’Etat jusqu’à l’enrôlement dans des filières pour faire le «djihad» terroriste au Moyen-Orient ou en Libye. Après un voyage de 48 heures, ils étaient acheminés jusqu’aux lieux de combat au sein des nombreux groupes islamistes créés et encadrés par les militaires et les services secrets des pays occidentaux, d’Israël et des pétromonarchies du Golfe.
Ce rappel permet de situer le rôle de Bruno Retailleau dans la foulée du sayanim Sarkozy au ministère de l’Intérieur, puis de ses clones pro-sionistes Manuel Valls et Gérald Darmanin. Tout comme ses prédécesseurs, il y fait preuve d’un activisme vibrionnant, avec une initiative quotidienne ciblant la communauté algérienne en France, sans exclure la précipitation et les abus de pouvoir.
Plan d’activation de la «remigration» chère à Zemmour
Retailleau s’inscrit dans le plan de l’establishment français consistant à fragiliser les populations immigrées sur le plan politique pour préparer une énième révision des lois sur l’émigration afin de remettre en cause le droit du sol et, peut-être, demain, la double nationalité, et de préparer le grand plan de «remigration» vers le pays d’origine des populations immigrées improductives et mal intégrées.
Les grandes lignes de ce plan visant à renvoyer vers leur pays d’origine les populations issues de l’immigration trouvent leur origine dans le nom «Reconquête» du parti d’Eric Zemmour, qui évoque directement la Reconquista espagnole et l’expulsion des populations arabes d’Espagne vers l’Afrique du Nord. Cette «remigration» sera enclenchée suite à l’«opération Ronces» évoquée initialement par le même Eric Zemmour dans son livre de 2015, Un quinquennat pour rien. Il s’agit d’une grande intervention de l’armée dans les banlieues pour les «nettoyer» de tous les crimes, notamment du trafic de drogue, avec une opération «à l’israélienne». D’ailleurs, le plan a été conçu de concert avec des officiers israéliens ou plutôt franco-israéliens, comme on en a vu beaucoup depuis le 7 octobre 2023, et Eric Zemmour a notamment promis une «nouvelle bataille d’Alger» à la télévision en 2015.
Cette intervention de l’armée dans les banlieues est d’ores et déjà possible depuis que le sayanim Nicolas Sarkozy, devenu président de la République en 2007 après avoir été ministre de l’Intérieur lors des premières grandes émeutes de banlieue d’octobre 2005, a fait passer un décret autorisant de faire appel à l’armée au cas où la police perd le contrôle de la situation sécuritaire, sur autorisation du Premier ministre. D’ailleurs, de nombreux hommes politiques de la droite et de l’extrême-droite ont fait pression sur Emmanuel Macron pour qu’il fasse appel à l’armée lors des dernières émeutes de juillet 2023 suite à la mort du jeune Nahel Mabrouk. Et il ne faudra pas longtemps pour que de nouvelles émeutes éclatent en France avec le pompier pyromane Bruno Retailleau, à l’instar de son prédécesseur Nicolas Sarkozy.
Cependant, pour que les arrestations effectuées dans le cadre de cette opération militaire soient suivies par des expulsions vers les pays d’origine, il faut modifier les fameuses «lois sur l’immigration» afin d’élargir les cas de déchéance de nationalité pour les binationaux, et en priorité les Algériens qui sont les premiers visés comme on a pu le constater ces dernières semaines, tout en restreignant l’acquisition de la double nationalité comme cela a démarré à Mayotte, par exemple, en refusant l’acquisition automatique ou facilitée de la double nationalité pour les «mineurs délinquants», dont on prévoit de durcir les peines. Et Bruno Retailleau, bien installé au cœur du projet, réclame quasi quotidiennement la reprise de la loi immigration du 26 janvier 2024, qui proposait de porter atteinte au droit du sol à l’Assemblée nationale et qui a été retoquée par le Conseil constitutionnel. Voilà pour la facette interne de l’activisme débordant de Bruno Retailleau, qui se place dans les pas de ses prédécesseurs au ministère de l’Intérieur.
L’Etat national algérien : obsession pathologique de Bruno Retailleau
L’autre facette de l’action de Bruno Retailleau, externe celle-là, est de créer à tout prix et à tout propos, un bras de fer avec l’Etat national algérien, qualifié systématiquement de «régime» ou de «système», en croyant pouvoir le discréditer de cette façon. Il le fait via des passages en force systématiques dans les affaires courantes d’expulsions de clandestins ou, comme récemment, d’«influenceurs» algériens, présentés comme étant manipulés par l’Etat algérien et représentant une menace existentielle pour la paix et la sécurité en France.
Pour comprendre cette manière de procéder, il faut revenir à la filiation politique de Bruno Retailleau comme disciple de Philippe de Villiers, son mentor politique et ex-employeur au Puy du Fou, où il a longtemps travaillé. Tout comme Philippe de Villiers, Retailleau est vendéen, catholique traditionnaliste, obsédé par l’islam et débordant de haine à l’égard des musulmans qu’il considère comme une légion vouée à la conquête de l’Europe chrétienne à laquelle il rêve d’appliquer une laïcité de combat bien paradoxale pour un vendéen catholique traditionnaliste.
Et l’obsession de Bruno Retailleau à l’égard de l’Algérie, assez singulière pour un homme politique de sa génération qui n’a pas d’ascendance pied-noire, s’explique par sa proximité avec Philippe de Villiers, fils et frère de général, mais aussi ancien membre du mouvement «Occident», organisation d’extrême-droite des années 70, pro-OAS, nostalgérique de la colonisation. Les membres de cette organisation ont vécu la perte de l’Algérie comme une humiliation pour l’Etat français et n’hésitaient d’ailleurs pas à attaquer de manière violente les travailleurs immigrés algériens dans les années 70. Ce sont les mêmes qui désertèrent l’hémycicle en disant qu’ils n’écouteraient pas le discours d’un ancien «fellaga» lors du discours du président Bouteflika à l’occasion de sa visite en France en 2003.
Bref, le mimétisme et la filiation de Bruno Retailleau avec Philippe de Villiers explique une grande partie de l’obsession, au sens pathologique du terme, que représente l’existence même de l’Etat national algérien, plus de 60 ans après la fin de la Guerre d’Algérie.
Le Cercle algérianiste et ses rencontres secrètes
C’est cette même obsession vis-à-vis de l’Algérie qui explique aussi que Bruno Retailleau soit membre, de même que son mentor Philippe de Villiers, du Cercle algérianiste, association occulte dédiée à la sauvegarde, la défense et la transmission de l’histoire et de la mémoire des Français d’Algérie et au sauvetage d’une culture en péril, selon Wikipédia. Ce projet mémoriel de l’Algérie française n’est ni plus ni moins que la perpétuation de la haine et du racisme à l’égard de l’Etat algérien et des Algériens qui ont privé la France coloniale de son paradis sur la rive sud de la Méditerranée. On n’y voit qu’une tentative désespérée et vaine de falsifier la réalité de la part des derniers débris militants de l’OAS et de leur progéniture, pour éviter de finir dans le puits sans fond de l’histoire que leur promet la génétique et leur médiocrité.
Dans ce Cercle algérianiste, on trouve d’autres abonnés intéressants, ces pertpétuels ennemis haineux de l’Etat algérien non pied-noirs mais tout aussi vindicatifs à l’égard de l’Algérie, des Algériens et de leur Etat national : d’abord le pathétique Xavier Driencourt qui n’en finit pas d’essayer d’exister par sa haine à l’égard de l’Etat algérien. Mais, plus grande surprise, quelques jours avant son retour en Algérie le 25 novembre dernier, on y a vu Boualem Sansal, le «grand écrivain nobelisable» dont nul n’a réussi à dépasser les dix premières pages de ses livres. Que faisait donc au Cercle algérianiste celui que Philippe de Villiers, Xavier Driencourt et Bruno Retailleau, qui naviguent tous en eaux troubles, n’hésitent pas à qualifier d’«ami», malgré leur racisme et leurs préjugés ? D’ailleurs, il convient de traduire ce terme d’«ami» par «bon néocolonisé» ou, comme Xavier Driencourt l’a dit au sujet de Boualem Sansal et de Kamel Daoud lors une de ses interventions de haute volée sur CNews, de «voix de la France en Algérie».
Ainsi, la grande nouveauté que représente Bruno Retailleau par rapport à ses prédecesseurs au poste de ministre de l’Intérieur est d’employer, à l’égard des Algériens et de la coopération avec l’Algérie, des procédures qui ne s’appliquent à aucun autre pays, voire, pire, à commettre des vices de procédures en faisant fi de la coopération et de la communication inter-gouvernementale pourtant nécessaire dans les affaires d’expulsions. Cette volonté obsessionnelle, pathétique mais inquiétante, d’engager un bras de fer avec l’Algérie par esprit de revanche personnelle, de perdant par procuration de la Guerre d’Algérie, passe manifestement avant ses responsabilités d’homme d’Etat.
La diabolisation de l’Algérie voulue par la fachosphère française
Au-delà de la petite personne de Retailleau se cache la volonté du courant d’extrême-droite, aujourd’hui au pouvoir ou aux portes du pouvoir, de vouloir diaboliser l’Algérie et son image comme la Russie en son temps, via une stratégie de tension permanente, au mépris de la diplomatie et de la vérité. Les médias de propagande français aux mains des oligarques véhiculent quotidiennement des mensonges et des contre-vérités pour faire de l’Etat algérien un Etat paria, sans s’inquiéter et même en encourageant les dizaines voire les centaines d’appels au meurtre provenant des comptes de youtubeurs de la fachosphère qui inondent les réseaux sociaux en direction des immigrés musulmans, arabes et algériens, auxquels ils promettent de les renvoyer chez eux «la valise dans le cercueil». Les menaces de mort proférées à l’encontre de la communauté algérienne ne font jamais l’objet de signalement des préfets de la République qui ne semblent pas inquiétés par ces appels au meurtre de leurs compatriotes d’ascendance immigrée. Par contre, les médias nous ont gavés matin, midi et soir, avec cette histoire des «influenceurs» algériens et leur présumée violence. Et, à ce sujet, on se demande quel est l’objectif inavoué de Retailleau lorsqu’il a expulsé vers l’Algérie, sans suivre les procédures consulaires en vigueur, cet Algérien qu’on qualifie d’«influenceur» ? Est-ce une simple provocation ou bien un calcul stratégique dans le cadre des OQTF ? Ou est-ce que cela cache un autre dessein obcène ? A moins que ce ne soit tout cela à la fois ?
En tout cas, on retrouve l’atmosphère fétide du «bon vieux temps des colonies» en voyant la cérémonie d’hommage et la grand-messe dédiées ce 16 janvier au tortionnaire fasciste Jean-Marie Le Pen, en présence de toute la classe politique de droite et d’extrême-droite, qui reflète le fascisme matriciel de la France néocoloniale. En donnant un statut de héros et de modèle au para Le Pen dans cette journée nationale de l’hypocrisie, la France montre que sa nature n’a jamais été autre que fasciste et néocolonialiste.
Bruno Retailleau n’est finalement que la pointe de l’iceberg de l’extrême-droite française qui veut transformer en paria l’Etat national algérien, d’abord au niveau européen, puis auprès de l’ensemble de l’Occident, afin de faire coup double : d’une part, réamorcer le processus déjà expérimenté dans les années 90 avec le FIS, puis dans les années 2000, avec la montée des oligarques, pour enfin placer à la tête de l’Algérie un pouvoir faible, islamiste ou un autre laquais de l’Occident. Ce plan est d’ailleurs confirmé par le juge Trévidic qui a dévoilé son souhait de voir la chute du «régime algérien» au cours d’une interview récente. Une fois la souveraineté algérienne sérieusement amoindrie, il s’agira de donner vie au projet fasciste de société néocoloniale française à l’israélienne où les descendants d’immigrés, intégrés attachés à l’islam ou en difficulté d’intégration économique dans la société française, seront traités comme les Arabes israéliens et les Palestiniens en Israël.
Au-delà du vibrionnant Bruno Retailleau, personnage semblant sortir tout droit du film Les damnés de Visconti, en uniforme SA sur l’île au milieu du lac quelques minutes avant l’assaut, cette affaire créée de toutes pièces est annonciatrice de la longue nuit dans laquelle la France va sombrer, car une bête immonde souffle dans le dos du sieur Retailleau avec ses longs couteaux. Retailleau doit comprendre que l’extrême-droite française est historiquement disqualifiée et que les desseins des fascistes français seront sans effet sur l’Algérie qui déjouera tous les complots qui la visent. Comme disait le général Giap, le colonialisme est un mauvais élève car il ne retient pas les leçons de l’histoire. L’Algérie a vaincu le colonialisme qu’elle a chassé de toute l’Afrique. Retailleau et ses comparses sont donc des mauvais élèves, voire des cancres, puisqu’ils n’ont rien appris de l’histoire en poursuivant des chimères. L’Algérie millénaire est immortelle et elle résistera, car la résistance est inscrite dans l’ADN de ce grand pays et de son peuple.
M. A.
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