Sanctions

Durant le second mandat de Barack Obama, de nombreux Cubains pensaient que l’ère de l’embargo et de l’isolationnisme allait enfin arriver à sa fin, mais après des signes d’ouverture encourageants, la situation entre les deux pays a finalement retrouvé son statu quo. Sitôt le début de mandat du président Trump, il mettra fin à cette […]

Juil 12, 2025 - 23:34
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Sanctions

Durant le second mandat de Barack Obama, de nombreux Cubains pensaient que l’ère de l’embargo et de l’isolationnisme allait enfin arriver à sa fin, mais après des signes d’ouverture encourageants, la situation entre les deux pays a finalement retrouvé son statu quo. Sitôt le début de mandat du président Trump, il mettra fin à cette relative ouverture et sous sa première présidence 240 nouvelles sanctions sont mises en place. Neuf jours avant la fin de son mandat en 2021, il place même Cuba dans la liste des pays soutenant le terrorisme. Aujourd’hui, la situation de l’Ile se dégrade encore plus, après de nouvelles sanctions visant les autorités cubaines. Quatre ans exactement après des manifestations anti-gouvernementales à Cuba, les États-Unis ont en effet annoncé vendredi des sanctions contre plusieurs dirigeants du régime communiste, dont le président Miguel Diaz-Canel et ses ministres de l’Intérieur et de la Défense. Miguel Diaz-Canel est sanctionné «pour son rôle dans la brutalité exercée par le régime à l’encontre du peuple», a indiqué le secrétaire d’État Marco Rubio sur son compte X, précisant que le président cubain faisait désormais l’objet d’une restriction de visa pour entrer sur le territoire américain. Le 11 juillet 2021, des milliers de Cubains étaient descendus dans les rues de l’île pour réclamer plus de liberté et de meilleures conditions de vie. Ces manifestations antigouvernementales, d’une ampleur jamais vue depuis la révolution castriste de 1959, avaient fait un mort, des dizaines de blessés et des centaines de personnes avaient été arrêtées. Le même jour, Miguel Diaz-Canel, au pouvoir depuis 2019, avait lancé à la télévision un «ordre de combattre» pour que les Cubains soutenant le gouvernement sortent dans la rue pour s’opposer aux manifestants. Washington a toujours condamné la répression du gouvernement cubain à l’égard des manifestants, dont plusieurs centaines ont été condamnés, parfois jusqu’à 25 ans de prison. Mais le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier a tendu encore davantage les relations. Fin juin, le président américain a signé un «memorandum» destiné à renforcer sa politique de pression maximale contre l’île communiste, sous embargo économique depuis 1962. Des restrictions de visa sont également appliquées à de «nombreux responsables judiciaires et pénitentiaires cubains impliqués dans la détention injuste et la torture des manifestants de juillet 2021», dont la liste n’a pas été communiquée. Les États-Unis «peuvent imposer des sanctions migratoires contre des dirigeants révolutionnaires et maintenir une guerre économique prolongée et sans merci contre Cuba, mais ils n’ont pas la capacité de faire plier la volonté de ce peuple ou de ses dirigeants», a réagi le chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodriguez sur X. Selon les États-Unis, 700 personnes sont toujours emprisonnées pour leur participation aux manifestations de juillet 2021. Les organisations de défense des droits humains estiment, quant à elles, que leur nombre se situe entre 360 et 420. Néanmoins, ces sanctions ne risquent pas de faire changer de politique ou de position vis-à-vis de toute opposition au gouvernement cubain, qui a depuis plus de soixante-cinq ans opéré de façon autonome, acceptant l’embargo qui pèse sur le pays depuis des décennies, forçant une très large partie de son peuple à vivre dans la misère et le dénuement. Les manifestions d’il y a quatre ans ont toutefois prouvé que les Cubains étaient capables de se mobiliser contre leur gouvernement et s’ils ont échoué en 2021, rien ne dit que de nouvelles mobilisations ne feront pas plier le régime communiste dans les années à venir.  .