Tourisme astronomique : un voyagiste français propose des circuits en Algérie

Et si la prochaine grande destination de tourisme astronomique était l’Algérie ? Alors que la tendance de voyages authentiques et plus responsables prend de l’ampleur, l’Algérie détient un atout encore méconnu : son ciel étoilé, qu’il est temps de valoriser et de faire découvrir.

Des dunes de Tamanrasset au Tassili n’Ajjer, le ciel n’est plus un décor, mais une destination à part entière, et le Sahara pourrait bien devenir l’un des plus grands terrains d’astrotourisme.

Vers une tendance de l’astrotourisme en Algérie ?

Dans le tourisme astronomique, les étoiles elles-mêmes attirent les voyageurs, un concept qui était autrefois réservé aux scientifiques, mais qui connaît aujourd’hui un essor fulgurant parmi les voyageurs.

Bruno Charlier, géographe et spécialiste de l’astrotourisme, décrypte pour Le Figaro : « L’astrotourisme, qui était au départ un tourisme scientifique, est devenu depuis quelques années un tourisme de nature gagnant en popularité, car en résonance avec la quête d’expériences au grand air ».

Et d’ajouter : « Un ciel étoilé peut désormais devenir un atout, à condition que les territoires s’en emparent ».

L’Algérie a précisément ce que recherchent les passionnés de ce nouvel univers du tourisme, notamment un accès à l’œil nu aux merveilles du cosmos.

Avec un ciel pur et dégagé, exempt de toute pollution lumineuse sur de vastes étendues, des paysages désertiques surnaturels utilisés comme référence pour cartographier Mars, et une visibilité croissante des phénomènes célestes, le Sahara algérien coche toutes les cases de l’astrotourisme.

Le Sahara algérien, terre de tourisme astronomique

D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si certains passionnés ont déjà exploré ce potentiel sur le terrain. L’astronome et guide de voyage Marc Buonomo mène des expéditions dans le désert algérien, mauritanien et mongolien.

« On renoue avec un monde auquel on n’a pas accès, c’est à la fois ludique, scientifique et une reconnexion à son environnement. Et quand on part plusieurs jours, c’est encore plus fort », décrit-il.

Les circuits, organisés avec l’agence Nomade Aventure, combinent astronomie et trekking, les visiteurs partent littéralement à la chasse aux étoiles : « On s’endort avec une étoile à l’est, on ouvre l’œil au milieu de la nuit, et elle a bougé. On réapprend à se situer, tout simplement ».

Il faut dire que ces derniers mois ont prouvé que les cieux algériens étaient aux premières loges des phénomènes rares et facilement observables.

Les années 2024 et 2025 ont effectivement permis de mettre en lumière le potentiel astronomique du pays : une pluie d’étoiles filantes des Êta Aquarides, de la comète Halley, a été clairement visible depuis le Sahara du 5 au 6 mai 2024, et jusqu’à 50 météores ont illuminé le ciel cette nuit-là.

Cette année, en janvier, les croisements entre la Lune et Saturne, puis entre Saturne et Vénus, ont offert un spectacle grandiose. De même que le 29 mars, lorsqu’une éclipse solaire partielle a décoré le ciel d’étranges lumières.

L’incroyable potentiel du Sahara algérien pour le tourisme astronomique

Sur les réseaux sociaux, des passionnés d’astronomie ont pu capturer des images inédites de la comète Tsunchinshan-ATLAS dans le ciel dégagé de Batna en octobre 2024.

Le potentiel est là, et en repensant l’expérience du voyage avec une nouvelle offre d’astrotourisme, l’Algérie pourrait bien faire de son Sahara une destination phare du tourisme astronomique mondial.

De plus en plus de touristes misent sur l’authenticité de leurs vacances, et dormir sous les étoiles est un luxe immatériel qui échappe à bon nombre de destinations survisitées, polluées ou trop froides durant certaines saisons, comme l’Islande, la Norvège et le Canada.

Dans l’immensité du désert algérien, ni les hôtels 5 étoiles ni les réseaux sociaux ne peuvent reproduire l’expérience unique d’observer des constellations à l’œil nu.

« La moitié du parc se révèle la nuit », disait un slogan des parcs nationaux américains en 2010. Or, ce qui vaut pour les parcs naturels américains vaut mille fois pour le Sahara.

Il revient à présent aux spécialistes du tourisme et aux passionnés d’astronomie de développer des séjours thématiques, de former des guides et de mettre en place des structures adaptées pour positionner l’Algérie sur la carte mondiale de l’astrotourisme.

La prochaine éclipse solaire, attendue en août 2027, est une opportunité en or pour dynamiser le secteur et concevoir une nouvelle stratégie de tourisme ciblé, de quoi attirer un large public international.

Tourisme astronomique en Algérie : quelle est cette nouvelle expérience made in Sahara ?

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