Aéroport d’Alger : il voyage vers Paris avec une fausse carte d’embarquement Transavia

La police aux frontières relevant de l’aéroport international d’Alger a démantelé un vaste réseau de falsification de documents de voyage, dont des cartes d’embarquement. Le mode opératoire du réseau est pour le moins surprenant.

L’affaire, qui a fait l’objet d’une enquête judiciaire approfondie, remonte au mois de novembre dernier, lorsqu’un voyageur a obtenu une fausse carte d’embarquement de la compagnie aérienne française Transavia.

Selon le journal arabophone Ennahar, qui a rapporté les détails de l’enquête ce dimanche 6 avril, le voyageur en question s’est rendu à l’aéroport d’Alger pour initialement se rendre en Tunisie. Il a même pris un billet d’avion et une carte d’embarquement pour cette destination.

Il quitte Alger vers Paris à l’aide d’une fausse carte d’embarquement Transavia

Mais à son arrivée à l’aéroport, des membres du réseau lui ont fourni une fausse carte d’embarquement de Transavia dans les toilettes, ce qui lui a permis de prendre un vol à destination de l’aéroport de Paris-Orly.

À son arrivée en France, les agents de la police aux frontières (PAF) relevant de l’aéroport parisien ont découvert que la carte d’identité française qu’il a présentée était fausse. Il a donc été renvoyé à l’aéroport d’Alger sur la base de son passeport algérien en cours de validité et en compagnie de trois agents de la PAF Française.

À l’aéroport d’Alger, la PAF algérienne a découvert que le voyageur était censé quitter le territoire national le 11 novembre 2024 à destination de l’aéroport de Tunis. Il a reconnu avoir acheté deux billets d’avion, l’un avec la compagnie Tunisair vers Tunis et l’autre avec Transavia vers Paris-Orly.

Selon les premiers éléments de l’enquête, le prévenu a également reconnu avoir suivi les directives d’une autre personne, membre du réseau de falsification des documents, qui lui a donné rendez-vous dans des toilettes à l’aéroport d’Alger pour lui remettre la fausse carte d’embarquement de Transavia.

3.000 euros pour une fausse carte d’embarquement

À l’aide d’une carte d’embarquement de la compagnie Tunisair, le voyageur a pu accéder à la salle de contrôle de la PAF, avant de changer de destination en utilisant la fausse carte d’embarquement à destination de Paris-Orly. Et à son arrivée en France, il a présenté sa fausse carte d’identité française, avant être démasqué et refoulé vers Alger.

L’accusé a affirmé aux enquêteurs qu’il a obtenu la fausse carte d’embarquement Transavia contre une somme de 3.000 euros. Il a aussi révélé les identités de quatre membres du réseau de trafic des documents de voyage.

Ces derniers vont comparaître devant le tribunal de Dar El Beida, à Alger. Deux d’entre eux sont actuellement en détention provisoire et les deux autres devraient comparaître en liberté. Ils font face à plusieurs accusations.

Il s’agit de faux et usage de faux dans des documents administratifs, de tentative de quitter le territoire national de manière illégale et de planification de sortie du territoire national de manière illégale en contrepartie d’un avantage financier.

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