Tribunal Sidi M’Hamed : Tayeb Louh risque 10 ans de prison
L’ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh, risque une deuxième lourde condamnation, après celle qu’il purge depuis six ans. Cette fois-ci, l’homme qui a occupé plusieurs hautes fonctions, notamment durant le règne de l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika, est poursuivi sur ses biens non déclarés. Il est jugé, en effet, pour « enrichissement illicite » et « fausse déclaration […] The post Tribunal Sidi M’Hamed : Tayeb Louh risque 10 ans de prison first appeared on L'Est Républicain.

L’ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh, risque une deuxième lourde condamnation, après celle qu’il purge depuis six ans. Cette fois-ci, l’homme qui a occupé plusieurs hautes fonctions, notamment durant le règne de l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika, est poursuivi sur ses biens non déclarés. Il est jugé, en effet, pour « enrichissement illicite » et « fausse déclaration de patrimoine ». Lors de son procès qui a lieu, dans l’après-midi d’avant-hier lundi, au niveau du pôle pénal économique et financier de Sidi M’Hamed, le parquet a requis 10 ans de prison ferme à son encontre. Intervenant à l’ouverture de l’audience, l’avocat de la défense, Me Mohamed Faden a présenté une série de vices de procédure, dont l’incompétence du pôle pénal, économique et financier de Sidi M’Hamed pour l’examen de cette affaire. Le procureur de la République a rejeté, toutefois, l’argumentaire, précisant que « toutes les affaires liées à la corruption sont de la compétence du pôle pénal ». La justice reproche à l’ancien ministre « essentiellement le délit de non-déclaration de biens concernant une villa située à Staouali, acquise sur plan auprès de l’OPGI de Bir Mourad Raïs en 2017 ». Prenant la parole, le prévenu est revenu longuement sur son parcours professionnel, rappelant qu’il a rejoint les rangs des magistrats en 1983 en tant que président du tribunal de Mecheria dans la wilaya de Naâma. « J’étais juge, président de chambre, conseiller et juge d’instruction. J’ai fait toutes les juridictions et j’étais même président du Syndicat national des magistrats. J’ai occupé le poste de ministre du Travail et celui de ministre de la Justice ». Il rappelle aussi avoir « subi, durant son incarcération, deux lourdes opérations chirurgicales au cœur ». « Aujourd’hui, j’ai 74 ans dont 46 ans au service de l’Etat. Je n’ai pas égorgé, ni enlevé des bébés. Je n’ai pas commis un scandale sexuel qui a éclaboussé l’opinion publique. Je subis une injustice, car Tayeb Louh est réputé pour son intégrité et sa rigueur », déclare-t-il. Toujours pour justifier la provenance de ses biens, il affirme avoir acquis sa villa de Staouali en 2018. « J’ai procédé à la déclaration de ce bien en 2019, après l’établissement de l’acte de propriété. Pour l’appartement de Marset Ben M’hidi à Tlemcen, c’est un bungalow que j’ai acquis dans le cadre de la cession des biens de l’Etat en 1986, je l’ai acheté à 100.000 DA et je l’ai payé en deux tranches. De même pour la villa située au quartier Bois des Cars, à Delly Ibrahim (Alger), achetée en 2018 », dit-il. Sur une question du président de l’audience sur la source de ces biens, l’accusé a répondu qu’il avait acheté un lot de terrain en 1984 à 20.000 DA. «J’ai pris un crédit CNEP et j’ai construit une villa achevée en 1995. Je l’ai vendu en 2015 à 30 millions de dinars, et j’ai ajouté une somme de 10 millions de dinars par chèque pour acheter la villa de Staouali dans le cadre d’achat sur plan à 21 millions de DA que j’ai vendu plus tard à 80 millions de DA et avec quelques économies j’ai acquis une villa à Dely Ibrahim », dit-il. Tayeb Louh affirme aussi qu’il « touchait un salaire mensuel de 300.000 DA et l’avantage d’un ministre, c’est qu’il ne paie pas de loyer et n’a pas de grandes dépenses. J’insiste là sur l’établissement d’une expertise pour confirmer mon innocence ».
Samir Rabah
The post Tribunal Sidi M’Hamed : Tayeb Louh risque 10 ans de prison first appeared on L'Est Républicain.