WSRW se félicite de la réduction en 2024 de la liste des clients acheteurs du phosphate du Sahara occidental, illégalement exploité par le Maroc

LONDRES - L'Observatoire international de surveillance des ressources naturelles du Sahara Occidental, Western Sahara Resource Watch (WSRW) s'est félicité jeudi de la réduction en 2024 de la liste des clients acheteurs du phosphate du Sahara occidental, illégalement exploité par l'occupant marocain, exhortant l'ONU à créer un mécanisme d'administration pour surveiller et gérer les ressources naturelles de ce territoire en attendant l'autodétermination du peuple sahraoui. "WSRW n'avait jamais constaté aussi peu de clients au cours d'une année civile qu'en 2024: seulement quatre entreprises importatrices", a-t-il souligné dans son dernier rapport. Au total, 26 navires ont quitté le Sahara occidental occupé avec 1,45 million de tonnes de minerai de phosphate, en légère diminution par rapport au 1,6 million de tonnes de 2023. Le rapport montre que les exportations vers le Mexique et l'Inde représentent environ 91% du commerce total de ce minerai du Sahara occidental occupé. 23 des 26 navires partis de ce territoire en 2024 étaient à destination de ces deux pays. Même s'il est difficile de connaître la valeur exacte du commerce actuel, WSRW estime qu'il "pourrait se situer autour de 319 millions de dollars pour l'année 2024". Lors de la première année de surveillance systématique et continue des expéditions de cargaisons, en 2012, WSRW avait identifié 15 importateurs. Aujourd'hui, la plupart des importateurs ont cessé leurs achats en raison de la mobilisation du Front Polisario, unique représentant légitime du peuple sahraoui, dont l'action devant les juridictions européennes a permis d'obtenir des résultats probants allant jusqu'à l'annulation de deux accords commerciaux liant l'UE au Maroc en raison de l'inclusion du Sahara occidental, un territoire "séparé" et "distinct" de ce royaume au regard du droit international. Le Front Polisario est soutenu par une quarantaine d'organisations internationales, notamment par le WSRW dont l'engagement a permis, en 2017, de bloquer dans les ports de Panama et du Cap de Bonne-Espérance, des navires qui transportaient le phosphate sahraoui. Cette ONG n'a eu cesse d'appeler toutes les entreprises impliquées dans ce commerce à mettre immédiatement un terme à tous les achats et transports de cargaisons de phosphate du Sahara occidental, et ce jusqu'à la solution du conflit. Selon WSRW, de nombreux anciens acheteurs ont indiqué qu'ils ne souhaitaient pas poursuivre ces importations, pour des raisons de droit international ou de respect des droits humains. Par ailleurs, de grandes multinationales qui fournissaient des composants pour l'extraction à la mine Boucraa, au Sahara occidental occupé, ont annoncé leur retrait. "Nous n'avons aucun accord pour la maintenance ou l'approvisionnement de la mine de Boucraa au Sahara occidental et nous n'avons aucun projet d'approvisionnement de la mine à l'avenir ", a écrit le suédois Epiroc à WSRW en 2020. En 2024, le cabinet de conseil danois COWI a déclaré que "tant que la situation au Sahara occidental restera non résolue et que l'ONU continuera de souligner la nécessité d'améliorer le respect des droits humains sur le territoire, COWI ne s'engagera pas dans d'autres projets situés dans ledit territoire". Ce cabinet avait signé quelques années plus tôt "un contrat de services de conception avec un grand entrepreneur international pour la conception des structures civiles d'un nouveau port". Dans ce contexte, l'ONG appelle l'ONU à "créer un mécanisme d'administration onusien pour surveiller ou au moins gérer les ressources et les revenus émanant des ressources naturelles du Sahara occidental, en attendant l'autodétermination du peuple sahraoui". A l'UE, l'organisation recommande d'évaluer le commerce des produits originaires du Sahara occidental et d'adopter des politiques garantissant la conformité de ce commerce à l'arrêt de la Cour de justice de l'UE du 21 décembre 2016 et au devoir des Etats en droit international de ne pas reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental occupé. WSRW exhorte également l'UE à "développer des recommandations aux entreprises alertant des risques encourus, au niveau juridique et de réputation, à conclure des affaires avec les intérêts marocains sur le territoire" et de veiller à ce que les entreprises européennes "respectent les principes établis par le jugement de la Cour de justice de l'UE du 4 octobre 2024, en s'assurant que les entreprises européennes n'achètent pas de phosphate du Sahara occidental et n'aident pas au développement du secteur dans le territoire occupé".

Juin 26, 2025 - 23:58
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WSRW se félicite de la réduction en 2024 de la liste des clients acheteurs du phosphate du Sahara occidental, illégalement exploité par le Maroc

LONDRES - L'Observatoire international de surveillance des ressources naturelles du Sahara Occidental, Western Sahara Resource Watch (WSRW) s'est félicité jeudi de la réduction en 2024 de la liste des clients acheteurs du phosphate du Sahara occidental, illégalement exploité par l'occupant marocain, exhortant l'ONU à créer un mécanisme d'administration pour surveiller et gérer les ressources naturelles de ce territoire en attendant l'autodétermination du peuple sahraoui.

"WSRW n'avait jamais constaté aussi peu de clients au cours d'une année civile qu'en 2024: seulement quatre entreprises importatrices", a-t-il souligné dans son dernier rapport.

Au total, 26 navires ont quitté le Sahara occidental occupé avec 1,45 million de tonnes de minerai de phosphate, en légère diminution par rapport au 1,6 million de tonnes de 2023.

Le rapport montre que les exportations vers le Mexique et l'Inde représentent environ 91% du commerce total de ce minerai du Sahara occidental occupé. 23 des 26 navires partis de ce territoire en 2024 étaient à destination de ces deux pays.

Même s'il est difficile de connaître la valeur exacte du commerce actuel, WSRW estime qu'il "pourrait se situer autour de 319 millions de dollars pour l'année 2024".

Lors de la première année de surveillance systématique et continue des expéditions de cargaisons, en 2012, WSRW avait identifié 15 importateurs.

Aujourd'hui, la plupart des importateurs ont cessé leurs achats en raison de la mobilisation du Front Polisario, unique représentant légitime du peuple sahraoui, dont l'action devant les juridictions européennes a permis d'obtenir des résultats probants allant jusqu'à l'annulation de deux accords commerciaux liant l'UE au Maroc en raison de l'inclusion du Sahara occidental, un territoire "séparé" et "distinct" de ce royaume au regard du droit international.

Le Front Polisario est soutenu par une quarantaine d'organisations internationales, notamment par le WSRW dont l'engagement a permis, en 2017, de bloquer dans les ports de Panama et du Cap de Bonne-Espérance, des navires qui transportaient le phosphate sahraoui.

Cette ONG n'a eu cesse d'appeler toutes les entreprises impliquées dans ce commerce à mettre immédiatement un terme à tous les achats et transports de cargaisons de phosphate du Sahara occidental, et ce jusqu'à la solution du conflit.

Selon WSRW, de nombreux anciens acheteurs ont indiqué qu'ils ne souhaitaient pas poursuivre ces importations, pour des raisons de droit international ou de respect des droits humains.

Par ailleurs, de grandes multinationales qui fournissaient des composants pour l'extraction à la mine Boucraa, au Sahara occidental occupé, ont annoncé leur retrait.

"Nous n'avons aucun accord pour la maintenance ou l'approvisionnement de la mine de Boucraa au Sahara occidental et nous n'avons aucun projet d'approvisionnement de la mine à l'avenir ", a écrit le suédois Epiroc à WSRW en 2020.

En 2024, le cabinet de conseil danois COWI a déclaré que "tant que la situation au Sahara occidental restera non résolue et que l'ONU continuera de souligner la nécessité d'améliorer le respect des droits humains sur le territoire, COWI ne s'engagera pas dans d'autres projets situés dans ledit territoire".

Ce cabinet avait signé quelques années plus tôt "un contrat de services de conception avec un grand entrepreneur international pour la conception des structures civiles d'un nouveau port".

Dans ce contexte, l'ONG appelle l'ONU à "créer un mécanisme d'administration onusien pour surveiller ou au moins gérer les ressources et les revenus émanant des ressources naturelles du Sahara occidental, en attendant l'autodétermination du peuple sahraoui".

A l'UE, l'organisation recommande d'évaluer le commerce des produits originaires du Sahara occidental et d'adopter des politiques garantissant la conformité de ce commerce à l'arrêt de la Cour de justice de l'UE du 21 décembre 2016 et au devoir des Etats en droit international de ne pas reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental occupé.

WSRW exhorte également l'UE à "développer des recommandations aux entreprises alertant des risques encourus, au niveau juridique et de réputation, à conclure des affaires avec les intérêts marocains sur le territoire" et de veiller à ce que les entreprises européennes "respectent les principes établis par le jugement de la Cour de justice de l'UE du 4 octobre 2024, en s'assurant que les entreprises européennes n'achètent pas de phosphate du Sahara occidental et n'aident pas au développement du secteur dans le territoire occupé".