A Paris, l’activisme anti-algérien redouble de férocité : Qui veut la rupture ?
Elle intrigue plus qu’elle n’inquiète cette montée au-devant de la scène politique et médiatique de responsables et d’ex-responsables français redoublant d’un activisme anti-algérien sans précédent, marqué par de nombreux dérapages aux relents suprémacistes. Elle intrigue car elle donne la nette impression de découler d’une grossière manipulation menée par des personnels ayant délibérément opté pour l’escalade […] The post A Paris, l’activisme anti-algérien redouble de férocité : Qui veut la rupture ? first appeared on L'Est Républicain.
Elle intrigue plus qu’elle n’inquiète cette montée au-devant de la scène politique et médiatique de responsables et d’ex-responsables français redoublant d’un activisme anti-algérien sans précédent, marqué par de nombreux dérapages aux relents suprémacistes. Elle intrigue car elle donne la nette impression de découler d’une grossière manipulation menée par des personnels ayant délibérément opté pour l’escalade au lieu de la retenue et l’apaisement. Entre Alger et Paris, la crise couvait depuis quelques temps déjà. Mais sans que cela n’empêchait des voix responsables de s’élever périodiquement pour appeler au dialogue et à la concertation dans l’intérêt des deux pays, l’Algérie et la France. Le premier signe d’alerte, passé curieusement sous silence ou presque, a été incontestablement l’annonce par Benjamin Stora de la mort de la commission mixte algéro-française sur l’histoire et la mémoire. L’historien français ne l’avait certes pas annoncé ouvertement, mais son intervention à la télé était loin d’être anodine. La France officielle venait de se désengager d’un dossier, auquel l’Algérie a toujours accordé une grande importance. Le second signe d’alerte a été l’affaire Boualem Sansal : une machination, qui n’a pas encore livré tous ses secrets. La virulence des attaques contre l’Algérie suite à l’arrestation de l’écrivain n’avait d’égal que l’immense frustration des parties françaises, qui ont monté le coup. Ce qui est arrivé par la suite avec l’expulsion « arbitraire » et « abusive » du ressortissant algérien décrit comme un influenceur n’est qu’une série de tentatives d’intimidation orchestrée par une extrême-droite en mal de crédibilité politique sur tous les plans. La réaction intempestive du ministre français des Affaires étrangères, après celle du ministre de l’Intérieur, dévoile en partie les intentions belliqueuses d’une classe politique dépassée par les défis réels auxquels fait face la France. « Si l’Algérie continue l’escalade, la France n’aura pas d’autre possibilité que de riposter, a déclaré Jean-Noël Barrot sur LCI, se disant même « stupéfait » que les autorités algériennes aient « refusé de reprendre un de leurs ressortissants » ! Ignore-t-il à ce point que l’affaire du ressortissant n’est en réalité qu’un prisme réducteur d’un rapport de force néocolonial que l’Algérie rejette globalement et dans le détail ? La posture d’escalade, c’est une partie de la classe politique française qui la tient. Jean-Noël Barrot aura beau menacer recourir aux restrictions, en utilisant ce qu’il a qualifié de leviers, citant les visas, « l’aide au développement » ou encore « un certain nombre d’autres sujets de coopération », il sait pertinemment que le recours au chantage est souvent contreproductif. « Face au régime algérien, l’heure de la fermeté a sonné », s’est écrié l’ancien Premier ministre, Gabriel Attal, qui, dans une tribune publiée sur le site du Figaro, a eu toute la latitude de déverser toute sa haine contre l’Algérie. « Cette bravade doit être la dernière. Face au régime d’Alger, la France doit poser des limites et assumer le rapport de force », a-t-il vociféré dans une attitude indigne d’un homme politique. « La France, on ne l’intimide pas. On la respecte et on ne la provoque pas sans conséquence », s’est-il agité dans une attitude outrancièrement revancharde. Le « temps du respect mutuel » viendra lorsque les nostalgiques de l’Algérie française cesseront d’insulter l’histoire d’un peuple ayant subi un génocide pendant plus d’un siècle, et qui a pris les armes pour se libérer d’un colonialisme ethnocidaire. C’est à la France de faire son mea-culpa comme elle l’a fait à Tel Aviv.
Mohamed Mebarki
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