Algérie : Fin d’Algex, création de 2 nouvelles instances pour réguler l’importation et l’exportation

L’Algérie réorganise son commerce extérieur à travers, notamment l’annonce de la fin des activités d’Algex (Agence nationale de promotion du commerce extérieur) et la création, avant fin mai prochain, de deux nouvelles instances chargées de réguler l’importation et l’exportation.

Ces mesures ont été annoncées, ce dimanche 13 avril à Alger, par le président de la République, Abdelmajid Tebboune, lors de la rencontre nationale avec les opérateurs économiques, organisée à Alger par le Conseil du renouveau économique algérien (CREA) sous le thème : « Algérie 2025, l’année du succès économique ».

« A compter d’aujourd’hui, il n’y a plus d’Algex », a déclaré le président Tebboune devant les opérateurs économiques. Il a qualifié cette agence d’« instance du jurassique ». « Algex a été créée en 2004. Qui peut me décrire l’économie algérienne cette année-là? » a-t-il demandé, avant de rappeler : « Nous importions tout et nous n’exportions que des hydrocarbures et un peu de phosphate. » « Donc, pourquoi Algex? Où l’exportation? », s’est-il interrogé.

Créée en 2004, Algex a pour mission de soutenir le développement des exportations hors-hydrocarbures hydrocarbures. Placée sous la tutelle du ministère du Commerce, cette structure intervient également dans la régulation des importations en Algérie.

C’est Algex qui est chargée de délivrer les licences d’importation aux opérateurs économiques, en tenant compte des besoins du marché national et de la disponibilité des produits à importer. Les importateurs de produits finis ont été pénalisés par le dispositif mis en place par Algex, à la suite de la décision de l’Algérie de réduire fortement les importations dans le but de promouvoir la production nationale et de préserver les réserves de change.

Pour réguler l’importation et l’exportation, le président Tebboune a annoncé la création de deux instances « modernes » avant la fin du mois de mai prochain. « Il est demandé au gouvernement de créer deux instances adaptées à l’économie actuelle », a-t-il dit.

Et de préciser que la première sera chargée de l’importation et elle sera « renforcée par un système de veille à tous les niveaux pour contrôler l’activité des importations » et la deuxième instance sera chargée « de la régulation des exportations et de l’accompagnement des exportateurs ». « D’ici la fin mai, ces deux instances seront prêtes », a-t-il ajouté.

Lors de cette rencontre, le président Tebboune a pointé la persistance de certaines pratiques nuisibles à l’économie nationale, de la part des opérateurs économiques. Il a notamment dévoilé le prix choquant des dattes algériennes à l’export. « Exporter des dattes algériennes à 40 dinars le kilogramme est un crime contre l’Algérie », a-t-il dénoncé.

« La datte Deglet Nour algérienne est mondialement réputée. C’est une marque déposée algérienne. Elle se vend dans notre pays entre 500, 600, 700, 800 dinars le kg en fonction de la distance avec Biskra, et nous l’exportons à 40 dinars ? C’est un crime contre le peuple algérien, contre le consommateur algérien », a-t-il déclaré, et d’ajouter : « Je la vends en Algérie, pourquoi l’exporter ? Ce n’est pas nécessaire. Nous avons dit l’exportation, c’est après la satisfaction du marché national. »

En 2023, les dattes ont été parmi les 15 principaux produits hors hydrocarbures exportés par l’Algérie, avec un volume de 83 000 tonnes, générant des recettes de 9,871 milliards de dinars, soit un peu plus de 73 millions de dollars. L’Algérie figure parmi les plus grands producteurs mondiaux de dattes, notamment grâce à la variété Deglet Nour, cultivée principalement à Tolga, dans la wilaya de Biskra.

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