Assemblées de la BAD: Plus de 300 milliards USD nécessaires pour l’Agenda 2063 de l’UA
Plus de 300 milliards de dollars doivent être mobilisés avec l’appui de divers partenaires pour atteindre les objectifs de développement inscrits dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), ont indiqué, lundi, des participants à une rencontre organisée en marge des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan. Par Nabila […]

Plus de 300 milliards de dollars doivent être mobilisés avec l’appui de divers partenaires pour atteindre les objectifs de développement inscrits dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), ont indiqué, lundi, des participants à une rencontre organisée en marge des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan.
Par Nabila T.
Intervenant lors d’une conférence sur le thème «Le deuxième plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063, une opportunité de valorisation et de financement du capital de l’Afrique», plusieurs hauts responsables africains ont souligné les défis, notamment financiers, à relever pour la réalisation de cette feuille de route continentale.
La secrétaire exécutive de l’Agence de développement de l’Union africaine, Nardos Bekele-Thomas, a indiqué que «cet agenda stratégique, visant un développement socio-économique inclusif et durable, nécessite un financement de l’ordre de 300 milliards de dollars, auquel devront contribuer diverses institutions et partenaires internationaux».
Elle a rappelé que l’Agenda 2063 ambitionne de faire de l’Afrique un continent «uni, prospère et pacifique, capable de peser sur la scène mondiale», appelant à l’engagement de l’ensemble des acteurs africains et des partenaires au développement, ainsi qu’à un appui financier et technique adapté.
Mme Bekele-Thomas a également plaidé pour l’intégration des objectifs de l’Agenda 2063 dans les plans nationaux assortis de budgets spécifiques et de mécanismes de suivi.
De son côté, le secrétaire général adjoint des Nations unies et secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Claver Gatete, a évoqué l’impact des catastrophes climatiques, qui érodent jusqu’à 5 % du PIB africain chaque année, ainsi que la problématique de la dette extérieure, qui dépasse désormais 1 000 milliards de dollars, limitant, selon lui, la capacité des Etats à investir dans des secteurs essentiels tels que la Santé, l’Education et les Infrastructures.
Soulignant l’urgence du deuxième plan décennal de l’Agenda 2063, M. Gatete a insisté sur la nécessité d’«investir de manière intelligente et durable dans le capital humain, principal atout de l’Afrique», estimant que la jeunesse africaine constitue un véritable atout.
«Cet avantage démographique ne pourra être valorisé sans compétences, outils et plateformes adaptés», a-t-il dit, appelant à considérer le développement du capital humain non comme une politique sociale, mais comme une stratégie économique.
M. Gatete a aussi mis l’accent sur la nécessité d’un financement solide et innovant, précisant que l’Union africaine propose notamment de développer des marchés financiers régionaux interconnectés, d’encourager l’innovation numérique et de soutenir les entreprises dirigées par des jeunes. Il a également plaidé pour un élargissement de l’assiette fiscale afin de mobiliser davantage de ressources internes.
Enfin, il a appelé à une réforme de l’architecture financière mondiale, estimant que «le système actuel a été conçu à une époque où la majorité des Etats africains étaient encore sous domination coloniale». Il a affirmé que «l’Afrique mérite une place à la table des décisions, non pas comme invitée, mais comme co-architecte».
La conférence a réuni plusieurs ministres africains ainsi que des experts et représentants d’organisations internationales.
Les travaux des Assemblées annuelles du Groupe de la BAD, qui ont débuté lundi à Abidjan sous le thème «Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement», réunissent plus de 6 000 participants issus des 81 pays membres de l’institution continentale.
(APS) N. T.