2500 € pour un passeport algérien en Europe : un réseau démantelé

Un vaste réseau de falsification de passeports au profit de ressortissants algériens en situation irrégulière en Europe a été démantelé.

Les membres du réseau suivaient un mode opératoire ingénieux, consistant à établir ces documents au sein même du service de l’État dédié à cet effet.

Au total, douze individus, dont la plupart étaient des agents au niveau du service biométrie de la mairie de Khenchela chargé de la délivrance des passeports, ont été arrêtés après une enquête des services de sécurité, rapporte Ennahar ce mercredi 3 septembre.

Il fournissait des passeports à des clandestins algériens

Les faits remontent au mois de juillet 2024, lorsque les services de sécurité ont été informés de l’existence d’un compte Snapchat promettant de fournir des passeports à des clandestins algériens en Europe, contre la somme de 2.500 euros.

Le propriétaire du compte, un Algérien résidant à Marseille en France, comptait sur les services de son frère, qui travaillait au niveau du service biométrie de la commune de Khenchela, pour obtenir les passeports, sans la présence des intéressés.

Après avoir établi le lien de parenté entre les deux individus, les enquêteurs ont examiné les listes des passeports délivrés par le service durant les six premiers mois de 2024 et découvrent que deux passeports ont été établis illégalement, car leurs propriétaires se trouvaient à l’étranger, après avoir quitté le pays de manière illégale.

Le principal accusé a également reconnu avoir délivré frauduleusement trois passeports pour des migrants algériens se trouvant illégalement sur le territoire français, dont les données personnelles ont été saisies et les dossiers déposés sans leur présence.

Arrestation d’une dizaine d’agents du service biométrie

Les passeports établis illégalement devaient être remis à un intermédiaire, un autre ressortissant algérien résidant en France, pour les acheminer vers le propriétaire du compte Snapchat, qui prendra le relais de les remettre à ses « clients », moyennant finances.

Et ce n’est pas tout. Les investigations approfondies, menées dans un local commercial appartenant à l’agent communal, ont permis aux enquêteurs de mettre la main sur 60 autres passeports et plusieurs dossiers en attente de délivrance de ce document de voyage.

En plus du propriétaire du compte Snapchat (en fuite), son frère (le principal accusé) et du transitaire, dix agents du service biométrique de la commune de Khenchela et dans d’autres services de la mairie sont également accusés d’être impliqués dans l’affaire.

Ils sont poursuivis pour plusieurs accusations, dont constitution d’une association de malfaiteurs, octroi et acceptation d’indus avantages, exercice d’influence, abus de fonction, falsification de documents de voyage et de documents administratifs …

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