«Bird» d’Andrea Arnold: Une parenthèse de grâce dans un monde de violence

Un moment suspendu dans le temps. Hier, le film «Bird» d’Andrea Arnold est sorti dans les salles obscures. Le long-métrage, avec notamment l’acteur irlandais Barry Keoghan au casting, embarque les spectateurs dans un récit poétique, intime et touchant sur l’adolescence. Par Rob. L «Bird» suit le destin de Bailey (Nykiya Adams), une jeune fille de […]

Jan 1, 2025 - 20:36
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«Bird» d’Andrea Arnold: Une parenthèse de grâce  dans un monde de violence

Un moment suspendu dans le temps. Hier, le film «Bird» d’Andrea Arnold est sorti dans les salles obscures. Le long-métrage, avec notamment l’acteur irlandais Barry Keoghan au casting, embarque les spectateurs dans un récit poétique, intime et touchant
sur l’adolescence.

Par Rob. L

«Bird» suit le destin de Bailey (Nykiya Adams), une jeune fille de 12 ans qui vit dans un squat avec son demi-frère Hunter et son père Bug incarné par Barry Keoghan, notamment révélé dans «Saltburn» et qu’on retrouvera bientôt dans le film «Peaky Blinders». Ce dernier, le corps recouvert de tatouages représentant des insectes, est obnubilé par son mariage qui approche, et l’argent qu’il pense obtenir grâce à un crapaud produisant de la bave hallucinogène. La jeune fille est livrée à elle-même et cherche à s’évader, à grandir plus vite qu’il ne le faudrait.
Un jour, elle fait la rencontre du mystérieux Bird (Franz Rogowski). Le jeune homme, qui semble n’avoir aucune attache, est à la recherche de ses racines. Bailey va se laisser apprivoiser, et en aidant cet étrange étranger, retrouver le sens de la famille. «Bird» est l’histoire d’une rencontre, celle de Bailey et Bird, mais aussi celle de la jeune fille avec la femme qu’elle va devenir.
Le long-métrage d’Andrea Arnold (à qui on doit également «Fish Tank» et «American Honey») nous place en position d’équilibriste, en permanence sur un fil qui balance entre plusieurs émotions parfois contradictoires. Parenthèse poétique qui vire vers le fantastique dans le dernier tiers, «Bird» nous prend par la main de force, mais avec douceur, grâce notamment à une réalisation caméra à l’épaule.
Les personnages principaux et secondaires, tous des laissés-pour-compte mis au ban de la société, deviennent attachants, profondément joyeux malgré leurs fêlures. Le personnage de Bug est un rayon de soleil qui irradie tant bien que mal sur sa famille brisée. Celui de Bailey est un papillon dont on suit les différents stades de métamorphose. Et celui de Bird, une ode à la différence, à la liberté et à la singularité. La performance de Franz Rogowski, qu’on avait notamment vu dans «Passages» avec Adèle Exarchopoulos, est époustouflante de réalisme, chaque mouvement de son corps rappelant ceux d’un oiseau.
Pour renforcer un peu plus cette impression de monde onirique, Andrea Arnold a métamorphosé ce décor décati en lieu presque fantastique. «Bird» se déroule dans la banlieue d’une petite commune britannique de bord de la mer. Une banlieue où la pauvreté est omniprésente, où les enfants traînent dans les rues et où les détritus jonchent les jardins. Mais où les tags et autres mots gravés dans les cages d’escalier sont des messages d’espoir. Une invitation à voir de la beauté là où elle ne saute pas aux yeux, dans un environnement qui est aussi violent
«Bird» laisse les spectateurs les yeux humides, mais leur offre un voyage merveilleux et doux qu’ils auraient aimé voir durer un peu plus longtemps.
M. M.

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