Bombardements
En 2016, après la victoire inattendue de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, certaines voix, malgré la déception de voir le sulfureux et inexpérimenté milliardaire rejoindre la Maison-Blanche, déclaraient que pour le moins son mandat, s’il tenait ses promesses de campagne, ne serait agité par aucun conflit armé à l’autre bout de la planète. La […]

En 2016, après la victoire inattendue de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, certaines voix, malgré la déception de voir le sulfureux et inexpérimenté milliardaire rejoindre la Maison-Blanche, déclaraient que pour le moins son mandat, s’il tenait ses promesses de campagne, ne serait agité par aucun conflit armé à l’autre bout de la planète. La candidate Hillary Clinton ayant elle tenu, durant les derniers mois avant le scrutin de novembre 2016, de nombreux discours enflammés visant l’Iran, laissant planer le doute d’une attaque en cas de victoire du camp démocrate. Le vainqueur républicain s’était même félicité alors d’avoir empêché une nouvelle catastrophe semblable à la guerre en Irak, qui a coûté plus de 3 trillions de dollars aux contribuables américains et fait près de 4 500 morts et 30 000 blessés parmi les soldats américains. Durant sa campagne de 2024, le candidat conservateur avait tenu la même ligne, estimant que les États-Unis n’étaient pas les gendarmes du monde et que les impôts du peuple américain n’avaient pas à payer pour des guerres lointaines, alors même que la crise économique et l’inflation galopante a mis une partie du pays sur les genoux. Mais cette fois-ci, après une victoire éclatante, le président américain semble avoir trahi sa promesse de non-ingérence et s’est allié cette semaine à Israël dans sa guerre contre l’Iran. Les États-Unis ont en effet mené des frappes en Iran dans la nuit d’hier sur les sites nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan, a annoncé Donald Trump, décidant ainsi de rejoindre l’offensive lancée par Israël le 13 juin. Une implication américaine qui a créé beaucoup d’incertitudes sur la suite de ce conflit qui embrase la région. «Une pleine charge de bombes a été larguée sur le site principal, Fordo, une usine d’enrichissement d’uranium enfouie sous une montagne et au cœur du programme nucléaire de Téhéran», a poursuivi le président américain qui a publié un message intimant «L’HEURE DE LA PAIX A SONNÉ». Il restait évasif depuis plusieurs jours, entre menaces d’intervention et «possibilité substantielle» de négociations avec Téhéran. Des médias iraniens ont confirmé les attaques sur ces trois sites nucléaires. Sept bombardiers furtifs B-2 ont été utilisés dans les frappes contre l’Iran, a confirmé hier le chef d’état-major américain dans un rapport détaillé de l’opération «Marteau de minuit» menée la veille. La défense anti-aérienne iranienne n’a pas réagi à l’attaque surprise des États-Unis, a souligné le général Dan Caine, pendant que le chef du Pentagone, Pete Hegseth, a indiqué que l’attaque militaire n’avait pas pour objectif «un changement de régime» en Iran. Donald Trump a affirmé que l’armée américaine avait «totalement» détruit les capacités d’enrichissement nucléaire iraniennes, au dixième jour de la guerre entre la République islamique et Israël. «Les installations essentielles d’enrichissement nucléaire de l’Iran ont été intégralement et totalement détruites. L’Iran, le caïd du Moyen-Orient, doit maintenant faire la paix», a tonné le président américain lors d’une déclaration solennelle à la Maison-Blanche. «S’ils ne le font pas, les prochaines attaques seront bien plus importantes, et bien plus faciles», a-t-il ajouté sur un ton extrêmement ferme, menaçant de nouvelles frappes l’Iran, qui a le choix entre «la paix ou la tragédie». Reste à voir si ces attaques ne sont que le début d’une nouvelle guerre au Proche-Orient ou si la Maison-Blanche prévoit de limiter son action sur place. Cela dépendra certainement de la réaction de Téhéran et de son attitude, surtout envers Israël qui est à portée de certains de ses armements, comme les bombardements sur Tel-Aviv de la semaine dernière l’ont démontré. Car avant tout, Donald Trump, qui n’a jamais caché son extrême amitié pour Israël et son Premier ministre, pourrait franchir le Rubicon pour défendre ses alliés israéliens.
F. M.