Commentaire: Excès
Au moment de la crise sanitaire du Covid-19, une personnalité européenne a émergé avec force, prenant régulièrement des décisions exécutives et semblant jouir d’un pouvoir plus étendu que prévu par ses fonctions. Ursula von der Leyen, la présidente allemande de la Commission européenne, s’est en effet imposée ces dernières années avec tant d’assurance que rares […]

Au moment de la crise sanitaire du Covid-19, une personnalité européenne a émergé avec force, prenant régulièrement des décisions exécutives et semblant jouir d’un pouvoir plus étendu que prévu par ses fonctions. Ursula von der Leyen, la présidente allemande de la Commission européenne, s’est en effet imposée ces dernières années avec tant d’assurance que rares sont désormais les décisions au sein du Vieux contient qui échappent à sa supervision. C’est elle qui, au moment de la crise sanitaire, avait décidé de précommander pour deux milliards de vaccins au groupe pharmaceutique Pfizer au nom du reste du continent et c’est aussi elle qui avait dès le début de l’année 2020 recommandé fermement aux pays de l’Union européenne de procéder aux confinements et aux mises en place des passeports sanitaires, dont l’étendue différait légèrement selon les pays de la zone euro. À l’époque déjà, son autoritarisme face aux pays réticents à appliquer les mesures qu’elle estimait indispensables avait commencé à susciter les critiques de ceux qui ne comprenaient pas avec quelle autorité elle se permettait d’agiter un pouvoir qui ne lui a jamais été accordé, ni par les peuples européens, ni par leurs dirigeants. Mais son emprise sur les pays de l’UE n’a fait qu’augmenter au fil des années. Ursula von der Leyen agissait même en chef de guerre au début de la guerre en Ukraine, promettant des milliards, qui ne furent jamais à elle, et n’hésitant pas à s’adresser à Vladimir Poutine, président russe, en égal, pour le menacer. Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, elle s’est de la même manière opposée frontalement à celui-ci qui n’a pas manqué de lui faire rappeler qu’elle n’était pas son homologue. Toutefois, elle est soutenue par les chefs d’État européens qui délèguent de plus en plus de leurs pouvoirs accordés par leurs concitoyens à des entités externes. Aujourd’hui, Ursula von der Leyen a appelé l’Europe à «prendre son indépendance» face à un «nouvel ordre mondial». «La nostalgie n’est plus de mise», a assuré la chef de la CE lors d’un important discours devant les eurodéputés au Parlement européen. «Il est tout simplement impossible d’attendre tranquillement que la tempête passe», a-t-elle plaidé. «L’Europe défendra chaque centimètre carré de son territoire», a également déclaré l’Allemande, en référence aux interceptions «d’objets hostiles» au-dessus du territoire polonais, sans doute envoyés par les Russes. La présidente de la Commission européenne a également annoncé qu’elle organiserait prochainement un sommet «pour le retour des enfants ukrainiens enlevés par la Russie». «Tous les enfants ukrainiens enlevés doivent être rendus !», a-t-elle lancé après avoir fait applaudir un adolescent ukrainien présent dans l’hémicycle du Parlement européen. L’Union européenne va continuer à mobiliser les avoirs russes gelés pour aider l’Ukraine, mais sans toucher à ces actifs eux-mêmes, a-t-elle ajouté, avant de poursuivre : «Il nous faut travailler d’urgence à une nouvelle solution pour financer l’effort de guerre de l’Ukraine à partir des avoirs russes gelés. Grâce aux soldes de trésorerie associés à ces actifs russes, nous pouvons accorder à l’Ukraine un prêt de réparation», mais «on ne touchera pas aux actifs eux-mêmes», a expliqué l’Européenne, lors d’un discours devant les eurodéputés à Strasbourg. Reste à voir si von der Leyen, qui a été réélue il y a une année pour un second mandat à la tête de l’institution européenne, sera soutenue par les dirigeants des pays du contient, ou si, comme ce fut déjà les cas ces dernières années, certains, comme l’Allemagne et l’Italie notamment, préféreront faire quelques pas en arrières, tentant de modérer les excès de l’ancienne ministre d’Angela Merkel.
F. M.