Crise créée par le régime fasciste de Paris : l’Algérie doit passer à l’offensive
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Une contribution de Youcef Benzatat – Le raz-de-marée électoral au second tour des législatives françaises anticipées du 7 juillet 2024, au profit du Nouveau Front populaire (NFP), a tonné comme une menace directe contre les intérêts du capital et ceux des divers lobbys qui dictent la gouvernance intérieure et extérieure à leur commis installé à l’Elysée. Capitalistes détenteurs des grosses fortunes, néocolonialistes, suprématistes identitaires, sionistes colonialistes en Palestine, anti-islam dissimulés derrière l’alibi de l’islamophobie, nostalgiques de l’Algérie française, qui ne supportent ni la ténacité de l’Algérie pour défendre sa souveraineté nationale ni celle du rayonnement de sa diplomatie dans le monde, et encore moins son développement économique et la réalisation d’infrastructures spectaculaires.
Après avoir temporisé par un coup d’Etat institutionnel contre les gagnants de ces législatives, pour les empêcher de prendre le pouvoir immédiatement et anéantir ainsi leur hégémonie sur l’orientation idéologique de la France, la panique qui s’empara de ces cercles du pouvoir entre temps, en prévision des présidentielles de 2027, les poussa vers les calculs les plus cyniques et les plus obscures jamais envisagés à ce jour dans la tradition des calculs électoraux français. Le mot d’ordre est décidé et mis immédiatement à exécution. Il fallait à tout prix détourner l’électorat du NFP au profit d’une coalition en gestation, regroupant les diverses droites, extrêmes-droites et tout ce qui véhicule un discours nauséabond et fascisant. L’objectif serait d’inciter à l’adhésion de l’électorat à un nationalisme des plus abjects, des plus haineux, le plus radical et le plus fasciste présenté comme le salut et l’honneur de la grandeur de la France.
Cette sinistre coalition n’a pas attendu longtemps pour passer à l’acte. Le 30 juillet 2024, à peine trois semaines après le cataclysme électoral du 7 juillet, le président français, Emmanuel Macron, rend publique une lettre adressée au roi Mohammed VI, dans laquelle il déclare que «le présent et l’avenir du Sahara Occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine». Une reconnaissance explicite de la marocanité du Sahara Occidental occupé. Un changement radical de la position de la France dans ce conflit, autrefois marqué par sa neutralité. Ce revirement radical constitue, en fait, le point de départ de la campagne électorale des présidentielles de 2027, axée autour d’une hostilité en acte contre l’ancienne colonie, dont la défaite n’a jamais été entièrement consommée par une majorité de Français réactionnaires.
Sachant qu’une telle attaque frontale contre le principe fondateur de l’identité nationale algérienne, qui est la solidarité avec les peuples qui luttent pour leur souveraineté nationale, ici en l’occurrence le peuple sahraoui colonisé par le Maroc, allait provoquer un conflit entre l’Algérie et la France, jamais envisagé depuis la crise engendrée par la nationalisation des hydrocarbures dans les années 1970, et réveiller ainsi le sentiment nationaliste exacerbé chez l’électeur désabusé par le discours du NFP. Un discours caractérisé par son humanisme universel qui prône la paix et l’amitié entre les peuples et la tolérance de la diversité culturelle et cultuelle sur le territoire national français.
Et, comme pour intensifier cette sournoise campagne électorale, Emmanuel Macron renchérit, dans un discours prononcé à partir du Maroc, que l’Algérie est une création de la France et qu’elle n’existait pas avant le débarquement des armées françaises en 1830, pour marquer symboliquement la continuité de cette hostilité envers l’Algérie. C’est alors qu’entrent en scène les médias français, appartenant en majorité a cette coalition, qui se mettent à leur tour à amplifier à outrance cette campagne électorale qui ne dit pas son nom. On sollicita alors une pléiade de haineux de l’Algérie parmi les politiques et les intellectuels sur leurs plateaux. Parmi eux, un cerbère de service, l’écrivain Boualem Sansal, connu pour son hostilité à tout ce qui représente l’Algérie, culturellement, cultuellement, politiquement, idéologiquement et tout ce qui fonde l’Etat algérien historiquement et le pouvoir actuel fondé sur les principes de la Révolution de Novembre 1954.
Dans une interview du 2 octobre 2024, dans le magazine Frontières, un média d’extrême-droite dont il est membre du comité éditorial, il avait non seulement relayé les propos de Macron sur l’inexistence de l’Algérie avant la colonisation française, mais également soutenu la revendication marocaine fantasmée sur la marocanité historique de l’ouest de l’Algérie, allant jusqu’à affirmer la création par l’Algérie du Front Polisario. Boualem Sansal sera instrumentalisé comme un fer de lance dans cette offensive médiatique. En l’incitant à défier le pouvoir algérien, en se rendant en Algérie, malgré le risque de se faire arrêter pour avoir enfreint l’article 87 bis du code pénal algérien, relatif à l’atteinte à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale, lui garantissant le secours de l’Etat français pour le sortir d’affaire si tel sera le cas. Mais c’était sans compter sur la fermeté du pouvoir algérien lorsqu’il s’agit de la souveraineté nationale comme fondement essentiel des principes de la Révolution de Novembre 1954. Piège ou naïveté, Boualem Sansal est parti pour ne plus recouvrer sa liberté, quel que soit le chantage, les menaces ou toute autre considération contraignante sur le pouvoir algérien. C’est toute la crédibilité du pouvoir algérien qui est en jeux, comme du reste la normalisation avec Israël sans la création d’un Etat palestinien souverain et indépendant de toute ingérence extérieure.
L’affaire Sansal va intensifier cette campagne électorale en amenant ses promoteurs à recourir à tous les noms d’oiseaux imaginables pour qualifier le pouvoir algérien, pouvant électriser et éveiller le coté obscure du sentiment nationaliste des électeurs français, pour se détourner du NFP en prévision des présidentielles de 2027. On a eu droit à «Etat voyou», «Etat déshonoré», «régime», «dictature corrompue», pour ne citer que les plus récurrents.
Ensuite viendra la phase active. L’entrée en scène de l’Exécutif à travers le ministre de l’Intérieur, le ministre des Affaires étrangères et le Premier ministre. Tous issus des courants de la droite et de l’extrême-droite. Il fallait s’attaquer aux fondements de la relation algéro-française à travers les accords bilatéraux conclus depuis l’indépendance en 1962. Toujours pour exacerber le nationalisme outrancier chez l’électorat français, en présentant mensongèrement ces accords comme étant favorables à l’Algérie et desservant les intérêts des Français. Sont visés essentiellement l’immigration algérienne et l’insécurité qu’elle représente sur la société française, aussi bien de nature religieuse que de droit commun.
Et, comme pour écarter tout soupçons de l’opinion française sur cette gigantesque manipulation, par l’aggravation de cette crise entre l’Algérie et la France, qui s’est manifestée soudainement et sans raison signifiante, de plus tout juste après la débâcle électorale du courant fascisant du champ politique français, Macron sera chargé par cette coalition d’ajuster le tir, en feignant désavouer publiquement son gouvernement et se montrer avec un visage du politiquement correct. En jouant la carte de la division pour tromper l’opinion sur ses intentions au prix de se faire désavouer par un électorat déjà galvanisé par une ferveur nationaliste anti-algérienne en cours de consolidation, étant donné qu’il est déjà mort politiquement, gouvernant sans majorité dans une fin de mandat sans un réel pouvoir de décision.
Bien plus que tromper l’opinion française par ce désaccord de façade, il est aussi question de ménager le pouvoir algérien, pour éviter que la crise n’aille jusqu’à la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, qui semble a priori fortement préjudiciable à leurs intérêts. Ayant pris conscience que l’Algérie «ne bluffe pas», de l’aveu même de son ex-ambassadeur dans ce pays qui risque de remettre en question tous les accords bilatéraux unilatéralement, y compris les accords énergétiques. Ce qui serait une catastrophe économique majeure pour la France. Alors que la crise est installée pour durer jusqu’aux présidentielles de 2027. Car il faudra parallèlement continuer à galvaniser l’électorat sur le dos du bouc émissaire Algérie à travers les «dangers» que représente son immigration, par sa religion et sa délinquance, et l’humiliation insoutenable de la France par un «régime dictatorial corrompu et haineux».
C’était cela sa raison d’être. Maintenir le cap de cette crise pour faire barrage à l’effervescence populaire du Nouveau Front populaire qui risque de rafler la mise aux présidentielles de 2027. Il ne s’agit ni plus ni moins, en fin de compte, que d’un partage des tâches pour ménager le chou et la chèvre et aucunement d’un quelconque désaccord entre la présidence et l’Exécutif.
Dans ce cas, l’Algérie doit passer à l’offensive et prendre l’initiative d’aider le peuple français à faire barrage à la montée du fascisme dans ce pays en soutenant le Nouveau Front populaire par des moyens appropriés, à commencer par inviter ses représentants dans un cadre politique et lui ouvrir des espaces médiatiques nationaux pour sensibiliser l’opinion française et internationale sur les dangers de la montée du fascisme en France.
Y. B.
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