Croissance, déficit, subventions, mesures fiscales : Ce que prévoit le PLF 2026
Le projet de loi de finances pour 2026 (PLF 2026), validé en Conseil des ministres le 5 octobre, fixe un cadre budgétaire marqué par une croissance attendue de 4,1 % en 2026, 4,4 % en 2027 et 4,5 % en 2028. Cette évolution devrait être soutenue par les secteurs non pétroliers, alors que les exportations […] The post Croissance, déficit, subventions, mesures fiscales : Ce que prévoit le PLF 2026 appeared first on Algerie Eco.

Le projet de loi de finances pour 2026 (PLF 2026), validé en Conseil des ministres le 5 octobre, fixe un cadre budgétaire marqué par une croissance attendue de 4,1 % en 2026, 4,4 % en 2027 et 4,5 % en 2028. Cette évolution devrait être soutenue par les secteurs non pétroliers, alors que les exportations d’hydrocarbures connaîtront un recul progressif (– 2 % en 2026, -0,5 % en 2027, -2,7 % en 2028).
Le texte repose sur un prix de référence fiscal du baril de pétrole à 60 dollars et un prix de marché à 70 dollars.
Recettes, dépenses et déficit
Les recettes budgétaires s’élèvent à 8 009 milliards de dinars en 2026, contre 8 523 milliards dans la loi de finances 2025. Elles devraient ensuite progresser à 8 187 milliards en 2027 et 8 412 milliards en 2028.
Les dépenses budgétaires, elles, atteindront 12 345,7 milliards de dinars en 2026, en hausse de 5 % par rapport à 2025, avant de passer à 12 471 milliards en 2027 et 12 949,8 milliards en 2028.
Le déficit du Trésor est estimé à -12,4 % du PIB en 2026, avant de se réduire à -11,2 % à l’horizon 2028.
Le montant de la demande de crédits budgétaires exprimée par les différents ministères et institutions atteint 21.124,16 milliards de dinars en autorisations d’engagement (AE) et 21.219,3 milliards en crédits de paiement (CP), en hausse de +23,9% et +18,2% sur les plafonds prévisionnels de 2026.
S’agissant du montant des crédits proposés au titre de l’exercice 2026, il s’élève à 16.861,51 milliards de dinars en autorisations d’engagement et 17.636,66 milliards en crédits de paiement, soit un taux de couverture de 80 et 83% respectivement.
Masse salariale et transferts sociaux
Le tiers (33,6%) du budget prévu constitue des dépenses salariales, qui s’établiront en 2026 à 5.926 de dinars, y compris la masse salariale des établissements publics administratifs (EPA) qui sera de 1.241,57 milliards de dinars. La masse salariale augmente ainsi de 83 milliards (1,4%) par rapport à 2025.
Les transferts sociaux ou subventions atteindront 5 959 milliards de dinars (46 milliards de dollars), un niveau proche de celui de 2025 (6.005 milliards DA). Le montant consacré au soutien des prix des produits de base (sucre, huile, café, céréales, lait, eau dessalée et énergie) est fixé à 657 milliards de dinars. 420 milliards de dinars sont prévus pour le versement de l’allocation chômage à plus de 2,1 millions de bénéficiaires.
Le texte proroge jusqu’au 31 décembre 2026 les exonérations fiscales applicables à plusieurs produits essentiels, dont l’huile brute de soja, le café, les légumes secs et les viandes. Les dépenses d’investissement atteignent au total 4 073 milliards de dinars.
Par secteurs, le ministère de la Défense nationale conserve la part la plus importante du budget, avec 3 305 milliards de dinars (25 milliards de dollars) en autorisations d’engagement et 3 205 milliards en crédits de paiement. Viennent ensuite les Finances (3.392 et 3.384 milliards), l’Éducation nationale (1.792 et 1.851 milliards), l’Intérieur et les Transports (1.481 et 1.535 milliards), puis la Santé (1.038 et 1.048 milliards de dinars).
Nouvelles mesures fiscales
Le PLF 2026 introduit plusieurs ajustements fiscaux. Parmi eux, la baisse de l’impôt sur le revenu global (IRG) sur les dividendes perçus par les actionnaires des entreprises. Ce taux passe de 15 % à 10 %.
Selon les rédacteurs du texte, « ce taux a été porté à 15 % dans le but d’améliorer les recettes fiscales. Cependant, sa mise en œuvre a eu des effets négatifs sur l’épargne et la mobilisation des capitaux nécessaires au financement de l’économie et à la création de nouvelles entreprises ».
Le texte instaure également un taux forfaitaire d’IRG de 40 % du prix de vente pour le calcul de la plus-value de cession des biens immobiliers bâtis ou non bâtis.
La procédure de remboursement des excédents d’IRG et d’IBS sera révisée pour plus d’efficacité.
En outre, les véhicules fonctionnant au GPL/C seront désormais soumis à la vignette automobile à partir de 2026, alors qu’ils en étaient jusque-là exonérés. Les tarifs du contrôle technique automobile seront aussi revus à la hausse.
La taxe sur la consommation des carburants payée par les véhicules traversant les frontières passera de 3 500 à 5 000 dinars pour les véhicules légers. Elle restera à 12 000 dinars pour les camions de plus de dix tonnes.
Lutte contre la fraude et renforcement du contrôle fiscal
Dans la continuité des efforts pour lutter contre l’évasion et la fraude fiscales, le PLF 2026 prévoit une hausse des amendes infligées aux contrevenants, ainsi qu’un doublement des pénalités de retard, passant de 1 % à 2 %.
Les entreprises seront tenues de déposer auprès des services fiscaux tous les contrats conclus avec des sociétés non résidentes, y compris les avenants, renouvellements et résiliations. Elles devront aussi télédéclarer l’état annuel des salaires.
Les cessions d’actions ou de parts sociales dans des entreprises opérant dans des secteurs stratégiques, lorsqu’elles impliquent une société algérienne à majorité étrangère, seront désormais soumises à une autorisation préalable.
Les redevances de l’Institut national de la propriété intellectuelle (INAPI) seront augmentées.
Les walis pourront désormais octroyer l’exploitation du foncier économique relevant du domaine privé de l’État, dans le cadre d’une décentralisation accrue des décisions d’investissement.
Le texte reconduit plusieurs mesures douanières et financières : un plafond de 1 000 euros pour la déclaration obligatoire des devises à l’entrée ou à la sortie du pays, le renforcement des contrôles sur les métaux précieux, et la hausse de la taxe spécifique sur les yachts et jet-skis, fixée à 400 000 dinars.
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