Décès du moudjahid Ahmed Taleb Ibrahimi : Tebboune présente ses condoléances

Le moudjahid, ancien ministre et intellectuel Ahmed Taleb Ibrahimi s’est éteint ce dimanche à l’âge de 93 ans, ont annoncé ses proches. La nouvelle de sa disparition a suscité une vive émotion à travers le pays. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a salué la mémoire d’un homme au parcours exceptionnel, soulignant sa contribution indélébile à la construction de l’Algérie indépendante. « L’Algérie perd un de ses valeureux fils », a-t-il déclaré dans un message de condoléances.
Né le 5 janvier 1932 à Sétif, Ahmed Taleb Ibrahimi est le fils de Mohamed Bachir El Ibrahimi, éminent savant et réformateur, cofondateur de l’Association des oulémas musulmans algériens. Héritier d’un riche legs intellectuel et spirituel, il s’engage très tôt dans le mouvement nationaliste. Étudiant en médecine à l’université d’Alger, il milite au sein de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA), qu’il présidera plus tard, et devient membre de l’Association des étudiants musulmans nord-africains (AEMNA). Pendant la guerre de libération, il rejoint les rangs du FLN, notamment à travers la Fédération de France, où il joue un rôle actif dans le combat politique et la mobilisation.
Son engagement lui vaudra plusieurs arrestations sous l’administration coloniale, mais il ne fléchira jamais dans sa lutte pour l’indépendance et la souveraineté du peuple algérien. Après le recouvrement de l’indépendance en 1962, Ahmed Taleb Ibrahimi entame une longue carrière au sein de l’État algérien. Il est nommé ministre de l’Éducation nationale en 1965 sous le président Houari Boumédiène, où il œuvre à la réforme du système éducatif en lien avec les valeurs de la révolution. En 1970, il prend la tête du ministère de l’Information et de la Culture, avant d’être nommé ministre des Affaires étrangères en 1982, fonction qu’il occupera jusqu’en 1988, sous la présidence de Chadli Bendjedid.
En tant que chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Taleb Ibrahimi s’impose comme une figure majeure du mouvement des non-alignés. Il défend les causes justes dans les forums internationaux, s’oppose fermement à l’apartheid en Afrique du Sud, et soutient activement les mouvements de libération dans le monde. Son action diplomatique a contribué à faire de l’Algérie un acteur respecté sur la scène internationale. Intellectuel engagé, il privilégie une approche fondée sur les principes, refusant les compromis faciles au détriment de la souveraineté nationale.
À la fin des années 1980, il quitte le gouvernement mais ne se retire pas de la vie publique. En 1999, il tente un retour sur la scène politique en se portant candidat à l’élection présidentielle, avant de se consacrer pleinement à l’écriture et à la réflexion. Il publie plusieurs ouvrages dans lesquels il revient sur les grandes étapes de sa vie et sur l’histoire contemporaine de l’Algérie. Ses mémoires, riches en témoignages et en analyses, constituent aujourd’hui des références majeures pour comprendre les défis de la construction nationale post-indépendance.
Figure respectée au sein de la classe politique et du monde intellectuel, Ahmed Taleb Ibrahimi laisse derrière lui un héritage immense. Il était non seulement un témoin direct de l’histoire algérienne, mais aussi un acteur central de ses mutations, de la lutte pour la libération à la diplomatie internationale, en passant par l’édification des institutions. Homme de plume, de principes et de convictions, il a toujours prôné la fidélité aux idéaux de Novembre et le respect des valeurs fondatrices de la nation.

The post Décès du moudjahid Ahmed Taleb Ibrahimi : Tebboune présente ses condoléances appeared first on Le Jeune Indépendant.