Découverte dans le massif central du Djurdjura : Randonnée au pied de Talethat, «la main du juif»

Poursuivant la découverte des monts du Djurdjura, la destination de notre groupe de randonneurs a été vendredi le pied de «Talethat», plus connue sous le nom de «la main du juif» sur les hauteurs des villages Timeghras et Ath Abdelaali, dans la commune d’Ait Boumahdi, à l’extrême sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Après […]

Jan 25, 2025 - 23:52
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Découverte dans le massif central du Djurdjura : Randonnée au pied de Talethat, «la main du juif»

Poursuivant la découverte des monts du Djurdjura, la destination de notre groupe de randonneurs a été vendredi le pied de «Talethat», plus connue sous le nom de «la main du juif» sur les hauteurs des villages Timeghras et Ath Abdelaali, dans la commune d’Ait Boumahdi, à l’extrême sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Après une heure de route depuis la ville de Tizi Ouzou, nous atteignons le village des martyrs de la glorieuse révolution libératrice de l’Algérie du joug colonial français, Timeghras, perché à plus de 800 mètres d’altitude, alors que le soleil rayonnee sur la montagne, dont les cimes du Djurdjura recouvertes de neige offrent un paysage féerique. Le temps de faire les derniers achats nécessaires au pique-nique et après la présentation du circuit accompagnée des règles d’usage faite par notre guide Amnir Salem, le coup d’envoi de la randonnée est donné depuis l’ancien village Timeghras. La randonnée s’est effectuée sur une distance d’une dizaine de kilomètres en boucle fermée, avec plusieurs haltes pour découvrir plusieurs sites, classée moyenne avec une ascension jusqu’à atteindre les plus 1 200 mètres d’altitude. La source du village «Layancer», d’où s’alimentent en eau potable les habitants, a été la première halte pour découvrir les lieux servant dans le passé de point de rencontre des femmes à l’occasion du lavage des habits. La source alimente aujourd’hui plusieurs villages de la région de par son important débit estimé à pas moins de 20 litres par seconde, comme en témoignent les nombreuses conduites d’eau en PHD. Non loin de cette source, la rivière d’Aghval en débordement a été la seconde halte. Son clapotis peut être entendu à des centaines de mètres. La rivière était en furie la semaine écoulée et il
n’était conseillé de s’approcher des lieux, selon le guide. Poursuivant le circuit de notre randonnée, nous entamons le dénivelé positif sur un sentier semé de roches et pierres dans une ambiance festive, même si certains membres du groupe ont ressenti le besoin de faire une pause pour reprendre le souffle tout au long de cette ascension sur plus de 600 mètres.  Après trois heures de marche, nous arrivons au milieu du pied de Talethat où se trouve un terrain plat utilisé comme stade de football. Salem Amnir nous explique longuement l’appellation des lieux, mettant l’accent sur l’importance de garder le nom original Talethat et non «la main du juif» donné par l’occupant français pas innocemment, si ce n’est de falsifier l’histoire et la toponymie du pays qu’elle a colonisé pendant plus d’un siècle. Notre guide a évoqué d’autres exemples de tentatives de toucher à ces appellations géographiques de la région comme partout à travers le pays. Après ces explications et des photos immortalisant notre passage sur ces lieux, nous reprenons le circuit de la randonnée avec une légère montée pour atteindre cette colline d’où l’on verra combien le ciel était clair au fond de l’horizon, les monts de Redjaouna surplombant Tizi Ouzou alors que ceux d’Iboudrarène, Ath Yenni, Ain El Hammam étaient encore visibles. On a l’impression de se retrouver sur le toit des Ath Ouacifs éclairés par de beaux rayons de soleil. Peu avant 14h, nous arrivons à Tizi Guighil. C’est l’heure de la pause déjeuner près d’une source au milieu d’une verdure éclairée par un soleil de printemps. En groupe, nous partageons le déjeuner puis sirotons le café préparé sur les lieux par notre guide. L’organisateur de la randonnée, Titi voyages, connu pour son engagement à la sauvegarde et la protection de l’environnement, n’a pas manqué de rappeler aux participants de ne laisser aucun déchet sur les lieux jusqu’à proposer ses services pour les ramasser et les emporter. Après cette pause déjeuner de près d’une heure, nous reprenons la marche pour aller à la découverte de cette grotte froide «Ifri semedhène». Notre guide nous présente les lieux en nous fournissant le maximum d’informations sur le site et la conduite à tenir si nous sommes tentés de faire une incursion dans la grotte de plus de 750 mètres de profondeur avec une température de 13 à 14 degrés et engorgée d’eau. Vous pouvez croiser à l’intérieur des chauve-souris, des papillons et d’autres insectes. Parmi les 7  volontaires du premier groupe, nous progressons vers la profondeur de la grotte en éclairant le chemin par une pile et des lampes de smartphone. Notre guide éclaire nos idées sur chaque coin des lieux, comme la présence du charbon, des papillons et autres insectes morts ou vivants accrochés au milieu des stalactites et des stalagmites. Il y a même des colonnes au plus profond de la caverne souterraine inaccessible de par l’étroitesse du passage que même les les spéléologues d’Akbou,  venus explorer les lieux récemment, n’ont pu atteindre. La visite des lieux a duré presqu’une heure pour les trois groupes, avant d’entamer les derniers kilomètres de la randonnée en longeant la rivière qui traverse Ath Abdelaali. Nous progressons rapidement en descente pour boucler le circuit de la randonnée sans manquer de traverser le vieux village Abdelaali, laissant derrière nous les derniers rayons de soleil visibles au sommet de Talethat au milieu de ce décor de vieilles bâtisses en ruine dont certaines sont investies par des singes venus se nourrir au lieu de s’alimenter dans leur milieu naturel. Nous quittons Ath Abdelaali alors que le soleil commence à se coucher, emportant avec nous de souvenirs immortels de cette région du Djurdjura.
Hamid Messir