Découverte: Tourisme historique en Algérie

L’Algérie est un pays-continent où l’on peut développer tout genre de tourisme et faire rêver n’importe quel citoyen de la planète. Les randonneurs algériens font un énorme travail dans la promotion des trois types de tourisme que l’on pourrait aisément développer. Quant aux atouts naturels, la situation géographique, l’Algérie est gâtée. Par Hafit Zaouche Ces […]

Fév 23, 2025 - 22:58
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Découverte: Tourisme historique en Algérie

L’Algérie est un pays-continent où l’on peut développer tout genre de tourisme et faire rêver n’importe quel citoyen de la planète. Les randonneurs algériens font un énorme travail dans la promotion des trois types de tourisme que l’on pourrait aisément développer. Quant aux atouts naturels, la situation géographique, l’Algérie est gâtée.

Par Hafit Zaouche

Ces trois types de tourisme sont : le tourisme rural qui désigne tous les voyages qui se déroulent dans des lieux ruraux ou naturels. Le tourisme culturel, visant à découvrir les villes d’art et le tourisme balnéaire, ayant comme destination la mer et les stations balnéaires.
Concernant le deuxième point, le tourisme culturel, à travers nos différentes sorties nous avons remarqué combien notre pays est riche en sites historiques que l’on pourrait développer en tourisme historique.
Nous avons visité la majeure partie des sites historiques et archéologiques de notre pays, que nous ne pouvons pas tous énumérer tant ils sont nombreux.
Nous citerons ici, les sites historiques que les randonneurs peuvent visiter en effectuant leurs escapades.
Le tourisme historique comprend des excursions principalement motivées par des aspects du passé, mais aussi des excursions historiques. Il s’agit, en effet, d’un produit touristique basé sur le patrimoine historique et son folklore. Mais pas que. Ce serait trop simple quand même… Parce qu’il faut que le lieu en question possède une âme, une identité, une fantaisie… Vous l’aurez bien compris, le tourisme historique est aussi bien artistique que créatif.
Nous parlerons des sorties faites principalement au niveau des wilayas de Béjaia et de Tizi Ouzou

Les PC d’Amirouche, en plein cœur de l’Akfadaou
Vous ne pouvez pas marcher en plein cœur de la forêt de l’Akfadou sans vous rendre aux postes de commandement du colonel Amirouche, chef de la Wilaya 3 historique.
Nous faisons plusieurs kilomètres avant d’atteindre ces fameux PC de l’un des chefs de guerre les plus redoutés par le colonialisme français.
Pourquoi n’organise-t-on pas des excursions pédagogiques pour les élèves, afin qu’ils puissent voir les PCs d’Amirouche et ainsi la forêt d’Akfadou qui a donné des sueurs froides au colonialisme français ? Ces excursions vaudront plus que plusieurs heures de cours théoriques.

Takhelwit lemersa à Melbou
Nous participons régulièrement aux randonnées organisées le 22 mai depuis plusieurs années déjà, pour célébrer le rassemblement du 22 mai 1945 à Melbou.
Des escapades qui débutent de la plage rouge dans la commune de Ziama Mansouriah, dans la wilaya de Jijel, vers Takhelwit lemersa, à Melbou wilaya de Béjaia, lieu du rassemblement du 22 mai 1945, en passant par El Kitoune et plusieurs autres villages de Ziama Mansouriah et Melbou.

Melbou ville historique, rassemblement du 22 mai 1945
Melbou est une commune de la daïra de Souk El Tenine, de la wilaya de Béjaïa.
De Bougie jusqu’à Jijel, ce sont des kilomètres d’une côte qui trustent tous les qualificatifs et tous les superlatifs. Une sorte de Côte d’Azur au naturel. Plutôt populeuse, sans jet-set et sans glamour. C’est à Melbou que commence cette fameuse Corniche d’Or qui sidère et séduit le voyageur. Des criques, des plages de galets ou de sable fin, des rivières et une montagne qui surplombe la mer du haut de ses falaises. En dehors de sa grande beauté, Melbou est aussi une ville historique, la ville du rassemblement du 22 mai 1945. Le 8 mai 1945, le jour même de la victoire des alliés sur le nazisme, tous les peuples sont sortis dans les rues pour manifester leur joie après la défaite de l’axe nazi, l’axe des dictateurs et des fascistes, à laquelle le peuple algérien a énormément contribué. Des centaines de milliers de jeunes Algériens ont rejoint les troupes alliées, le peuple algérien croyant ouvrir droit finalement à son indépendance après tant d’années de sacrifices. Le peuple algérien a répondu à l’appel du PPA (Parti du peuple algérien) et est sorti dans les rues, n’hésitant pas à montrer sa joie de retrouver enfin la liberté longtemps confisquée… Le colonialisme français n’a pas hésité à commettre l’irréparable en fauchant la vie de 45 000 innocents algériens. Le colonialisme français a montré une fois de plus combien il est abject et inhumain. Le carnage a été très lourd avec l’extermination de toute la population de l’est de Béjaia (Béjaia ville à Kherrata en passant par Tichy, Boukhlifa, Aokas, Souk El Tenine, Melbou, Derguina, Bordj Mira, Ait Smail, Ziama Mansouria) et des wilayas limitrophes.
Le colonialisme a commencé son œuvre en rassemblant toute la population des villages cités ci-dessus dans un camp à Melbou, le 22 mai 1945
Les rangs des militants grossissaient de plus en plus, à tel point qu’en 1945, deux cellules composées d’un millier de militants étaient installées à Souk El Tenine. Ces cellules étaient dirigées par le prestigieux chef que l’histoire devra retenir «Si Ali Merrabri».Les évènements qui ensanglantèrent l’est algérien, notamment Kherrata, Setif et Guelma, n’ont pas épargné Melbou. Il y a lieu de signaler le grand rassemblement du lundi 22 mai 1945 à Melbou, sous la menace des autorités françaises et qui a regroupé les populations de la wilaya de Béjaia et autres régions limitrophes. Il régnait, parmi la foule, une atmosphère de terreur et d’angoisse.

Tigzirt, vestiges de la cité romaine et la basilique byzantine
Nous avons à maintes reprises pris la route à 4 heures du matin direction Mizrana en passant par El Kseur, Adekar, Yakouren, Freha, Ma kouda. Nous donnons rendez-vous à chaque fois à nos guides au lieudit Tawwurt n Tbernust, appelé communément la crête. C’est de là que nos escapades démarreront.On ne prend pas trop de temps à rentrer dans le massif de Mizrana, une forêt constituée principalement de châne-liège. Notre parcours est le suivant : la crête (Tawwurt n Tbernust), Azru bwar, ait Saïd, tamazirt ourabah, le3zayeb, tassalast. Un itinéraire de 18 km.
Tigzirt, avec son centre-ville enchâssé entre mer, plages, promontoire et collines qui l’entourent, est louée en Algérie pour la beauté de ses paysages naturels (îlot de Tigzirt). Elle dispose d’un patrimoine archéologique notoire (vestiges de la cité romaine et la basilique byzantine), cumulant des bâtiments romains encore dressés, des vestiges endommagés, et des champs de ruines de la même époque largement présents sur son territoire.

Deux caveaux plusieurs fois millénaires sur les hauteurs d’El Kseur
Nous avons organisé plusieurs sorties pédestres sur les hauteurs de la région d’El kseur.
Elles commencent d’Ibarissene pour se terminer au point de départ, après avoir effectué le parcours suivant : Ibarissene, Tigrine, Msila, Jamaa wedrar. A Ibarisene, sur les hauteurs d’El Kseur, vous serez émerveillé par deux caveaux qui remontent à plusieurs siècles. Les archéologues au niveau national sont appelés à lancer des recherches pour éclairer notre lanterne. A chaque fois que nous organisons une sortie pédestre vers la région d’Azefoune, nosu tenons à observer une minute de silence la mémoire de Tahar Djaout, premier journaliste algérien assassiné par la horde intégriste, sans manque aussi de faire une virée au village Igoudjdal, le premier village qui a dit non au terrorisme.
En 1994, les habitants du village Igoudjdal étaient les premiers à prendre les armes contre les terroristes qui écumaient les montagnes environnantes.

Kalaa Beni Abbes, la tombe de Mohamed El Mokrani, la statue de Jean Mouhoub Amrouche à Ighil Ali
Quelle étrange impression de marcher sur le sol de la région qui a enfanté Jean Mouhoub Amrouche, Malek Ouari, Mohamed El Mokrani…
Notre bus nous a déposés au lieu dit Bordj Bouni, d’où notre escapade a débuté vers le village El Kalaa.
La Kalâa des Ath Abbès fut le centre du royaume kabyle des Ath Abbas, dont la famille royale portait le titre d’Amokrane, devenu un nom célèbre (Mokrani), qui régna sur la haute Kabylie aux côtés du royaume de Koukou (actuelle commune d’Imsouhal, dans la wilaya de Tizi-Ouzou).
La Kalâa des Ath Abbès est une ancienne citadelle d’Algérie, capitale du royaume des Ath Abbès, fondée au XVIe siècle dans les Bibans et presque totalement détruite lors de la révolte des Mokrani en 1871.
L’appellation de Kalâa des Ath Abbès est relative à Abdelaziz El Abbès, fils du dernier sultan hafside de Béjaïa, dont les exploits ont valu que son nom soit rattaché à la Kalâa.

Ifri Ouzellaguen, lieu de la tenue du Congrès de la soummam
A chaque fois que nous nous rendons dans la vallée de la Soummam, nous ne ratons pas l’occasion de faire une virée à Ifri Ouzellaguen, lieu de la tenue du premier Congrès du FLN en 1956.
H. Z.