Djamel Sedjati et Haithem Chenitefs’illustrent de nouveau

Alors que la saison estivale d’athlétisme bat son plein, deux des figures montantes de l’athlétisme algérien, Djamel Sedjati et Haithem Chenitef, ont brillé lors du Meeting international de Madrid, disputé dans la soirée de samedi dernier.

Par A. A.

Ce rendez-vous, classé parmi les meetings World Athletics Continental Tour Gold, a servi de tremplin idéal pour les deux athlètes algériens, à moins de deux mois des Championnats du monde d’athlétisme de Tokyo, prévus du 13 au 21 septembre.

Sedjati a fait cavalier seul
En décidant de faire l’impasse sur la prestigieuse étape de la Diamond League de Londres, Djamel Sedjati avait un objectif bien précis, celui de travailler son rythme personnel, sans subir les aléas tactiques imposés par les meilleurs mondiaux. Aligné sur le 800 mètres, Sedjati s’est présenté avec un lièvre attitré, chargé de l’emmener sur les bases d’une course rapide. L’objectif était de prendre le contrôle dès le coup de pistolet, imposer son allure, et franchir la ligne sans réelle opposition. Mission accomplie. Le médaillé de bronze lors des JO de Paris 2024 a dominé la course de bout en bout, en passant au 400 m en 50 secondes environ, avant de produire une accélération progressive sur la deuxième moitié du parcours. Sedjati a franchi la ligne d’arrivée en une minute, 43 secondes et 53 centièmes, un chrono solide, synonyme de victoire, et surtout le deuxième meilleur temps de sa saison. Cette course contrôlée, presque sans adversité, vient valider la stratégie du staff de Sedjati.

Tokyo en ligne de mire
Avec cette performance, Djamel Sedjaticonfirme qu’il est l’un des grands favoris pour décrocher une médaille sur le 800 mètres à Tokyo. Depuis le début de la saison, il affiche une régularité impressionnante et fait jeu égal avec les meilleurs spécialistes de la distance, à l’image du Canadien Marco Arop ou du Kényan Emmanuel Wanyonyi. À noter que Sedjati a déjà couru plus vite cette saison, avec un temps de 1:42.97, réussi lors du meeting de Paris (Diamond League) en juin dernier. Le chrono de Madrid, bien que légèrement en retrait, s’inscrit dans une logique de montée en puissance. Le champion algérien bénéficiera encore de quelques semaines pour peaufiner sa préparation. Il est attendu sur un ou deux autres meetings avant le Mondial, mais son staff pourrait également choisir la prudence en limitant les sorties pour arriver frais à Tokyo où l’Algérie mise gros sur lui.

Chenitef prend la seconde place
Dans l’autre grande épreuve du demi-fond au meeting madrilène, le 1500 mètres, un autre Algérien s’est distingué. Haithem Chenitef a démontré qu’il faudra compter avec lui dans les années à venir. Auteur d’une course bien gérée, Chenitef est resté dans le sillage du groupe de tête pendant toute la durée de l’épreuve. Dans un final haletant, il a tenté de produire un dernier effort pour coiffer tout le monde, mais il a finalement dû s’incliner de peu face à l’Éthiopien Abdisa Fayisa, vainqueur en 3:34.63. Chenitef prend une excellente deuxième place avec un chrono de 3:34.85, très proche de son record personnel. Ce résultat vient confirmer les progrès constants de l’Algérien, qui se rapproche petit à petit des standards mondiaux. Il n’est pas encore qualifié officiellement pour Tokyo, mais cette performance devrait l’amener dans le top 45 du classement mondial, synonyme de ticket pour les Championnats du monde.

Encore quelques semaines pour peaufiner la préparation
Avant le Mondial de Tokyo, les athlètes algériens ont encore quelques semaines pour poursuivre leur préparation et monter en puissance, surtout que le Championnat du monde s’annonce déjà comme un tournant important pour l’athlétisme national. Si Djamel Sedjati reste le plus attendu, la montée de nouveaux talents comme Haithem Chenitef offre des perspectives réjouissantes pour les prochaines années. Le 800 m, discipline historiquement forte pour l’Algérie depuis les années de Noureddine Morceli et Taoufik Makhloufi, semble retrouver une génération capable de rivaliser avec l’élite mondiale. Sedjati, mais aussi Slimane Moula ou Mohamed Ali Gouaned, tous qualifiés pour Tokyo, offrent une densité rare dans le demi-fond. Sur le 1500 m, la situation est plus complexe, mais les récents résultats laissent espérer une qualification élargie pour Tokyo, notamment si les minima sont atteints.