Donald Trump au Sommet du G7 : un éléphant, ça trompe énormément !
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Une contribution du Dr A. Boumezrag – Depuis six mois, Donald Trump est de retour à la Maison-Blanche, et le monde diplomatique a troqué la boussole pour un casque antibruit. Cette semaine, au G7, l’éléphant républicain a rappelé à ses partenaires que la porcelaine de l’ordre occidental ne tient plus qu’à un fil… ou à un tweet.
Il est revenu. Non pas transformé, assagi, ou même vaguement ajusté. Juste plus libre, plus cynique, plus convaincu que jamais d’être l’axe central d’un monde qu’il n’a jamais vraiment voulu comprendre. En janvier 2025, l’investiture de Trump avait déjà fait trembler les chancelleries. En juin, les secousses sont devenues des fractures.
Le G7 s’est tenu dans un climat d’incertitude géopolitique maximal : offensive russe relancée dans l’est de l’Ukraine, tensions explosives entre Israël et l’Iran, multiplication des cyberattaques venues de Chine. Un sommet sous haute tension… sauf pour Donald Trump, apparemment venu pour tourner un épisode spécial de sa télé-réalité géopolitique.
Dès son arrivée, le ton est donné : pas de conférence de presse commune, pas de promesse ferme sur le climat, encore moins sur l’Ukraine. En revanche, une proposition choc : «Peut-être que la Russie devrait revenir. On peut discuter avec tout le monde, même avec l’Iran.» Traduction : les tyrans ne sont pas le problème, ce sont les alliances traditionnelles qui l’ennuient.
Et il ne s’en est pas tenu aux mots. Le retrait unilatéral d’un projet de déclaration commune sur le soutien militaire à Kiev a laissé les alliés stupéfaits. Le président français a parlé d’un «sabotage diplomatique». Trudeau, visiblement tendu, a esquissé un sourire crispé pendant que Trump affirmait : «L’Europe veut une guerre éternelle, moi je veux la paix.» Une paix à genoux, apparemment.
Six mois de sape méthodique
Depuis janvier, la politique étrangère de Trump ressemble à un jeu de dés : désengagement du pacte militaire asiatique (suspendu en mai), gel de 2 milliards d’aides à l’Ukraine, menace de droits de douane sur les véhicules européens et rapprochement affiché avec Riyad et Pékin. La stratégie ? Désarçonner, isoler, contraindre.
Dans les coulisses du sommet, les diplomates américains semblent dépassés, réduits à colmater les fuites verbales de leur patron. Un membre de la délégation allemande aurait confié : «Ce n’est pas une négociation, c’est une prise d’otages idéologique.»
Même les alliés asiatiques, traditionnellement prudents, s’inquiètent de plus en plus. Le Japon et la Corée du Sud ont envoyé des émissaires spéciaux pour comprendre si les garanties de sécurité américaines, vieilles de 70 ans, valent encore quelque chose. Spoiler : rien n’est certain.
La scène finale
Et pendant que les autres chefs d’Etat s’écharpent sur les mots à utiliser pour ne pas froisser le président américain, lui s’envole avant la fin du sommet pour «un événement de campagne important en Floride». Là-bas, il promet un monde «débarrassé des bureaucrates et des traités inutiles». Traduction : un monde taillé sur mesure pour son ego.
Trump n’a pas simplement désorienté le G7. Il en a changé la nature. Le sommet, autrefois forum des démocraties solidaires, devient une arène où l’un des participants joue contre l’équipe. Il ne faut plus seulement tenir tête à la Russie ou à la Chine : il faut aussi contenir l’Amérique elle-même.
Un éléphant, ça trompe énormément. Mais quand il revient une seconde fois, ce n’est plus un accident. C’est un avertissement. Et à force de faire semblant de négocier avec un bulldozer, il ne restera bientôt plus rien à sauver, si ce n’est les gravats.
A. B.
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