La grande bataille d'El Djorf, un tournant majeur dans l'histoire de la glorieuse Révolution

TEBESSA - La grande bataille d'El Djorf, dans la wilaya de Tébessa, qui opposa il y a 70 ans des Moudjahidine de l'Armée de libération nationale (ALN), faiblement armés, aux forces d'occupation française, a constitué un tournant majeur dans l'histoire de la glorieuse Révolution, estiment des historiens et des témoins. Qualifié de "Mère des batailles", cet affrontement qui se déroula durant toute une semaine (du 22 au 29 septembre 1955) sur le territoire de l'actuelle commune de Stah Guentis (Tébessa), mettant aux prises des Moudjahidine bien peu nombreux comparativement à la soldatesque coloniale, fut une étape déterminante de la Guerre de libération nationale, puisqu'elle aboutit à une éclatante victoire de l'ALN sur une armée française qui accusa le coup d'un revers retentissant. Cette bataille historique, dont l'Algérie commémore, cette année, le 70ème anniversaire, continue de retenir l'attention de nombreux chercheurs, qui n'ont de cesse de plancher sur la stratégie de l'armée de libération qui parvint à faire entendre dans le monde entier la voix de l'Algérie meurtrie et spoliée de son sol. L'un des acteurs de cette épopée, le regretté Moudjahid Abdelmadjid Belghith (1930-2009), avait précisé, dans une autobiographie écrite et publiée par Dr Tarek Aziz Ferhani, chercheur en histoire de la Révolution algérienne, de nombreux détails de cette bataille, depuis sa préparation jusqu'à son déroulement pendant 8 jours et son immense impact, dans l'Algérie occupée et à l'international. Cet historien, citant le défunt Belghit, avait notamment écrit que "le terrain difficile de Djebel El Djorf, caractérisé par d'imposants rochers, des sentiers abrupts et des grottes profondes, avait été mis à profit pour servir de bastion naturellement fortifié, imprenable qui permit aux combattants de la liberté de défier l'ennemi et de l'affronter avec courage". Le même Moudjahid avait également indiqué : "la présence avec nous de quelques-uns parmi les plus éminents dirigeants de la Révolution, nous avait galvanisés et renforcé notre détermination et notre courage", citant, à ce propos, Bachir Chihani, Abbas Leghrour, Adjal Adjoul, Lazhar Cheriet, Louardi Guettal, Farhi Saï, Omar El Bouksi, Zine Abbad, Mohamed Benadjroud, Amar Brik, Laïd Saï et d'autres. "C'est sans aucun doute notre dévouement à notre cause, notre résolution et l'union des efforts de tous, dirigeants, officiers, djounoud et même civils avides de liberté, qui nous ont permis de remporter la victoire et de prouver qu'une organisation rigoureuse alliée à une parfaite coordination pouvait venir à bout d'une armée régulière, puissamment armée et aux effectifs importants, une armée qui avait compris, à la fin de la bataille, que nous étions unis par un seul but : rétablir la souveraineté de l'Algérie", écrit Dr Ferhani, reprenant les propos du Moudjahid Abdelmadjid Belghit. La glorieuse épopée d'El Djorf avait été précédée de plusieurs événements édifiants quant à l'inébranlable détermination des Moudjahidine, dont les plus importants furent la bataille de "Djebel Oum Lekmakem", en juillet 1955, la réunion de "Ras El Terfa", début septembre de la même année, et la série de rencontres de coordination qui avaient rassemblé des dirigeants de la Zone I, selon ce qui a été rapporté dans la biographie du Moudjahid Belghit. Il y est également écrit que la tactique adoptée par l'ALN et la cohésion sans faille entre les Moudjahidine avaient permis de remporter cette victoire "10 mois seulement après le déclenchement de la Révolution". Une victoire, est-il ajouté, qui a "contribué à l'internationalisation du dossier algérien et à son inscription à l'ordre du jour de la 10ème session de l'Assemblée générale des Nations-Unies, le 30 septembre 1955".                                              Quand la déconfiture française résonne dans tous les forums internationaux   Le grand affrontement militaire d'El Djorf, que l'on avait également qualifié de "bataille de la fermeté et des défis" avait abouti, après 8 jours de combats acharnés qui prirent la forme de "chassé-croisé" entre l'ALN et l'armée française, à une véritable déconfiture des forces coloniales fortes de 40.000 hommes qui n'avaient en face d'eux que 400 Moudjahidine. C'est ainsi que cette défaite infligée à l'ennemi français finit par prendre les allures de véritable scandale, aux yeux de la France coloniale dont plusieurs hauts gradés qualifièrent ce revers de "déshonorant". Dr Ferhani insiste sur le fait que cette bataille a constitué "un tournant décisif dans l'histoire de la glorieuse Révolution, dès lors qu'elle a contribué à faire résonner la cause algérienne auprès de l'opinion internationale, gagnant, du coup, la sympathie et le soutien de nombreux mouvements du monde entier et autres organisations internationales, tout en redonnant confiance aux combattants algériens qui ont choisi de se sacrifier pour que leur pays vive libre et indépendant". Selon des études historiques, la bataille d'El Djorf, au cours

Sep 20, 2025 - 19:04
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La grande bataille d'El Djorf, un tournant majeur dans l'histoire de la glorieuse Révolution

TEBESSA - La grande bataille d'El Djorf, dans la wilaya de Tébessa, qui opposa il y a 70 ans des Moudjahidine de l'Armée de libération nationale (ALN), faiblement armés, aux forces d'occupation française, a constitué un tournant majeur dans l'histoire de la glorieuse Révolution, estiment des historiens et des témoins.

Qualifié de "Mère des batailles", cet affrontement qui se déroula durant toute une semaine (du 22 au 29 septembre 1955) sur le territoire de l'actuelle commune de Stah Guentis (Tébessa), mettant aux prises des Moudjahidine bien peu nombreux comparativement à la soldatesque coloniale, fut une étape déterminante de la Guerre de libération nationale, puisqu'elle aboutit à une éclatante victoire de l'ALN sur une armée française qui accusa le coup d'un revers retentissant.

Cette bataille historique, dont l'Algérie commémore, cette année, le 70ème anniversaire, continue de retenir l'attention de nombreux chercheurs, qui n'ont de cesse de plancher sur la stratégie de l'armée de libération qui parvint à faire entendre dans le monde entier la voix de l'Algérie meurtrie et spoliée de son sol.

L'un des acteurs de cette épopée, le regretté Moudjahid Abdelmadjid Belghith (1930-2009), avait précisé, dans une autobiographie écrite et publiée par Dr Tarek Aziz Ferhani, chercheur en histoire de la Révolution algérienne, de nombreux détails de cette bataille, depuis sa préparation jusqu'à son déroulement pendant 8 jours et son immense impact, dans l'Algérie occupée et à l'international.

Cet historien, citant le défunt Belghit, avait notamment écrit que "le terrain difficile de Djebel El Djorf, caractérisé par d'imposants rochers, des sentiers abrupts et des grottes profondes, avait été mis à profit pour servir de bastion naturellement fortifié, imprenable qui permit aux combattants de la liberté de défier l'ennemi et de l'affronter avec courage".

Le même Moudjahid avait également indiqué : "la présence avec nous de quelques-uns parmi les plus éminents dirigeants de la Révolution, nous avait galvanisés et renforcé notre détermination et notre courage", citant, à ce propos, Bachir Chihani, Abbas Leghrour, Adjal Adjoul, Lazhar Cheriet, Louardi Guettal, Farhi Saï, Omar El Bouksi, Zine Abbad, Mohamed Benadjroud, Amar Brik, Laïd Saï et d'autres.

"C'est sans aucun doute notre dévouement à notre cause, notre résolution et l'union des efforts de tous, dirigeants, officiers, djounoud et même civils avides de liberté, qui nous ont permis de remporter la victoire et de prouver qu'une organisation rigoureuse alliée à une parfaite coordination pouvait venir à bout d'une armée régulière, puissamment armée et aux effectifs importants, une armée qui avait compris, à la fin de la bataille, que nous étions unis par un seul but : rétablir la souveraineté de l'Algérie", écrit Dr Ferhani, reprenant les propos du Moudjahid Abdelmadjid Belghit.

La glorieuse épopée d'El Djorf avait été précédée de plusieurs événements édifiants quant à l'inébranlable détermination des Moudjahidine, dont les plus importants furent la bataille de "Djebel Oum Lekmakem", en juillet 1955, la réunion de "Ras El Terfa", début septembre de la même année, et la série de rencontres de coordination qui avaient rassemblé des dirigeants de la Zone I, selon ce qui a été rapporté dans la biographie du Moudjahid Belghit.

Il y est également écrit que la tactique adoptée par l'ALN et la cohésion sans faille entre les Moudjahidine avaient permis de remporter cette victoire "10 mois seulement après le déclenchement de la Révolution".

Une victoire, est-il ajouté, qui a "contribué à l'internationalisation du dossier algérien et à son inscription à l'ordre du jour de la 10ème session de l'Assemblée générale des Nations-Unies, le 30 septembre 1955".

 

 

                                         Quand la déconfiture française résonne dans tous les forums internationaux

 

Le grand affrontement militaire d'El Djorf, que l'on avait également qualifié de "bataille de la fermeté et des défis" avait abouti, après 8 jours de combats acharnés qui prirent la forme de "chassé-croisé" entre l'ALN et l'armée française, à une véritable déconfiture des forces coloniales fortes de 40.000 hommes qui n'avaient en face d'eux que 400 Moudjahidine.

C'est ainsi que cette défaite infligée à l'ennemi français finit par prendre les allures de véritable scandale, aux yeux de la France coloniale dont plusieurs hauts gradés qualifièrent ce revers de "déshonorant".

Dr Ferhani insiste sur le fait que cette bataille a constitué "un tournant décisif dans l'histoire de la glorieuse Révolution, dès lors qu'elle a contribué à faire résonner la cause algérienne auprès de l'opinion internationale, gagnant, du coup, la sympathie et le soutien de nombreux mouvements du monde entier et autres organisations internationales, tout en redonnant confiance aux combattants algériens qui ont choisi de se sacrifier pour que leur pays vive libre et indépendant".

Selon des études historiques, la bataille d'El Djorf, au cours de laquelle environ 100 Moudjahidine tombèrent au champ d'honneur, a entraîné la mort de 700 soldats français et mis hors d'usage de nombreux avions de guerre, chars et autres véhicules militaires.