En visite en Algérie depuis le 7 mai : Des élus français se démarquent de la droite 

La crise diplomatique qui marque les relations algéro-françaises depuis quelques semaines n’empêche pas les échanges humains. C’est le message qu’ont souhaité faire passer les élus français en visite en Algérie depuis le 7 mai. Loin des polémiques, ils ont surtout voulu s’associer « au peuple algérien » dans sa mémoire. « Nous sommes venus exprimer notre solidarité avec le peuple algérien, qui a subi des massacres immondes », a indiqué Laurent Lhardit, député socialiste et président du groupe d’amitié France-Algérie à l’Assemblée nationale française. « Il y a tellement de liens entre nos deux peuples, dans des domaines économiques, culturels et humains. Nous avons une relation capillaire entre les deux peuples qui ne doit pas être sacrifiée par des divergences politiques », a indiqué le parlementaire, contacté par téléphone. Akli Mellouli, Sénateur Divers gauche du Val-de-Marne d’origine algérienne, abonde dans le même sens : « les deux peuples ont tellement de choses à partager qu’il faut maintenir ce dialogue malgré la brouille politique et diplomatique ». Comme ses accompagnateurs, il a refusé de céder aux injonctions de la droite et de l’extrême droite de son pays, qui ont pris à partie cette délégation. « Nous ne céderons pas aux attaques de l’extrême droite et de leurs médias », a-t-il indiqué à la presse. Pour autant, cette visite des élus français n’a pas vocation à se substituer à la diplomatie officielle. « Nous avons de l’humilité et savons que ce n’est pas notre rôle de gérer les questions diplomatiques, qui relèvent des gouvernements », précise Mellouli, pour qui la mission parlementaire doit simplement « jouer son rôle, celui de représenter les peuples et les rapprocher. » « Il ne faut pas mélanger les choses. En venant ici, nous sommes évidemment conscients de la situation des relations diplomatiques entre nos deux pays », a également avancé Lhardit. Sur le plan pratique, les élus français ont assisté, avant-hier jeudi 8 mai, à une cérémonie de commémoration des massacres du 8 mai 1945. Présidée par le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, et le président de l’Assemblée Populaire Nationale (APN), Ibrahim Boughali, la cérémonie a vu la participation de plusieurs autres ministres et anciens moudjahidine. Par ailleurs, la délégation s’est également rendue au Monument des Martyrs d’Alger, pour y déposer une gerbe de fleurs à la mémoire des combattants pour l’indépendance. Hier vendredi, les élus français se sont rendus au Musée El Moudjahid et à la Grande Mosquée d’Alger et assisteront aujourd’hui à une cérémonie de commémoration des massacres du 8 mai 1945 à Sétif, en présence des autorités locales. Si des sources diplomatiques indiquent qu’il existe des deux côtés « une volonté de dépasser » la crise diplomatique qui caractérise les relations entre les deux pays depuis plusieurs mois, aucun moyen n’est encore déployé pour ce faire. La reprise du dialogue ne semble pas être pour demain.

Akli Ouali

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