Prix des Nations unies-Nelson Mandela: le parti espagnol Sumar exprime son opposition à la candidature marocaine
Le parti espagnol de gauche Sumar a exprimé, samedi, sa « forte opposition » à la candidature marocaine au Prix Nelson Mandela des Nations Unies, qualifiant une éventuelle attribution du prix à cette candidate, d' »infâme déshonneur » à l’héritage de ce grand militant des droits de l’Homme. Dans une lettre adressée aux membres du comité du prix Nelson […]

Le parti espagnol de gauche Sumar a exprimé, samedi, sa « forte opposition » à la candidature marocaine au Prix Nelson Mandela des Nations Unies, qualifiant une éventuelle attribution du prix à cette candidate, d' »infâme déshonneur » à l’héritage de ce grand militant des droits de l’Homme.
Dans une lettre adressée aux membres du comité du prix Nelson Mandela, les députés de Sumar ont affiché leur « forte opposition à l’éventuelle attribution du Prix Nelson Mandela 2025 à Mme Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) du Maroc ».
Ces députés ont même exhorté le comité à « rejeter cette nomination » et à « veiller à ce que le prix continue de refléter la position intransigeante de M. Mandela sur les droits de l’homme, la liberté et la défense des opprimés ».
Ils ont affirmé, à ce titre, que Mme Bouayach, à travers sa direction du CNDH, « n’a pas défendu les victimes de graves violations des droits humains, notamment les prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik et bien d’autres ».
Ces prisonniers, ont-ils poursuivi, « ont déclaré avoir été victimes de torture, d’abus et de détention arbitraire prolongée ».
« Malgré de multiples appels et plaintes, le CNDH n’a pas agi pour protéger leurs droits ou remédier à ces violations. Au lieu de cela, il a publié des déclarations validant des procédures qui ont été largement condamnées par les observateurs internationaux », ont-ils rappelé.
Les députés de Sumar ont jugé, dans ce contexte, « crucial » de noter que plusieurs de ces cas de torture ont été portés à l’attention du Comité des Nations unies contre la torture, qui a rendu des décisions claires confirmant la pratique de la torture et appelant le Maroc à accorder des réparations aux victimes.
« Le Maroc a ouvertement bafoué ces décisions », ont-ils déploré, soulignant, à ce propos, que le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a conclu que la détention du groupe Gdeim Izik et d’autres dirigeants politiques sahraouis est « arbitraire et viole le droit international ».
« Le silence persistant du CNDH et parfois son soutien implicite à ces pratiques ne peuvent être conciliés avec le poids moral du Prix Nelson Mandela », ont plaidé ces députés, rappelant que « Nelson Mandela a défendu la vérité, la justice et la dignité des prisonniers politiques ».
Pour ces députés, associer Neslon Mandela à une institution et à des dirigeants qui n’ont « pas réagi face à des violations documentées et reconnues internationalement » serait « un infâme déshonneur à son héritage ».