Enseignement supérieur : Près de 30 doubles licences disponibles dès la rentrée

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique franchit une nouvelle étape dans sa réforme du système universitaire en élargissant, pour la seconde année consécutive, l’offre de formations en double licence. Destiné aux lauréats du baccalauréat 2025, ce dispositif novateur permet de suivre deux parcours universitaires en parallèle dans des disciplines complémentaires, avec à la clé deux diplômes de licence ou un doctorat associé à une spécialité connexe.

Au total, 28 filières stratégiques sont concernées et proposées à travers les universités du pays, soit un élargissement significatif par rapport à l’année précédente. Ces parcours permettent à l’étudiant d’obtenir soit deux diplômes de licence dans des spécialités complémentaires, soit, dans certains cas, un doctorat (notamment en médecine) accompagné d’une licence dans un domaine connexe.

L’objectif affiché est de former des cadres hautement qualifiés, dotés d’un profil polyvalent et capables de répondre aux besoins croissants de l’économie nationale, dans des secteurs aussi divers que la santé, les sciences de données, les technologies numériques, la communication ou encore le droit international.

Parmi les filières les plus convoitées figure la double formation en médecine, qui peut désormais être couplée avec d’autres spécialités comme l’économie de la santé, la bio-informatique, la psychologie médicale, le Big Data ou encore l’intelligence artificielle. Ces parcours sont proposés dans plusieurs universités à travers le pays, notamment Constantine, Alger, Béjaïa, Ouargla et Tlemcen. L’accès est conditionné à une moyenne minimale de 16/20 et s’adresse principalement aux bacheliers des séries sciences expérimentales, mathématiques et techniques mathématiques.

L’autre innovation prévue pour cette année universitaire, ce sont les combinaisons entre langue anglaise et des disciplines telles que l’économie, la gestion, les relations internationales ou la finance internationale. Ces cursus, proposés, entre autres, à El-Bayadh, Oran, Tlemcen ou M’sila, sont accessibles aux bacheliers issus des séries langues étrangères, lettres, sciences expérimentales ou gestion et économie, selon les spécialités. Les moyennes d’admission varient de 12 à 14 sur 20.

Le ministère encourage également l’interdisciplinarité à travers des filières croisées en droit, comme le droit diplomatique et coopération internationale, le droit privé et la finance, ou encore le droit public et relations internationales. Parallèlement, des combinaisons telles que mathématiques appliquées et économie numérique, ou encore systèmes informatiques et droit, sont proposées à Laghouat, Béjaïa ou Médéa, avec des critères d’accès basés sur les moyennes générales mais aussi sur les notes en mathématiques.

Des parcours intégrant les sciences de l’information, la sociologie ou encore l’entraînement sportif viennent compléter cette offre diversifiée. Ainsi, l’Université d’Alger 3 propose une double licence en communication et entraînement sportif de haut niveau, tandis que Béjaïa ouvre un cursus architecture et sociologie, permettant aux étudiants d’articuler compétences techniques et compréhension des dynamiques sociales.

Ce dispositif de double licence, encore marginal il y a deux ans, s’inscrit désormais comme un axe fort de la modernisation du système universitaire algérien. Il répond à un double objectif : renforcer la polyvalence des diplômés sur le marché du travail et former une élite universitaire capable de s’adapter à un environnement en constante évolution.

Selon le ministère, l’accès à ces formations reste sélectif et repose sur un système de pondération des moyennes, selon les profils des bacheliers et les exigences pédagogiques des universités partenaires. Ce tournant pédagogique confirme la volonté des autorités de repenser l’enseignement supérieur autour de l’excellence, de l’innovation et de l’interdisciplinarité.

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