Événements tragiques du 29 juillet 1956 : Le souvenir du « Dimanche noir » ravivé

Une dizaine de personnes s’est rassemblée dans la matinée d’avant-hier, mardi 29 juillet, devant la fresque murale du Collège d’Enseignement Moyen (CEM) Youcef Lamoudi, situé au chef-lieu de wilaya, pour commémorer les tragiques événements du 29 juillet 1956, communément appelés « Dimanche noir », où des soldats de l’armée française ont commis un massacre à l’encontre de civils en représailles à des opérations de résistants luttant pour l’indépendance nationale.

Solennellement, ils ont récité la « Fatiha » et se sont recueillis à la mémoire des 320 victimes de cette sombre journée. Selon les chiffres de l’époque, ce traquenard sanglant planifié et perpétré par des militaires contre une population sans défense a fait 24 morts, dont des vieillards et des enfants. Ce chiffre est réfuté par les recherches des historiens algériens et français, notamment Pierre Vidal-Naquet, et par les témoignages de médecins et d’anciens appelés de l’armée coloniale, lesquels, tenaillés par les remords, ont tenu à rétablir les faits de cette journée dans des livres. C’est le cas de Jacques Pucheu qui parle d’ « une journée d’horreur extrême » pour évoquer ces événements. Profondément ancré dans la mémoire collective, ce « Dimanche noir » a été utilisé comme matrice pour de nombreuses œuvres de peintres, d’écrivains et de cinéastes. Ce jour-là, les soldats du 24ème régiment composé de supplétifs et de tirailleurs africains se sont postés à sept points névralgiques de la ville pour mitrailler les passants et faire le plus de victimes possibles. « C’est une station timide et discrète pour rendre hommage aux martyrs de cette journée. On ne comprend pas pourquoi les autorités locales et les associations et l’Observatoire de la société civile ne lui accordent pas un écho et une importance à sa mesure », a souligné Slimane Tifourghi, dont le père est mort à cette funeste date sous les balles d’un soldat. Pour pallier ce manque de ferveur vis-à-vis de cette terrible journée, l’association Mosaïque pour la préservation du patrimoine architectural et historique de la Reine des Ziban invite le public à assister aujourd’hui, jeudi 31 juillet, au musée Colonel Chaabani de la sixième wilaya historique, à la pose de deux tableaux commémorant ce « Dimanche noir », a-t-on appris.

Hafedh Moussaoui

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