Guelma: le cimetière de Besbassa raconte le martyre de 365 femmes et enfants massacrés en une journée par les forces coloniales
GUELMA - Niché au milieu de montagnes majestueuses, le cimetière des Chouhada de Besbassa, une petite localité de la commune de Dahouara (Guelma), impose au regard des visiteurs une fresque murale racontant aux générations le crime contre l'humanité commis par les forces coloniales il y a 69 ans. Ce jour-là, mardi 6 mars 1956, pas moins de 365 algériens, principalement des femmes et des enfants, ont été sauvagement massacrés avant que leurs corps ne soient brûlés dans des cavités de stockage de blé et de provisions que l'on appelait "El Matmour". Ce cimetière, situé à hauteur de la limite administrative séparant les wilayas de Guelma et de Souk Ahras, voit affluer le 6 mars de chaque année des centaines de citoyens de tous âges et de différentes conditions, accompagnant les autorités de la wilaya de Guelma, les étudiants, les écoliers et les scouts qui arpentent une vingtaine de km de sentiers sinueux de montagne pour commémorer ce massacre commis il y a 69 ans. Selon les témoignages de certains habitants de la région, cette commémoration est une occasion de rappeler le caractère inhumain du colonialisme français qui a fait du sang de citoyens désarmés son seul moyen de vengeance après les lourdes pertes infligées aux soldats français par les moudjahidine de l'Armée de libération nationale (ALN) au cours d'une bataille qui fit rage près du village de Besbassa. Les habitants de la région rappellent que ce crime odieux ne peut être oublié, d'autant qu'en 2014, les restes de 20 martyrs ont été découverts lors des travaux d'excavation réalisés pour la reconstruction du cimetière de Besbassa. Les ossements humains et les crânes retrouvés ont été enterrés ensemble, ce qui laisse supposer que de nombreux restes de Martyrs se trouvent encore sous terre. Les informations recueillies dans des documents conservés au musée du Moudjahid de Guelma indiquent que l'armée française avait effectué ce jour-là des raids aériens intensifs et bombardé les montagnes, les villages et les hameaux, avant d'arrêter arbitrairement des citoyens revenant du marché de Hammam N'bails. Arrêtés dans les douars de Krayer, de Djafara, de Tamla, d'El Kalb et de Fedj Er-Ramoul, les paisibles citoyens tombés entre les mains des forces coloniales furent rassemblés à Besbassa puis froidement abattus avant que leurs corps ne soient aspergés d'essence et brûlés. Selon les mêmes documents, les Moudjahidine de l'Armée de libération nationale (ALN) avaient remporté, un jour avant cette tuerie, une importante victoire tactique contre l'armée française en attaquant des postes militaires français dans les zones de Khemissa, à Souk Ahras, et de Bettiha, s'emparant de matériels militaires avant de se diriger vers Besbassa. Un violent affrontement y eut lieu après que les soldats français les ont poursuivis, ce qui n'empêcha pas les forces ennemies de perdre, au cours de cet engagement meurtrier, 45 hommes dont un officier. Le secrétaire de wilaya de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) à Guelma, Messaoud Rekik, a indiqué que la brutalité des forces coloniales contre des populations désarmées était consécutive au coup dur que leur a porté l'ALN, rejointe, entre Khemissa et Souk Ahras, par 80 soldats algériens conscrits de force dans les rangs de l'armée française et qui intégrèrent l'ALN en coordination avec des Moudjahidine de la région, soutenus par 20 moussebiline. M. Rekik a ajouté que les Moudjahidine, y compris les soldats du bataillon français qui ont rejoint l'ALN, ont pu s'emparer d'un important lot d'armes de guerre, de munitions et d'équipements militaires (5 mortiers, 2 bazookas, 100 fusils, environ 50 mitrailleuses de différents types, un grand nombre de pistolets, en plus de 12 radios, d'émetteurs en sac à dos et 6 émetteurs-récepteurs) qu'ils ont transportées à dos d'âne et de mulet. Le lendemain matin, l'armée d'occupation a procédé à une vaste opération de ratissage, s'aidant de 27 avions dont 15 hélicoptères. Un ratissage au cours duquel les forces coloniales ont bombardé tous les hameaux où s'étaient réfugiés les Moudjahidine, avant de profiter du retour de paysans du marché de Hammam N'bails pour les rassembler dans le village de Besbassa et les exterminer de façon barbare.

GUELMA - Niché au milieu de montagnes majestueuses, le cimetière des Chouhada de Besbassa, une petite localité de la commune de Dahouara (Guelma), impose au regard des visiteurs une fresque murale racontant aux générations le crime contre l'humanité commis par les forces coloniales il y a 69 ans.
Ce jour-là, mardi 6 mars 1956, pas moins de 365 algériens, principalement des femmes et des enfants, ont été sauvagement massacrés avant que leurs corps ne soient brûlés dans des cavités de stockage de blé et de provisions que l'on appelait "El Matmour".
Ce cimetière, situé à hauteur de la limite administrative séparant les wilayas de Guelma et de Souk Ahras, voit affluer le 6 mars de chaque année des centaines de citoyens de tous âges et de différentes conditions, accompagnant les autorités de la wilaya de Guelma, les étudiants, les écoliers et les scouts qui arpentent une vingtaine de km de sentiers sinueux de montagne pour commémorer ce massacre commis il y a 69 ans.
Selon les témoignages de certains habitants de la région, cette commémoration est une occasion de rappeler le caractère inhumain du colonialisme français qui a fait du sang de citoyens désarmés son seul moyen de vengeance après les lourdes pertes infligées aux soldats français par les moudjahidine de l'Armée de libération nationale (ALN) au cours d'une bataille qui fit rage près du village de Besbassa.
Les habitants de la région rappellent que ce crime odieux ne peut être oublié, d'autant qu'en 2014, les restes de 20 martyrs ont été découverts lors des travaux d'excavation réalisés pour la reconstruction du cimetière de Besbassa. Les ossements humains et les crânes retrouvés ont été enterrés ensemble, ce qui laisse supposer que de nombreux restes de Martyrs se trouvent encore sous terre.
Les informations recueillies dans des documents conservés au musée du Moudjahid de Guelma indiquent que l'armée française avait effectué ce jour-là des raids aériens intensifs et bombardé les montagnes, les villages et les hameaux, avant d'arrêter arbitrairement des citoyens revenant du marché de Hammam N'bails.
Arrêtés dans les douars de Krayer, de Djafara, de Tamla, d'El Kalb et de Fedj Er-Ramoul, les paisibles citoyens tombés entre les mains des forces coloniales furent rassemblés à Besbassa puis froidement abattus avant que leurs corps ne soient aspergés d'essence et brûlés.
Selon les mêmes documents, les Moudjahidine de l'Armée de libération nationale (ALN) avaient remporté, un jour avant cette tuerie, une importante victoire tactique contre l'armée française en attaquant des postes militaires français dans les zones de Khemissa, à Souk Ahras, et de Bettiha, s'emparant de matériels militaires avant de se diriger vers Besbassa. Un violent affrontement y eut lieu après que les soldats français les ont poursuivis, ce qui n'empêcha pas les forces ennemies de perdre, au cours de cet engagement meurtrier, 45 hommes dont un officier.
Le secrétaire de wilaya de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) à Guelma, Messaoud Rekik, a indiqué que la brutalité des forces coloniales contre des populations désarmées était consécutive au coup dur que leur a porté l'ALN, rejointe, entre Khemissa et Souk Ahras, par 80 soldats algériens conscrits de force dans les rangs de l'armée française et qui intégrèrent l'ALN en coordination avec des Moudjahidine de la région, soutenus par 20 moussebiline.
M. Rekik a ajouté que les Moudjahidine, y compris les soldats du bataillon français qui ont rejoint l'ALN, ont pu s'emparer d'un important lot d'armes de guerre, de munitions et d'équipements militaires (5 mortiers, 2 bazookas, 100 fusils, environ 50 mitrailleuses de différents types, un grand nombre de pistolets, en plus de 12 radios, d'émetteurs en sac à dos et 6 émetteurs-récepteurs) qu'ils ont transportées à dos d'âne et de mulet.
Le lendemain matin, l'armée d'occupation a procédé à une vaste opération de ratissage, s'aidant de 27 avions dont 15 hélicoptères. Un ratissage au cours duquel les forces coloniales ont bombardé tous les hameaux où s'étaient réfugiés les Moudjahidine, avant de profiter du retour de paysans du marché de Hammam N'bails pour les rassembler dans le village de Besbassa et les exterminer de façon barbare.