IATF: les équipementiers misent sur l'intégration pour bâtir une industrie automobile africaine
ALGER- Les équipementiers automobiles présents au Salon africain de l’automobile, organisé à Alger dans le cadre de la Foire du commerce intra-africain (IATF), ont réussi à attirer un large public et à conclure des contrats d’exportation, en phase avec les ambitions des pays africains de bâtir une industrie continentale intégrée. Lors d’une virée effectuée par l'APS au niveau des stands, plusieurs entreprises algériennes ont été unanimes à souligner que le Salon constitue "une véritable opportunité" pour sceller de nouveaux partenariats et renforcer l'ambition d'une industrie automobile africaine intégrée basée sur des composants fabriqués localement. Dans ce cadre, le directeur général de l’entreprise Briks, Meziane Kadri, a indiqué que sa société, spécialisée dans la fabrication de plaquettes de freins, a signé des accords d’exportation avec des sociétés libyennes, sénégalaises et sud-africaines. Située à Bordj Bou Arreridj, cette entreprise, qui "assure entre 40 et 45% des besoins du marché national", ambitionne d’élargir ces partenariats vers d’autres marchés, a soutenu M. Kadri. Selon ce responsable, la création d’un réseau industriel africain intégré dans le domaine de l'automobile est à la portée des pays africains, à condition, a-t-il précisé, d’assurer "un accompagnement approprié aux opérateurs". De son côté, le directeur commercial de Cirta Automotive, établie à Constantine, Yasser Rahili, a indiqué que sa société produit actuellement une trentaine de types de pièces détachées destinées aux systèmes de suspension avec un taux d’intégration atteignant 95%. L'entreprise vise à porter ce chiffre à 100, voire 200 composants d’ici un an, afin de se lancer dans l’exportation, a-t-il fait savoir, assurant que les discussions tenues durant cette foire notamment avec des opérateurs sud-africains devraient aboutir à ces accords favorisant le transfert de technologies et aider à renforcer la compétitivité des produits algériens. Rahili a estimé que l’intégration automobile africaine est réalisable, étant donné que des constructeurs mondiaux étaient déjà implantés en Afrique, notamment en Algérie, où l’Etat leur a imposé un seuil minimal d’intégration. "Cette situation place les équipementiers algériens en meilleure position pour fournir des pièces 100% locales", a-t-il fait observer. Dans le même sillage, le PDG de Friction Tech, spécialisée dans la fabrication de batteries, Slim Houari, a relevé la nécessité de mettre en place un réseau local de production de pièces détachées en Afrique. Il a affirmé que les pays du continent n’ont pas besoin de développer leurs propres marques automobiles, mais ils devraient mettre en place un tissu de sous-traitance afin d’atteindre un taux d’intégration de 60 à 70 % dans l’assemblage des véhicules fabriqués par des constructeurs mondiaux. A ce sujet, M. Houari a cité l'expérience de son entreprise qui exporte déjà un modèle de batteries vers l’Allemagne et produit chaque année 2 millions d’unités dans ses usines situées dans la wilaya d'Oran, en faisant d'elle, selon lui, "l’un des principaux contributeurs au taux d’intégration locale". Friction Tech se prépare à signer de nouveaux accords d'exportation avec des entreprises sénégalaises et ivoiriennes pour un volume de 2 millions de dollars, a-t-il également fait savoir. Œuvrer à atteindre 70% d'intégration dans le montage local De son côté, la responsable des ventes à l’export de la marque Iris (pneumatique), Yousra Bounab, a mis en avant l'expérience de son entreprise qui exporte déjà vers plus de 30 pays d'Afrique, d'Europe et d'Amérique latine. Iris compte lancer une nouvelle ligne de production de pneus pour les véhicules lourds, a-t-elle indiqué ajoutant que des sociétés africaines ont manifesté leur intérêt pour les produits Iris et que des négociations sont en cours pour la signature des contrats d'exportation. Pour elle, les partenariats noués par Iris avec les constructeurs opérant en Algérie constituent "une preuve tangible de la possibilité de concrétiser l’intégration africaine dans ce secteur en s'appuyant sur la sous-traitance locale". La réalisation de ces ambitions reste tributaire, selon les spécialistes, de l'existence d'un réseau d'infrastructures, de l’unification des normes techniques et des facilités en matière de circulation sur le continent, en vue d'être au diapason des transformations mondiales. Lors des sessions de discussion organisées dans le cadre de l'IATF, les participants venus de différents pays ont mis en avant que l’objectif de production de composants automobiles à hauteur d'un taux d'intégration de 70% permettrait de réduire les importations et d’accroître la compétitivité de l’industrie mécanique africaine. A ce propos, l’Association africaine des constructeurs automobiles a indiqué que le continent produit actuellement environ 1,2 million de véhicules par an, en majorité avec des pièces importées


ALGER- Les équipementiers automobiles présents au Salon africain de l’automobile, organisé à Alger dans le cadre de la Foire du commerce intra-africain (IATF), ont réussi à attirer un large public et à conclure des contrats d’exportation, en phase avec les ambitions des pays africains de bâtir une industrie continentale intégrée.
Lors d’une virée effectuée par l'APS au niveau des stands, plusieurs entreprises algériennes ont été unanimes à souligner que le Salon constitue "une véritable opportunité" pour sceller de nouveaux partenariats et renforcer l'ambition d'une industrie automobile africaine intégrée basée sur des composants fabriqués localement.
Dans ce cadre, le directeur général de l’entreprise Briks, Meziane Kadri, a indiqué que sa société, spécialisée dans la fabrication de plaquettes de freins, a signé des accords d’exportation avec des sociétés libyennes, sénégalaises et sud-africaines.
Située à Bordj Bou Arreridj, cette entreprise, qui "assure entre 40 et 45% des besoins du marché national", ambitionne d’élargir ces partenariats vers d’autres marchés, a soutenu M. Kadri.
Selon ce responsable, la création d’un réseau industriel africain intégré dans le domaine de l'automobile est à la portée des pays africains, à condition, a-t-il précisé, d’assurer "un accompagnement approprié aux opérateurs".
De son côté, le directeur commercial de Cirta Automotive, établie à Constantine, Yasser Rahili, a indiqué que sa société produit actuellement une trentaine de types de pièces détachées destinées aux systèmes de suspension avec un taux d’intégration atteignant 95%.
L'entreprise vise à porter ce chiffre à 100, voire 200 composants d’ici un an, afin de se lancer dans l’exportation, a-t-il fait savoir, assurant que les discussions tenues durant cette foire notamment avec des opérateurs sud-africains devraient aboutir à ces accords favorisant le transfert de technologies et aider à renforcer la compétitivité des produits algériens.
Rahili a estimé que l’intégration automobile africaine est réalisable, étant donné que des constructeurs mondiaux étaient déjà implantés en Afrique, notamment en Algérie, où l’Etat leur a imposé un seuil minimal d’intégration.
"Cette situation place les équipementiers algériens en meilleure position pour fournir des pièces 100% locales", a-t-il fait observer.
Dans le même sillage, le PDG de Friction Tech, spécialisée dans la fabrication de batteries, Slim Houari, a relevé la nécessité de mettre en place un réseau local de production de pièces détachées en Afrique.
Il a affirmé que les pays du continent n’ont pas besoin de développer leurs propres marques automobiles, mais ils devraient mettre en place un tissu de sous-traitance afin d’atteindre un taux d’intégration de 60 à 70 % dans l’assemblage des véhicules fabriqués par des constructeurs mondiaux.
A ce sujet, M. Houari a cité l'expérience de son entreprise qui exporte déjà un modèle de batteries vers l’Allemagne et produit chaque année 2 millions d’unités dans ses usines situées dans la wilaya d'Oran, en faisant d'elle, selon lui, "l’un des principaux contributeurs au taux d’intégration locale".
Friction Tech se prépare à signer de nouveaux accords d'exportation avec des entreprises sénégalaises et ivoiriennes pour un volume de 2 millions de dollars, a-t-il également fait savoir.
Œuvrer à atteindre 70% d'intégration dans le montage local
De son côté, la responsable des ventes à l’export de la marque Iris (pneumatique), Yousra Bounab, a mis en avant l'expérience de son entreprise qui exporte déjà vers plus de 30 pays d'Afrique, d'Europe et d'Amérique latine.
Iris compte lancer une nouvelle ligne de production de pneus pour les véhicules lourds, a-t-elle indiqué ajoutant que des sociétés africaines ont manifesté leur intérêt pour les produits Iris et que des négociations sont en cours pour la signature des contrats d'exportation.
Pour elle, les partenariats noués par Iris avec les constructeurs opérant en Algérie constituent "une preuve tangible de la possibilité de concrétiser l’intégration africaine dans ce secteur en s'appuyant sur la sous-traitance locale".
La réalisation de ces ambitions reste tributaire, selon les spécialistes, de l'existence d'un réseau d'infrastructures, de l’unification des normes techniques et des facilités en matière de circulation sur le continent, en vue d'être au diapason des transformations mondiales.
Lors des sessions de discussion organisées dans le cadre de l'IATF, les participants venus de différents pays ont mis en avant que l’objectif de production de composants automobiles à hauteur d'un taux d'intégration de 70% permettrait de réduire les importations et d’accroître la compétitivité de l’industrie mécanique africaine.
A ce propos, l’Association africaine des constructeurs automobiles a indiqué que le continent produit actuellement environ 1,2 million de véhicules par an, en majorité avec des pièces importées.
L’ambition est d'atteindre la fabrication de 3,5 à 5 millions de véhicules par an d’ici 2035, grâce à l’extension des investissements dans la sous-traitance et au renforcement des partenariats publics et privés.
En vue de soutenir l’industrie mécanique, la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) compte mobiliser 1 milliard de dollars, réservé exclusivement aux "projets sérieux".