Industrie automobile en Algérie : La sous-traitance locale ouvre la voie
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Le développement d’une industrie automobile nationale solide et pérenne constitue désormais une priorité dans la stratégie du gouvernement. Véritable activité structurante, elle doit reposer, inévitablement, sur un tissu de sous-traitance adapté et performant qui permettra d’améliorer l’intégration locale et, par voie de conséquence, réduire, à terme, les importations.
Le sujet a clairement été réaffirmé et soutenu lors de la dernière édition de l’IATF où l’industrie mécanique a occupé une place de choix.
Plusieurs accords de partenariat et des mémorandums d’entente ont été paraphés entre des entreprises algériennes et africaines. Cela concerne plusieurs domaines liés à cette activité, comme la pièce de rechange et les composants de véhicules, les pneumatiques, les lubrifiants…
L’évènement de l’IATF vient, ainsi, confirmer l’orientation officielle vers le développement d’une véritable filière mécanique algérienne tout en l’associant à une dynamique économique et commerciale intra-africaine. D’autant que l’Algérie, et contrairement aux dérives de choix politiques précédents, disposait bel et bien d’une authentique industrie automobile locale durant les années 60, 70 et 80.
Réhabiliter une expertise locale
Un secteur qui avait fait ses preuves en approvisionnant le marché national en une large gamme de pièces de rechange et de composants. Près de 300 sous-traitants locaux fournissaient les usines de Sonacome pour la fabrication de camions et bus, l’ENTP pour les engins et matériels de travaux, le machinisme agricole, ainsi que le complexe de moteurs et tracteurs de Constantine.
C’est dire qu’une expertise locale avait réussi à émerger et à s’imposer comme source d’approvisionnement unique et fiable pour le marché national et une partie de sa production était même exportée vers quelques pays maghrébins et africains.
Mais avec l’ouverture de ce secteur aux importations anarchiques, cette filière a été sérieusement impactée par une concurrence déloyale venue, notamment, de Chine. A cela s’ajoutait l’entrée dans une phase d’hibernation des grandes entreprises nationales citées plus haut et qui ne pouvaient, elles aussi, faire face à un afflux massif de produits plus compétitifs.
Du Full CKD de Sonacome
Pour l’histoire, l’entreprise publique ex- Sonacome produisait une large gamme de véhicules, camions de différents tonnages, des bus et des mini-bus en Full CKD. Une conception et une réalisation entièrement algériennes, des organes aussi importants que les châssis et les carrosseries étaient fabriqués dans le complexe XXL de Rouiba qui disposait d’une fonderie et d’ateliers d’emboutissage.
Les moteurs et les boîtes de vitesse étaient produits par une autre entreprise nationale à Constantine et les autres pièces et composants fournis par une pléthore d’équipementiers locaux de renom proposant des produits de qualité.
Nul besoin de rappeler que la fiabilité des véhicules Sonacome est aujourd’hui légendaire. Une robustesse et une fiabilité jamais démenties. A ce jour, les camions K66 et K120, même d’anciens millésimes, sont des perles rares très recherchées par les professionnels des transports de marchandises.
Aujourd’hui, le gouvernement a décidé de relancer ce secteur et de le placer sur une trajectoire repensée, réétudiée et encadrée par un dispositif règlementaire et aussi des avantages fiscaux et parafiscaux.
Vers l’émergence de sociétés performantes
Plusieurs initiatives entrant dans ce cadre ont été concrétisées au cours de ces deux dernières années. Avec le lancement du projet de Fiat de Tafraoui et les préparatifs pour d’autres investissements similaires, la sous-traitance est de nouveau à l’ordre du jour.
Pour l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), les objectifs assignés à ce secteur sont clairement définis, «la relance de l’industrie nationale passe impérativement par le renforcement des liens d’intégration industrielle, dont le développement de la sous-traitance constitue la clé».
Tout en contribuant à la création d’un environnement favorable à la redynamisation de cette activité, et l’émergence de sociétés performantes, l’AAPI insiste sur la rigueur des mécanismes d’encadrement devant assurer «la conformité des produits aux normes nationales et internationales».
Fiat Grande Panda en pionnier
De son côté, le groupe international Stellantis, avec ses 14 marques automobiles et son projet Fiat en Algérie, a, dès son installation, exprimé son engagement, maintes fois réitéré, de tout mettre en œuvre pour accompagner l’Algérie dans sa stratégie de création et de développement d’une activité mécanique nationale, la création d’un tissu de sous-traitance locale et l’amélioration des taux d’intégration.
L’usine de Tafraoui est passée, en l’espace d’une année, de 4 fournisseurs historiques au moment du démarrage des opérations d’assemblage en SKD à 17 fournisseurs opérationnels actuellement.
Le lancement en cours de la phase CKD avec l’entrée en production du 4e modèle de la gamme Fiat made in Algeria, en l’occurrence Grande Panda, dont la présentation officielle a eu lieu lors de l’IATF 2025, va permettre, sans aucun doute, de placer le pays dans une nouvelle dynamique industrielle avec des niveaux d’intégration de plus en plus importants.
Il va sans dire qu’avec cette expertise naissante, Stellantis est en train de défricher le terrain aux futurs projets automobiles en cours de finalisation, dont le plus en vue, celui de Hyundai.
Ceci étant, le développement d’une filière nationale de sous-traitance semble aujourd’hui inscrit dans une perspective pérenne à même de rassurer les futurs investisseurs dans la production automobile en Algérie.
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