La parti national rifain : Le Makhzen, une machine à torture

Le parti national rifain a organisé, samedi en fin de journée à Zéralda (ouest d’Alger), une importante rencontre consacrée sur la situation des droits de l’homme dans le territoire du Rif, au nord du Royaume du Maroc.

Cette rencontre a été animée par les militants du PNR, mais aussi des membres de l’observatoire rifain sur les droits de l’homme, dont l’intitulé de la conférence est « La situation des droits dans le Rif occupé ».

Cette rencontre est la dernière escale d’une série de rencontres, lancée par le parti indépendantiste à travers le monde. La série a commencé en Espagne, à Bilbao au Pays basque, puis à Ultrecht en Hollande, avant de regagner Bruxelles (Belgique) et tout récemment Düsseldorf en Allemagne.

L’événement est de grande importance pour le parti rifain, qui tente avec cette caravane de sensibiliser les opinions publiques internationales sur la situation du territoire et d’interpeller la communauté internationale sur la répression et le bannissement des droits de l’homme dans cette région, qui revendique le recouvrement de son indépendance et la proclamation de la République du Rif.

La conférence de Zéralda fait partie également d’un vaste programme de communication et de sensibilisation du PNR, qui avait commencé avec la tenue de la Journée du Rif, en novembre de l’année dernière.

Pour les Rifains, l’objectif de cette campagne, lancée en Europe en direction de la diaspora rifaine et en Algérie, est de porter haut la revendication du droit légitime du peuple rifain confisqué par la force.

Pour le PNR, « la République du Rif n’a jamais fait partie du Maroc, de même que le Maroc n’a jamais été du côté des Rifains qui défendent leur terre », en témoigne l’histoire même du territoire qui fut, selon les historiens, l’un des premiers Etats autonomes de l’Afrique du Nord, des centaines d’années avant notre ère.

Pour rappel, la République du Rif, en tant que première république indépendante en Afrique du Nord en 1921 et jusqu’en 1926, était une entité jouissant de la souveraineté et de l’indépendance, et n’a jamais été soumise au régime du Makhzen, qui s’est allié aux puissances coloniales, françaises et espagnoles, pour occuper militairement le territoire.

Cette guerre a fait des milliers de morts en raison de l’utilisation par les armées coloniales de l’arme chimique, ce qui a contraint le chef historique du Rif, Abdelkarim Khattabi, à signer un traité de cessez-le feu pour épargner la vie des populations civiles.

Depuis, cette région vit dans le marasme et la pauvreté, sous une répression policière intenable marquée par des soulèvements permanents dont celui de 1958 à 1959 et de 2015.

L’année 2017 restera l’année noire pour le Maroc en général et dans le Rif en particulier dans la ville d’Al-Hoceima donnant lieu au hirak du Rif, qui a duré plusieurs mois et a vu l’emprisonnement des milliers de militants rifains.

Il convient de souligner que le PNR a ouvert, l’an dernier, un bureau de représentation sur les hauteurs d’Alger. Lors d’une cérémonie officielle, le dirigeant rifain, Yuba El-Ghadioui, a lu une lettre écrite dans laquelle il a expliqué que l’objectif de la création du bureau de représentation de la République du Rif en Algérie est de renforcer les liens historiques et sociaux entre le peuple rifain et le peuple algérien, et de sensibiliser à la question rifaine sur la scène internationale.

Selon ce dirigeant, « la création de la représentation du Rif en Algérie découle de la conviction qu’il faut donner une visibilité à la question rifaine, la faire connaître et travailler à représenter le peuple rifain et la question rifaine de la meilleure manière possible sur la scène internationale ».

Il faut dire que l’Algérie est connue pour être une terre d’accueil de tous les mouvements luttant contre l’oppression et la dictature.

Dès l’indépendance, Alger a abrité des dizaines de bureaux de ces partis révolutionnaires, d’Afrique, d’Amérique latine et du Nord, du Moyen-Orient, d’Asie et même d’Europe. Il y avait l’ANC (Africain National Congress) de Nelson Mandela, le SWAPO de Sam Nujoma (Namibie), le PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert) de Amilcar Cabral, le MPLA d’Agostino Neto (Angola), les militants américains Black Panthers, les différentes factions palestiniennes, l’IRA (mouvement armé de l’Irlande du Nord), les opposants chiliens, uruguayens, argentins, brésiliens ou nicaraguayens, les militants basques et corses, le Front Polisario du Sahara occidental, ainsi que des opposants de toutes les nationalités du monde entier.

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