Le Polisario fait entendre sa voix à Bruxelles et exige la libération des prisonniers détenus par le Makhzen

De Bruxelles, Mohsen Abdelmoumen – Le Polisario a organisé une conférence, ce 23 avril, au centre de Bruxelles, dont le thème était «La République sahraouie facteur de paix et de stabilité dans la région». Sous la houlette de la modératrice et militante sahraouie Fatimetu Jatri Lehbib, différents intervenants de qualité se sont exprimés pour faire entendre la voix du Sahara Occidental et rappeler à la communauté internationale le sort du peuple sahraoui sous la domination du Maroc colonisateur. L’ambassadeur de la RASD chargé de l’Europe et des institutions européennes, Omar Mansur, a pris la parole ainsi que le professeur Pierre Galand, ancien sénateur et président de l’EUCOCO, suivis de Brahim Elmami, avocat et expert en migration internationale et Nah Gaithi, directeur des opérations humanitaires de déminage (SMACO). L’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, El-Amine Bencherif, ainsi que les ambassadeurs du Venezuela et de la Namibie, étaient présents, marquant par leur présence leur soutien à la cause du peuple sahraoui. Dans le public, il y avait notamment Laurent Thevenard, un Français que l’on pourrait décrire comme l’antithèse de Retailleau, puisqu’on l’appelle «le Fou d’Algérie» qui aime tellement l’Algérie, sa Révolution, ses martyrs et son peuple qu’il a tatoué le drapeau algérien à l’arrière de son crâne. Il a conversé longuement avec notre ambassadeur qui n’en revenait pas de découvrir un tel amour de la part d’un Français.

Une mobilisation devant le Parlement européen, intitulée «Un cri pour la Liberté», a également été organisée place du Luxembourg, pour exiger la libération immédiate des prisonniers politiques sahraouis. Des tentes ont été dressées, des pancartes avec les photos des militants sahraouis incarcérés ont été brandies, et des discours ont été prononcés, dans le but d’attirer l’attention sur le sort de ces militants qui croupissent depuis des années dans les geôles infectes du royaume féodal pourri du Maroc et y subissent les pires sévices. Les plus anciens d’entre eux sont incarcérés illégalement depuis des décennies dans des conditions inhumaines et sans contact – ou très peu, et c’est toujours au prix d’un long combat – avec leurs proches. Des personnalités et des activistes, y compris des Espagnols, ont pris la parole pour alerter l’opinion publique sur ce cas flagrant de déni de justice. On n’a malheureusement pas vu la trace d’un seul membre de la gauche belge. Où sont-ils donc passés ? Nul ne sait. Peu importe, les meilleurs étaient là et l’ambiance était chaleureuse malgré un temps maussade bien belge, et une centaine de personnes s’étaient rassemblées devant ce «fameux» Parlement européen qui a tant fait parler de lui lorsque l’affaire du Marocgate a éclaté et dont plus personne ne parle aujourd’hui. Car, à ce sujet, c’est motus et bouche cousue.

En parallèle avec cette journée militante, une marche pour la liberté se déroule en France à l’initiative des soutiens de la RASD, et organisée notamment par Claude Mangin-Asfari que nous connaissons bien en Algérie pour la lutte acharnée qu’elle mène afin de faire sortir de prison son époux sahraoui, Naâma Asfari, détenu au Maroc depuis 2010. Cette marche a pris le départ le 30 mars dernier à Ivry-sur-Seine, ville dont Naâma est citoyen d’honneur, et doit rejoindre le 2 juin Kénitra au Maroc, appelée jadis Port-Lyautey, où se trouve la prison dans laquelle sont incarcérés bon nombre de militants sahraouis, en passant par Algesiras en Espagne. Cette longue marche vise à alerter l’opinion française et espagnole, mais aussi internationale sur la situation des prisonniers politiques sahraouis au Maroc. Ce 22 avril, la marche était arrivée à Béziers, fief du facho Robert Ménard, avant-dernière étape avant l’Espagne. Les journalistes sahraouis qui accompagnent Claude Mangin ont été pris pour cibles par des Marocains dépêchés par le Makhzen dans une tentative dérisoire de contrer la marche en les criblant d’insultes et de menaces. De la même manière que des jeunes Marocains ont crié «vive le roi !» devant la mobilisation de ce jour à Bruxelles, certainement mobilisés par le Makhzen, mais ils ont préféré prendre la fuite quand ils ont vu venir vers eux des Sahraouis qui n’étaient pas disposés à se laisser insulter. Les bousbiriens ne sont pas réputés pour leur courage, tout le monde le sait.

Cette marche reliant la France au Maroc en traversant l’Espagne nous rappelle aussi que les régimes français et espagnol soutiennent le royaume voyou du Maroc dans sa colonisation du Sahara Occidental en reconnaissant la «marocanité» du territoire sahraoui au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU. On sait que l’Espagne du lâche Pedro Sanchez cède honteusement au chantage exercé par le Makhzen qui menace d’ouvrir les vannes et de lâcher une immigration non désirée, comme cela arrive chaque fois que le Maroc veut obtenir quelque chose. Et on sait aussi que la France en faillite cherche à piller les richesses sahraouies, malgré le fait que la Cour de justice de l’Union européenne ait prononcé l’illégalité de l’exploitation des richesses du Sahara Occidental sans le consentement du peuple sahraoui.

Il convient de préciser que suite à sa visite dans son protectorat marocain en octobre 2024, Macron a signé pour quelque 10 milliards d’euros de contrats et d’investissements concernant notamment des projets à Dakhla et Laâyoune, visant à implanter des entreprises françaises en plein territoire sahraoui occupé. Pour Macron, l’Europe, c’est chouette quand il s’agit d’en être le chef de guerre, mais au diable la Cour européenne et ses prononcés quand ceux-ci ne répondent pas aux intérêts de la France impérialiste et néocolonialiste. La scène écœurante des signatures entre les deux membres de la secte de la Jacquette flottante, entre le maître arrogant et son laquais servile, sur le dos du brave peuple sahraoui ignoré et spolié, se passe de commentaires. Les vautours se repaissent des richesses du peuple sahraoui qui résiste depuis 50 ans et qui n’abandonnera jamais la lutte, comme on le voit avec ces différentes manifestations organisées pour secouer l’omerta qui cherche à étouffer cette noble cause, et les combats qui se déroulent dans le désert.

Sachant l’engagement de l’Algérie auprès des peuples opprimés, comme le peuple sahraoui et le peuple palestinien, et son refus de reconnaître l’entité sioniste d’Israël en tant qu’Etat, et à plus forte raison son armée de criminels qui massacrent les enfants palestiniens en rigolant, sachant aussi que l’Algérie a coupé toute relation avec son voisin marocain fourbe et vicieux (ce n’est d’ailleurs pas étonnant que les Israéliens et les Marocains, peuplades de dégénérés, s’entendent si bien), il était assez surréaliste de voir le général américain Michael Langley, commandant de l’AFRICOM, inviter notre armée à participer aux exercices militaires African Lion 2025 qui réunissent les armées américaine, marocaine et israélienne, plus quelques ploucs européens. L’Algérie a refusé poliment d’y participer d’une façon ou d’une autre, même en tant qu’observateur. Pour l’Algérie, il n’y a ni lion africain, ni caniche africain, ni kangourou africain, ni chihuahua africain, ni rien. Nos braves soldats de l’ANP n’ont besoin de personne pour faire de l’exercice et notre armée a démontré qu’elle pouvait envoyer à la ferraille n’importe quel drone ultra performant en moins de temps qu’il ne me faut pour l’écrire. 30 millions de dollars au tapis en 17 secondes, ça donne à réfléchir, et c’est un bon avertissement pour tous ceux qui voudraient s’aventurer à rééditer l’expérience. Il est toutefois intéressant de constater que ces exercices n’auront pas lieu sur le territoire sahraoui, l’administration Trump marchant sur des œufs au sujet du Sahara Occidental, envoyant son représentant Massad Boulos pour tenter de trouver une solution qui agrée tout le monde.

Quoi qu’il en soit, l’Algérie soutiendra toujours les causes justes, comme celle du peuple palestinien et celle du peuple sahraoui, et notre solidarité pleine et entière s’est manifestée auprès de nos frères et sœurs sahraouis qui se réunissaient à Bruxelles ce 23 avril 2025. Vive la RASD ! Vive le Front Polisario ! Et vive la lutte de tous les peuples opprimés écrasés par l’impérialisme, le néocolonialisme et le sionisme !

M. A.

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