Le Premier ministre Lecornu nomme son gouvernement et démissionne le lendemain: Chaos politique dans la France de Macron

C’est à la surprise générale que, un mois seulement après avoir été désigné par le Président Macron et, encore plus surprenant, au lendemain de l’annonce de son gouvernement, que le Premier ministre français, Sébastien Lecornu, a remis hier sa démission au président Emmanuel Macron, qui l’a acceptée, a annoncé hier l’Elysée dans un communiqué. Nommé […]

Oct 6, 2025 - 19:52
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Le Premier ministre Lecornu nomme son gouvernement et démissionne le lendemain: Chaos politique dans la France de Macron

C’est à la surprise générale que, un mois seulement après avoir été désigné par le Président Macron et, encore plus surprenant, au lendemain de l’annonce de son gouvernement, que le Premier ministre français, Sébastien Lecornu, a remis hier sa démission au président Emmanuel Macron, qui l’a acceptée, a annoncé hier l’Elysée dans un communiqué. Nommé le 9 septembre, M. Lecornu était sous le feu des critiques des opposants de gauche et de droite, après avoir dévoilé dimanche soir une partie de son gouvernement, le troisième en un an. Il devait prononcer aujourd’hui sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, évènement reporté de fait à la nomination du nouveau Premier ministre, qui pourrait également attendre une nouvelle Assemblée, après la dissolution très demandée de l’actuelle. Tous ces évènements plonge encore davantage la France dans une situation de crise grave, ce qui provoque la demande, l’exigence-même, d’une démission du Président Macron émanant des partis politiques, et pas seulement du Rassemblement National et de la France Insoumise. La désignation du nouveau gouvernement, que nombre d’observateurs, pas forcément à tort, ont estimé qu’elle équivaut à une simple reconduction, à deux ou trois éléments près, dont celle du très controversé Retailleau, du précédent exécutif, a mis le feu aux poudres dans la classe politique française. De mémoire d’observateur, jamais la République française, cinquième du nom, n’a semblé autant vaciller sur ses fondations, plongeant le pays dans l’inconnu et la crise multiforme qui va avec. Il est évident que cette succession de séismes politiques suscite une vague d’interrogation et d’indignation de la part des observateurs politiques qui tiennent pour unique responsable le Président Macron, dont la démission est réclamée à cor et à cri par un spectre politique de plus en plus large. L’un des premiers impacts de cette crise, dont on ne voit pas le bout du tunnel, est la chute de l’indice boursier du CAC 40, quelques minutes seulement après l’annonce de la démission du Premier ministre, démission qui serait presque passée inaperçue si elle n’avait succédé à la désignation de son propre gouvernement et à la veille de la déclaration de politique générale devant les députés français.

Notons que hier après-midi, Emmanuel Macron a demandé à Sébastien Lecornu de mener  » d’ici à mercredi soir d’ultimes négociations  » sur une  » plateforme d’action « , ce à quoi le déjà ex-Premier ministre a répondu :  » Je dirai au chef de l’Etat, mercredi soir, si cela est possible ou non, pour qu’il puisse en tirer toutes les conclusions qui s’imposent.
Entretemps, Bruno Le Maire avait annoncé se retirer du gouvernement
 » Aucune situation individuelle ne doit bloquer le bon fonctionnement du pays et de nos institutions « , a affirmé pour sa part l’éphémère ministre des Armées Bruno Le Maire, en annonçant quitter le gouvernement démissionnaire.
En somme, c’est une crise de plus, peut-être la plus grave, dans un mandat présidentiel durant lequel le mode de gouvernance serpente entre improvisation et navigation à vue, ce qui laisse augurer de répliques sismiques faites de remous qui ajoutent à l’instabilité un sentiment de peur du lendemain et de révolte généralisée au sein de l’opinion publique française.

Nassim S.