Macron tente d’isoler l’Algérie l’Europe dit non
Dans un contexte de tensions sociales internes, le président français Emmanuel Macron durcit le ton face à l’Algérie, notamment sur la question des visas, et appelle ses partenaires européens à en faire de même. Une manœuvre diplomatique audacieuse qui, selon de nombreux observateurs, s’apparente à une fuite en avant risquant d’isoler Paris plus qu’elle ne […]

Dans un contexte de tensions sociales internes, le président français Emmanuel Macron durcit le ton face à l’Algérie, notamment sur la question des visas, et appelle ses partenaires européens à en faire de même.
Une manœuvre diplomatique audacieuse qui, selon de nombreux observateurs, s’apparente à une fuite en avant risquant d’isoler Paris plus qu’elle ne fera plier Alger.
La relation complexe entre la France et l’Algérie connaît un nouvel épisode Sur instructions irréfléchies du président Emmanuel Macron, le gouvernement français s’apprête à suspendre de facto les facilités de circulation prévues par les accords de 2013 et à appliquer un durcissement drastique des procédures de délivrance de visas à l’encontre de tous les ressortissants algériens.
Plus qu’une simple mesure administrative, cette décision est une arme diplomatique factice dégainée dans un moment de fébrilité politique en France qui baigne dans des problème s de dettes énormes et soucis sociaux économiques qui perdurent.
La justification officielle, bien que non formulée en ces termes, pointerait vers un manque de coopération d’Alger sur le dossier des laissez-passer consulaires.
Mais pour de nombreux analystes des relations internationales, le calendrier n’est pas anodin. Confronté à une opinion publique échaudée par l’inflation, la réforme des retraites et des fractures sociales persistantes, l’Élysée chercherait un levier externe pour détourner l’attention et réaffirmer une posture de fermeté.
L’Algérie, par son poids historique et symbolique, et sa force régionale constitue une cible de choix pour une telle manœuvre politique.
Un appel à l’unité européenne qui sonne creux
Là où la stratégie française devient un pari à haut risque, c’est dans sa tentative d’internationaliser le conflit. Emmanuel Macron dont la politique est fébrile aurait, selon des sources concordantes, sollicité ses partenaires de l’espace Schengen pour qu’ils s’alignent sur la position française.
L’objectif : créer un front européen uni pour faire pression sur Alger. Cependant, cet appel a de fortes chances de rester lettre morte. Le calcul parisien semble sous-estimer l’évolution des équilibres géopolitiques en Méditerranée et en Europe.
Des pays comme l’Italie, l’Espagne, le Portugal ou encore l’Allemagne n’ont aucune intention de se laisser entraîner dans ce que beaucoup considèrent comme un bras de fer bilatéral aux racines post-coloniales, ou la France dos au mur va se casser les dents.
Le pragmatisme économique et énergétique l’emporte.
L’Italie, sous l’impulsion de sa Première ministre Giorgia Meloni, a fait d’Alger un partenaire stratégique de premier plan pour garantir son approvisionnement en gaz et réduire sa dépendance à la Russie.
Rome déroule le tapis rouge aux Algériens, pas question de fermer la porte pour faire plaisir à Paris.
L’Espagne, malgré des relations parfois houleuses avec Alger (notamment sur le dossier du Sahara Occidental), sait que l’Algérie reste un acteur incontournable en matière d’énergie et de sécurité régionale. Se joindre à une politique punitive française serait diplomatiquement et économiquement contre-productif.
Quant à l’Allemagne, elle voit en l’Algérie et son potentiel en hydrogène vert une carte maîtresse pour sa propre transition énergétique. Berlin, comme d’autres capitales du nord de l’Europe (Belgique, Pays-Bas), privilégie des relations directes et décomplexées avec Alger, loin des pesanteurs du passé franco-algérien.
L’Algérie, sereine, diversifie ses partenariats
Cette tentative de pression française intervient au moment où l’Algérie, forte de ses revenus énergétiques et de sa stabilité retrouvée, mène une diplomatie offensive et diversifie ses alliances.
Tournée vers la Chine, la Russie, la Turquie et renforçant ses liens avec ses partenaires européens directs, elle n’est plus dans une relation exclusive ou dépendante de la France.
La perception à Alger est claire : la manœuvre française est un signe de faiblesse, une tentative de retrouver une influence perdue en essayant de nuire à un partenaire qui s’émancipe.
Loin de céder, le gouvernement algérien pourrait être tenté de répondre par des mesures de rétorsion ciblées, qui pénaliserait les intérêts économiques français encore très présents dans le pays.
En voulant faire de l’Algérie un problème européen, Emmanuel Macron pourrait finalement n’avoir réussi qu’à mettre en lumière l’isolement de la France sur ce dossier. Ses partenaires européens, loin de suivre aveuglément, pourraient au contraire profiter de cette tension pour renforcer leurs propres liens avec une Algérie qui regarde de plus en plus au-delà de son ancien colonisateur. .