Mali, mal, malheur…

Nous y voilà ! Le temps a fini par donner raison à l’Algérie au sujet de ses appréhensions sur les intentions et la feuille de route de la junte militaire au pouvoir au Mali. L’ex -colonel et autoproclamé général, Assimi Goîta vient de décider de mettre le peuple malien, ses partis politiques et sa société civile sous sa botte de militaire incontrôlable et s’offrir une transition aussi longue qu’il le désire. Et au diable ses promesses de démocratie, d’État de droit et de respect de libertés ! Assimi Goîta a en effet décidé mercredi de suspendre les partis et associations à caractère politique “jusqu’à nouvel ordre”. Un nouvel ordre évidemment extensible à souhait pour permettre à l’apprenti dictateur malien de rester au pouvoir tant qu’il voudra en s’appuyant sur le lobbying du makhzen, le soutien des Russes et les sous des Emirats aux desseins diaboliques. Pourquoi donc l’ex-petit colonel présenté à tort comme le néo Modibo Keita a brusquement changé d’avis ? Officiellement, il a invoqué des “raisons d’ordre public” sans préciser lesquelles. Mais on aura bien compris que le chef de la junte qui garde encore son uniforme de militaire, craint la fronde politique qui couve dans son pays. Désespérée de le voir  tenir ses promesses d’ouverture et surtout de retour à l’ordre constitutionnel, une coalition politique malienne a lancé un appel à manifester pour justement amorcer ce retour à l’ordre constitutionnel et fermer la parenthèse du pouvoir de fait consécutif au coup d’état de 2020 qui a porté Assimi Goîta au pouvoir. Mais ce dernier semble dire à ses adversaires civils que les promesses n’engagent que ceux qui les croient et qu’il ne compte pas céder le pouvoir après y avoir goûté jusqu’à l’overdose. Du coup, l’avenir du Mali inquiète plus qu’il ne  rassure en ce sens que Goîta a noué des relations et signé des engagements avec des parties étrangères (Maroc, Emirats, Russie etc) . Des liaisons qui lui garantissent des soutiens militaires, politiques et financiers en échange d’accords d’exploitation des matières premières (Emirats Arabes Unis) de présence militaire (Wagner-Russie)) et de soutien politique (Maroc initiative atlantique). Conscient que son capital sympathie au sein du peuple malien est en train de virer à un rejet massif, Assimi Goîta vient à travers la suspension de l’activité des partis politiques, de plonger son pays dans un avenir extrêmement risqué. Celui  qui pensait pouvoir se construire une aura sur la haine de l’Algérie va avoir le peuple malien sur le dos. Il a pu tromper tout le monde quelques temps, mais il ne pourra pas tromper tout le monde tout le temps. Les Maliens constatent désormais que Goîta incarne le mal et qu’il serait malheureux de le laisser faire. 

Par Imane B.  

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