Mali: les partis reportent leur rassemblement, dénoncent des menaces proférées par les putschistes

BAMAKO - Les partis politiques engagés pour la défense de la Constitution malienne ont annoncé le report à "une très prochaine date" de leur mouvement de contestation populaire, initialement prévu ce vendredi à Bamako pour exiger de la junte militaire au pouvoir notamment l'annulation du décret portant suspension de leurs activités, dénonçant "des appels à la violence" et des menaces proférés par les putschistes. Dans un communiqué repris par des médias, le Collectif des partis politiques pour la Constitution a annoncé "le report à une très prochaine date du meeting initialement prévu pour ce vendredi 9 mai courant au monument de l’indépendance de Bamako". Ce report s'explique, souligne le communiqué, par ''des manœuvres corroborées, entre autres, par les multiples appels à la violence, les menaces et les insultes proférés sur les réseaux sociaux par deux membres du Conseil national de transition (CNT) qui, par lâcheté, se sont finalement cachés (et) la diffusion sur les mêmes réseaux d'une fausse demande antidatée pour la tenue d'un autre rassemblement, aux mêmes heure et lieu (que celui des partis), attribuée à des inconnus se faisant appeler « Jeunes leaders »". "Les partis politiques pour la Constitution, conscients de leur responsabilité envers la vie humaine, rejettent toute forme de violence et de tueries planifiées'', a indiqué le document avant d'ajouter que les partis "continuent à s’opposer fermement aux violations de la Constitution et aux mesures liberticides et antidémocratiques'', qu’ils ont d’ailleurs soumises en urgence à la justice dont ils attendent, "en toute confiance", les décisions. La coalition d'opposition, regroupant une centaine de partis, exhorte, en outre, "les Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur à rester mobilisés et à l’écoute des prochains mots d’ordre". Le chef de la junte malienne, le général Assimi Goïta, avait décidé, mercredi dernier, de suspendre "jusqu’à nouvel ordre" les activités des partis politiques et des associations à caractère politique sur toute l’étendue du territoire, selon un décret présidentiel lu à la télévision nationale. Le Collectif des partis politiques pour la Constitution (regroupant une centaine de partis et de mouvements politiques maliens) a annoncé, jeudi, avoir engagé une procédure judiciaire en urgence pour exiger l’annulation de ce décret, à l'origine de la grave crise politique qui secoue le Mali. Pour rappel, une coalition d'une centaine de partis s'est formée pour "exiger la fin effective de la transition politico-militaire au plus tard le 31 décembre 2025" et appeler "à la mise en place d'un calendrier de retour rapide à l'ordre constitutionnel" au Mali. Cette nouvelle coalition a réussi à mobiliser plusieurs centaines de personnes lors d'une manifestation samedi dernier à Bamako lors de laquelle les protestataires ont réclamé "la liberté, la démocratie" et "des élections" alors que les putschistes ont manqué à leur engagement de transférer le pouvoir aux civils en mars 2024, après deux coups d'Etat militaires en 2020 et 2021.

Mai 9, 2025 - 18:19
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BAMAKO - Les partis politiques engagés pour la défense de la Constitution malienne ont annoncé le report à "une très prochaine date" de leur mouvement de contestation populaire, initialement prévu ce vendredi à Bamako pour exiger de la junte militaire au pouvoir notamment l'annulation du décret portant suspension de leurs activités, dénonçant "des appels à la violence" et des menaces proférés par les putschistes.

Dans un communiqué repris par des médias, le Collectif des partis politiques pour la Constitution a annoncé "le report à une très prochaine date du meeting initialement prévu pour ce vendredi 9 mai courant au monument de l’indépendance de Bamako".

Ce report s'explique, souligne le communiqué, par ''des manœuvres corroborées, entre autres, par les multiples appels à la violence, les menaces et les insultes proférés sur les réseaux sociaux par deux membres du Conseil national de transition (CNT) qui, par lâcheté, se sont finalement cachés (et) la diffusion sur les mêmes réseaux d'une fausse demande antidatée pour la tenue d'un autre rassemblement, aux mêmes heure et lieu (que celui des partis), attribuée à des inconnus se faisant appeler « Jeunes leaders »".

"Les partis politiques pour la Constitution, conscients de leur responsabilité envers la vie humaine, rejettent toute forme de violence et de tueries planifiées'', a indiqué le document avant d'ajouter que les partis "continuent à s’opposer fermement aux violations de la Constitution et aux mesures liberticides et antidémocratiques'', qu’ils ont d’ailleurs soumises en urgence à la justice dont ils attendent, "en toute confiance", les décisions.

La coalition d'opposition, regroupant une centaine de partis, exhorte, en outre, "les Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur à rester mobilisés et à l’écoute des prochains mots d’ordre".

Le chef de la junte malienne, le général Assimi Goïta, avait décidé, mercredi dernier, de suspendre "jusqu’à nouvel ordre" les activités des partis politiques et des associations à caractère politique sur toute l’étendue du territoire, selon un décret présidentiel lu à la télévision nationale.

Le Collectif des partis politiques pour la Constitution (regroupant une centaine de partis et de mouvements politiques maliens) a annoncé, jeudi, avoir engagé une procédure judiciaire en urgence pour exiger l’annulation de ce décret, à l'origine de la grave crise politique qui secoue le Mali.

Pour rappel, une coalition d'une centaine de partis s'est formée pour "exiger la fin effective de la transition politico-militaire au plus tard le 31 décembre 2025" et appeler "à la mise en place d'un calendrier de retour rapide à l'ordre constitutionnel" au Mali.

Cette nouvelle coalition a réussi à mobiliser plusieurs centaines de personnes lors d'une manifestation samedi dernier à Bamako lors de laquelle les protestataires ont réclamé "la liberté, la démocratie" et "des élections" alors que les putschistes ont manqué à leur engagement de transférer le pouvoir aux civils en mars 2024, après deux coups d'Etat militaires en 2020 et 2021.