Lutte contre le terrorisme islamiste : Chanegriha met en exergue l’expérience algérienne

L’expérience algérienne de lutte contre le terrorisme islamiste dans les années 90, qui s’est soldée par une défaite militaire (et non idéologique) des groupes armés, représente un cas d’école digne de figurer dans les cursus des universités et des académies militaires. À l’occasion d’un séminaire international, sous le thème « Géopolitique du terrorisme, à l’ombre des mutations mondiales », Saïd Chanegriha est intervenu en ouverture des travaux, à travers un discours décapant et percutant, dans lequel il a mis en exergue l’expérience algérienne de lutte contre ce phénomène transnational, soulignant la synergie qui a prévalu entre le peuple et les institutions de l’État, dont l’armée et les autres forces de sécurité engagées en première ligne. « L’Algérie était parmi les premiers pays à pressentir le danger du phénomène du terrorisme et c’est grâce au soutien du peuple aux institutions de l’État qu’elle a réussi à l’extirper et à mettre en échec ses vils desseins », souligne le chef d’état-major de l’Armée Nationale Populaire (ANP). C’est parce que l’Algérie « avait, très tôt, pris conscience de la gravité du phénomène du terrorisme barbare et de l’extrémisme obscurantiste, qui a menacé les fondements de l’État national et son régime républicain, en cherchant à lui substituer une république théocratique », qu’elle est aujourd’hui en capacité de cerner le phénomène terroriste dans ses multiples dimensions, a fait valoir le chef opérationnel de l’Armée. Forte de cette expérience unique au monde pour laquelle elle a payé le prix fort – dix années perdues, plus de 200.000 morts, des dégâts matériels se comptant en milliards et un traumatisme collectif encore latent – « l’Algérie n’accepte aucune surenchère aujourd’hui sur la lutte contre le terrorisme », pointe encore l’intervenant. Et de rappeler le combat solitaire de l’Algérie « à un moment où le doute, l’hésitation et la complicité régnaient dans les sphères politiques et médiatiques, et aussi dans les forums régionaux et internationaux ». L’intervenant poursuit en insistant sur la « cohésion » entre le peuple et les institutions de l’État, dont l’armée, comme facteur du triomphe contre le terrorisme islamiste. Ce qui en a fait une expérience « singulière », de par « son approche inclusive et multidimensionnelle », et un modèle type, exportable pour « tout pays confronté au phénomène terroriste et engagé à se prémunir contre cette menace transfrontalière et transnationale », conclut le chef d’état-major de l’ANP, devant un parterre d’experts. Cette prise de parole de Said Chanegriha, en ce moment précis, avec des mots justes, sans fard, et des phrases sans détours, remet bien les choses en place, à l’heure où des parties poussent à l’amnésie collective, pour espérer échapper au jugement de l’Histoire.

H. Khellifi

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